Quels ont été vos films préférés de l’année, parmi ceux sortis en salles ou découverts en festivals ? Près de 40 de nos interlocutrices et interlocuteurs parmi celles et ceux interviewé.e.s en 2023 nous ont parlé de leurs coups de cœur. Découvrez leurs réponses ci-dessous !
J’ai vu un documentaire autrichien sur le féminisme qui s’appelle Feminism WTF, par la réalisatrice Katharina Mückstein. C’est un film fait avec beaucoup d’intelligence qui regroupe des entretiens avec des scientifiques, des historiens, des sociologues, de psychologues, et ils font des expériences autour du genre, interrogeant quels sont les préjugés que l’on peut avoir sur les hommes et les femmes. Voilà un film qui nous montre comment on fonctionne en tant que société, ça m’a stupéfaite.
- Le dernier film de l’Autrichienne Jessica Hausner, Club Zero, a été présenté en compétition à Cannes et est sorti à la rentrée en France.
Mes préférés de 2023 sont Orlando, ma biographie politique de Paul B.Preciado, El Castillo de Martín Benchimol et Disco Boy de Giacomo Abbruzzese (lire notre entretien).
- La Tchèque Daria Kashcheeva a réalisé le court métrage d’animation Electra. Dévoilé au Festival de Cannes, ce film figure dans notre dossier des meilleurs courts de l’année.
Jeunesse (Le Printemps) de Wang Bing. C’est le premier film de Wang Bing que je vois. L’une des nombreuses choses qui m’ont marqué, c’est la liberté d’observer et de rejoindre les personnages de temps à autre, sans avoir le poids d’une intrigue stricte à suivre. En même temps, leur routine rigoureuse et répétitive dans les ateliers et les dortoirs m’a rappelé nos limites communes. Le film ne s’arrête pas vraiment, il continue dans mon esprit. Je me demande toujours ce qu’ils font maintenant.
- Le Malaisien Chia Chee Sum a réalisé Oasis of Now. Ce premier long métrage a été dévoilé en compétition au Festival de Busan. Il figure dans notre dossier des meilleurs films inédits en France.
Mon film préféré de 2023 est, de loin, La Zone d’intérêt de Jonathan Glazer.
- Après avoir été primé au Festival de San Sebastian, Earwig est sorti en salles début 2023.
Voici les films que j’ai aimés cette année :
Anatomie d’une chute de Justine Triet
Beau is Afraid d’Ari Aster
Le Ciel rouge de Christian Petzold
Femme de Sam H. Freeman & Ng Choon Ping
Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese
May December de Todd Haynes
Notre corps de Claire Simon
Passages d’Ira Sachs
Past Lives de Celine Song
Rye Lane de Raine Allen-Miller
Et si je ne devais en retenir qu’un, ce serait May December.
- Sélectionné à la Berlinale, Jill, Uncredited figure dans notre dossier consacré aux meilleurs courts métrages de l’année.
Ma réponse est Showing Up de Kelly Reichardt. J’aime sa façon de raconter des histoires très subtiles et sa capacité à voir la beauté dans les petites choses. C’est si rare, et si précieux.
- Dévoilé en début d’année à la Berlinale dans la compétition Encounters, Family Time, premier long métrage de la Finlandaise Tia Kouvo, figure dans notre dossier consacré aux meilleurs films inédits en France.
Je ne vais être super original mais je crois que n’importe quel créatif peut apprendre d’Anatomie d’une chute. Je fais partie des gens qui habituellement n’aiment pas le cinéma de Justine Triet, je trouve que c’est un peu boursouflé, un peu bourgeois. Je n’aimais pas Sandra Hüller dans son film précédent. Je trouve ça génial d’arriver aujourd’hui à son meilleur film. Il y a tellement de sujets dans ce film, alors qu’il y a seulement quatre décors, que c’est génialissime. Elle a réinventé l’idée de travailler les flashbacks. On utilise trop les flashbacks comme béquille narrative, elle a changé tout ça. Elle a été touchée par la grâce.
- Primé au Festival de Cannes, Augure est le premier long métrage du Belge Baloji. Ce film, sorti en France cet automne, a été choisi pour représenter la Belgique aux Oscars.
J’ai beaucoup aimé 27, un court métrage à la fois cru et délicat de Flora Ana Buda et Zima (Winter) de Tomasz Popakul & Kasumi Ozeki, dans la lignée d’Acid Rain, à la frontière entre documentaire, conte folklorique, thriller… Pour résumer deux films qui ont su confondre des genres pour créer un ton unique qui leur ai propre. J’ai aussi beaucoup aimé Movements de Dahee Jeong, qui date de 2019, mais j’ai un gros retard sur ma liste de visionnage.
- Le Français Osman Cerfon a réalisé Aaaah !, un court métrage sélectionné entre autres à la Berlinale et à Clermont Ferrand.
Je dirais Sick of Myself de Kristoffer Borgli et le court métrage Viewfinder de Nate Milton (visionnable librement en ligne, ndlr).
- La Japonaise Sawako Kabuki a réalisé le court métrage I’m Late, sélectionné entre autres au Festival National du Film d’Animation de Rennes.
J’ai justement adoré les deux derniers films que j’ai vus. N’attendez pas trop de la fin du monde de Radu Jude et Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese. J’ai aussi beaucoup aimé La Chimère d’Alice Rohrwacher. Trois films politiques, chacun à leur manière, qui montrent que le cinéma est vivant et en bonne santé.
- Dévoilée au Festival de Cannes, Portraits fantômes du Brésilien Kleber Mendonça Filho est sort en France cet automne.
Le film qui m’a le plus marquée reste Everything Everywhere All at Once de Daniel Scheinert et Daniel Kwan. Sinon j’ai beaucoup apprécié Mami Wata de C. J. ‘Fiery’ Obasi et The Woman King de Gina Prince-Bythewood. En documentaire, Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania et Au cimetière de la pellicule de Thierno Souleymane Diallo (lire notre entretien).
- Couronné en début d’année au Festival de Rotterdam, Le Spectre de Boko Haram de la Camerounaise Cyrielle Raingou vient d’être primé au Festival des 3 Continents.
En court-métrage ce sont 27 de Flóra Anna Buda, Un genre de testament de Stephen Vuillemin, An Asian Ghost Story de Bo Wang et The red sea makes me wanna cry de Faris Alrjoob. Et en long : Banel et Adama de Ramata-Toulaye Sy et Anatomie d’une chute de Justine Triet.
- Le court métrage Margarethe 89 du Franco-Allemand Lucas Malbrun a été dévoilé à la Quinzaine des Cinéastes. Il figurera dans la prochaine compétition du Festival de Clermont Ferrand.
Voici mes courts préférés vus cette année en festivals :
Nun or Never ! de Heta Jäälinoja
Via Dolorosa de Rachel Gutgarts
Sweet Like Lemons de Jenny Jokela
Garden of the Heart d’Oliver Hegyi
Le Sexe de ma mère de Francis Carnitrot
Above the Clouds de Vivi Hàrshegyi
Christopher at Sea de Tom C.J. Brown
Un genre de testament de Stephen Vuillemin
- 27 de la Hongroise Flóra Anna Buda a remporté la Palme d’or du court métrage au dernier Festival de Cannes et le Cristal du meilleur court au Festival d’Annecy. Ce film figure dans la présélection du meilleur court pour les César et dans la future compétition du Festival de Clermont Ferrand. 27 fait partie de notre dossier consacré aux meilleurs courts métrages de l’année.
Je dirais Inchallah un fils de Amjad Al Rasheed (lire notre entretien).
- Solids by the Seashore, premier long métrage du Thaïlandais Patiparn Boontarig, a été dévoilé en compétition au récent Festival de Busan.
Les films sortent souvent en décalé au Japon, donc ce ne sont peut-être pas les films les plus récents mais j’ai été très touché par L’Evénement d’Audrey Diwan (lire notre entretien) et Les Huit montagnes de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch.
- La Mélancolie du Japonais Takuya Kato, qui vient d’être primé au Festival des 3 Continents, sortira en 2024 en France.
1. L’amour fou de Jacques Rivette, vu a Viennale
2. Film annonce du film qui n’existera jamais: « Drôles de guerres » (Jean-Luc Godard, Suisse, 2023)
3. Russia 1985-1999: Trauma Zone (Adam Curtis, Royaume-Uni, 2022)
4. Killers of the Flower Moon (Martin Scorsese, Etats-Unis, 2023)
5. Jeunesse (Le Printemps) (Wang Bing, Chine, 2023)
6. Music (Angela Schanelec, Allemagne, 2023)
7. La musique animée de Rosario Grieco pour Imaginary Landscape 5 de John Cage
- Le Roumain Radu Jude a réalisé N’attendez pas trop de la fin du monde. Primé au Festival de Locarno, ce film est sorti à la rentrée en France. Il figure dans notre dossier consacré aux films qui sont sortis des sentiers battus en 2023.
2023 a été une année où j’ai regardé moins de films que d’habitude, mais il y en a un auquel je n’arrête pas de penser. Il s’agit du court-métrage d’animation Un genre de testament de Stephen Vuillemin. Je suis vraiment intriguée par la façon dont ce film nous introduit dans un univers animé et comble le fossé entre notre réalité et ce monde animé. C’est magnifique, étrangement drôle et troublant à la fois.
- La Néerlandaise Nienke Deutz a réalisé The Miracle. Ce court métrage d’animation a fait sa première à Annecy et sera en compétition au Festival de Clermont-Ferrand. The Miracle figure dans notre dossier consacré aux meilleurs courts métrages de l’année.
J’ai récemment eu l’occasion d’enfin voir Aftersun de Charlotte Wells. Il se trouve que je suis devenu mère il y a tout juste deux mois, et voir ce film dans ces circonstance m’a fait beaucoup d’effet.
- L’Espagnole Jaione Camborda a réalisé O corno. Grand Prix à San Sebastian, ce film sera en compétition en début d’année à Premiers Plans d’Angers et sortira en 2024 en France.
Mes films préférés de l’année sont Pauvres créatures de Yorgos Lanthimos, Saltburn d’Emerald Fennell et Stopmotion de Robert Morgan.
- La Malaisienne Amanda Nell Eu a réalisé Tiger Stripes, qui a remporté le Grand Prix à la Semaine de la Critique à Cannes. Ce film, qui représente la Malaisie aux Oscars, sortira le 13 mars dans les salles françaises.
Découverts au Festival de Rotterdam : Natureza Humana, fiction de Mónica Lima et What the Soil Remembers, documentaire de José Cardoso. Découverts à Clermont Ferrand : Auxiliaire, fiction de Lucas Bacle, La Lutte est une fin, documentaire d’Arthur Thomas-Pavlowsky, et Ressources Humaines, film d’animation de Trinidad Plass Caussade, Titouan Tillier et Isaac Wenzek. Découverts à Annecy : Nina et le secret du Hérisson, long métrage de Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, 27, court métrage de Flora Anna Buda et Nun or Never !, court métrage de Heta Jäälinoja.
Découverts en salle : Le Garçon et le Héron de Hayao Miyazaki, incontournable, même si Porco Rosso et Le Voyage de Chihiro restent, pour moi, ses plus grands chef d’œuvres. L’Abbé Pierre de Frédéric Tellier, évidement, car la question des sans-abris est un sujet qui me tient particulièrement à cœur, et que j’aborde dans mon court métrage La Grande Arche. Disco Boy de Giacomo Abbruzzese, ovni esthétique et narratif sublimé par une performance d’acteur incroyable. Et enfin, peut être le film qui m’a le plus marquée cette année et que je viens de découvrir : Perfect Days de Wim Wenders, un cinéaste que j’adore et qui signe ici un bijou de poésie et d’humilité. Un splendide road-movie dans les rues de Tokyo dont je suis ressortie avec un grand sentiment de plénitude, et surtout, l’envie de continuer à faire des films…
- La Française Camille Authouart a réalisé La Grande Arche. Ce court métrage d’animation a fait sa première mondiale au Festival de Rotterdam et a été sélectionné entre autres à Annecy. Il figure dans la présélection pour le César du meilleur court métrage.
Il n’y a a pas très longtemps, au New Zealand Film Festival, j’ai vu Le Cirque de Charlie Chaplin accompagné d’un orchestre de 45 musiciens. Cette performance live a vraiment donné une dimension supplémentaire au film, plus vivante et moderne. Le public riait à n’en plus pouvoir, comme si on n’avait jamais vu ces gags auparavant.
- L’Australien Rolf de Heer a réalisé The Survival of Kindness. Ce long métrage en compétition en début d’année à la Berlinale vient de sortir dans les salles françaises. Il figure dans notre dossier consacré aux films qui sont sortis des sentiers battus en 2023.
Je ne vais pas souvent au cinéma, mais ça ne veut pas dire qu’on manque de bons films. Je dirais que mon film préféré est Anatomie d’une chute de Justine Triet.
- Le réalisateur chinois Liu Jian a réalisé Art College 1994, dévoilé en compétition à la Berlinale. Liu Jian était l’invité d’honneur du dernier Carrefour du Cinéma d’Animation.
Hier j’ai pu voir El auge del humano 3 en salle. J’avais déjà eu l’occasion de regarder le film en tant que sélectionneur pour le Festival de San Sebastian mais c’est la première fois que j’ai pu le voir sur un grand écran. Lors de mon premier visionnage, j’avais trouvé le film difficile d’accès, peut-être parce que je tiens le précédent film d’Eduardo Williams en très haute estime. En le revoyant hier, tout a changé, c’était une vraie expérience. L’autre film que je veux citer est également argentin, c’est Los Delincuentes de Rodrigo Moreno. Je me sens très proche de cette jeune génération argentine, sur la manière dont ils envisagent la narration comme un terrain d’expérimentation. Quand on parle de cinéma expérimental, on a tendance à penser uniquement à des expérimentations formelles propre à l’image et sa texture.
- Le réalisateur espagnol Victor Iriarte a réalisé Sobre todo de noche. Ce film qui a fait sa première mondiale à la Mostra de Venise a fait sa première française au Festival de La Roche-sur-Yon.
Pour ne citer qu’un film : Perfect Days de Wim Wender. Avec le souvenir bien présent de ces deux hommes sur les quais, qui font se chevaucher leurs ombres pour vérifier si elles s’assombrissent ou se fondent ensemble.
- La Française Clémence Bouchereau a réalisé La Saison pourpre. Ce court métrage d’animation a fait sa première mondiale à la Semaine de la Critique à Cannes. La Saison pourpre figure dans la présélection pour le César du meilleur court métrage et sera en compétition à Clermont Ferrand.
Ce n’est pas tout à fait un film récent mais j’ai découvert le film Nuages de mai de Nuri Bilge Ceylan. Je l’avais raté à sa sortie et je suis ravi d’avoir pu le rattraper cette année sur grand écran. Je sais bien qu’il a fait un nouveau film cette année, Les Herbes sèches, mais celui-là aussi j’ai réussi à le rater. Je suis sûr qu’il me plaira beaucoup aussi (rires).
- Le Vietnamien Pham Thien An a réalisé L’Arbre aux papillons d’or. Ce film sélectionné à la Quinzaine des Cinéastes a reçu la Caméra d’or, et est sorti dans les salles françaises à la rentrée.
Parmi ceux que j’ai eu la chance de voir en festivals, voici les 5 courts-métrages qui m’ont le plus marqué cette année :
8 d’Anaïs-Tohé Commaret
Qin mi (Daughter and Son) de Cheng Yu
Fragile Love de Xie Li
House of Existence de You-Mi Joung
Il y avait aussi un film en 3D, avec des caméras de surveillance, des voitures et un renard, avec une voice-over en chinois qui parlait du paradoxe de Salomon… je ne retrouve plus le titre… Je crois que je l’ai vu a Sarajevo, mais impossible de retrouver le programme. Si quelqu’un trouve, qu’il ou elle contacte Le Polyester !
- Le Français Stephen Vuillemin a réalisé Un genre de testament. Ce court métrage d’animation a été dévoilé à la Berlinale. Il figure dans la présélection pour le César du meilleur court et sera en compétition à Clermont Ferrand.
Riddle of Fire de Weston Razooli : un film d’aventure avec une vibe à la fois enfantine et vintage, avec une très bonne bande originale, pour moi c’était l’expérience de visionnage la plus mémorable à Cannes !
Un jeune chaman de Lkhagvadulam Purev-Ochir : l’histoire d’un garçon avec une double identité et d’une fille qui est comme déchirée alors qu’elle veut partir dans un pays exotique. J’ai vu et aimé ce film lors de sa diffusion au Festival international du film de Pingyao Crouching Tiger Hidden Dragon. Les prises de vue de la ville sont très belles, et la mise en scène nous propose un point de vue différent. Même si la Mongolie est géographiquement très proche de la Chine, pendant que je regardais ce film, j’ai eu l’impression d’avoir été transportée dans ce pays, ce qui est un sentiment génial.
- La Chinoise Yue Pan a réalisé le court métrage Talking to the River. Ce film a été sélectionné à la Quinzaine des Cinéastes.
J’ai découvert O corno de Jaione Camborda (lire notre entretien) et A Journey in Spring de Peng Zihui et Wang Pinwen au Festival international du film de San Sebastian, et L’Arbre aux papillons d’or de Thiên An Pham au Festival international du film de Pingyao. Ces trois films m’ont impressionné. Celui qui m’a particulièrement touché était O corno. Le film raconte une histoire de vie et de mort, il y a un très long plan sur l’accouchement au début du film. Environ 20 minutes plus tard, un spectateur s’est soudainement évanoui, le film a été mis en pause, le personnel médical est venu aider, tout le public a attendu et s’est inquiété. Environ 5 minutes plus tard, la personne qui s’était évanouie a repris conscience, le public a applaudi, puis les lumières se sont lentement éteintes et le film a recommencé.
Les personnages dans le film et le public face à l’écran ne font que se croiser, mais en même temps, il y a un lien qui se construit entre eux, implicitement ou explicitement. C’est peut-être l’essence même du cinéma.
- Le Chinois Wu Lang a réalisé Absence, présenté en compétition Encounters à la Berlinale. Le film a également été sélectionné, entre autres, à New Directors/New Films et à San Sebastian.
Voici une liste de films auxquels je continue de penser :
Notre corps, Claire Simon
Anatomie d’une chute, Justine Triet
Samsara, Lois Patiño (lire notre entretien)
Rotting in the Sun, Sebastian Silva (lire notre entretien)
Grenfell, Steve McQueen
El auge del humano 3, Eduardo Williams
The Trial, Ulises de la Orden
Femme, Sam H Freeman, Ng Choon Ping
- La Britannique Natalie Cubides-Brady a réalisé The Veiled City. Ce court métrage a fait sa première mondiale à la Berlinale.
Voici mon top 5 de 2023 :
Anatomie d’une chute de Justine Triet
The Fabelmans de Steven Spielberg
L’Enlèvement de Marco Bellocchio
Aftersun de Charlotte Wells
Simple comme Sylvain de Monia Chokri
- La Française Ava Cahen est déléguée générale de la Semaine de la Critique. Parmi les films sélectionnés cette année : Tigers Stripes d’Amanda Nell Eu, Inchallah un fils d’Amjad Al-Rasheed ou encore Ama gloria de Marie Amachoukeli.
Voici nos choix, en ce qui concerne les courts métrages d’animation :
Un genre de testament de Stephen Vuillemin : une narration merveilleusement trompeuse accompagnée d’une animation vraiment moderne et habile
Rosemary A.D. (After Dad) d’Ethan Berrett : un récit émouvant et intelligemment mené, à la fois touchant et amusant,
Zima de Tomek Popakul et Kasumi Ozeki – une histoire de solitude qui se transforme en thriller épique.
En séries animées : nous nous en tiendrons à ce que nous présumons être les choix les plus populaires cette année, à savoir Blue Eye Samurai et Scavengers Reign.
Et en long métrage d’animation : un autre film qui a retenu notre attention cette année (malgré le fait que nous l’ayons déjà vu plusieurs fois) est Akira de Katsuhiro Ōtomo, qui a été projeté pour célébrer son 35e anniversaire. Il ne cesse d’étonner et d’inspirer.
- Le duo polonais Katarzyna Kijek & Przemysław Adamski a réalisé Slow Light. Ce court métrage d’animation était, entre autres, en compétition au Festival de Clermont Ferrand.
The Lost Boys Of Mercury de Clémence Davigo
What Should We Have Done de Fujino Tomoaki
Stars At Noon de Claire Denis
Toute une nuit sans savoir de Payal Kapadia (lire notre entretien)
Hideous de Yann Gonzales
Etat limite de Nicolas Peduzzi
Fauna de Carlota Serarols
Pauvres créatures de Yorghos Lanthimos
- Le Français Guilhem Causse a réalisé Knit’s Island avec Ekiem Barbier & Quentin L’helgoualc’h. Primé au Festival Visions du Réel, ce film sera en compétition à Premiers Plans d’Angers en début d’année et sortira en salles courant 2024.
Mes films de l’année sont :
Passages d’Ira Sachs
Rotting in the Sun de Sebastian Silva
Club Zero de Jessica Hausner (lire notre entretien)
Beau is Afraid d’Ari Aster
- L’Espagnol Christian Avilés a réalisé Daydreaming So Vividly About Our Spanish Holidays (La Herida luminosa). Sélectionné à la Berlinale, ce film figure dans notre dossier consacré aux meilleurs courts métrages de l’année.
HLM Pussy de Nora El Hourch : Le premier long-métrage de la réalisatrice franco-marocaine est un cri féministe qui nous prend au cœur et au corps. Dans une liberté de tons pleine de créativité, le film nous fait voir à travers le regard fragile et sincère de l’adolescence, le problème essentiel du consentement et son imbrication complexe dans la lutte des classes.
Electra de Daria Kashcheeva (lire notre entretien) : L’inventivité de ce court-métrage et la liberté que la réalisatrice se donne dans sa forme m’ont fortement marquée. Electra est film qui ne ressemble à aucun autre, un grand laboratoire visuel où toutes les experimentations sont possibles.
Eeva de Lucija Mrzljak & Morten Tšinakov (lire notre entretien) : Le surréalisme animé est toujours plaisant à voir, surtout quand il est bien exécuté. Dans ce court métrage animé extrêmement bien rythmé, les images sont d’une grande puissance, et les symboles disséminés participent à la polysémie d’un film qui nous surprend à chaque scène.
- La Marocaine Sofia El Khyari a réalisé L’Ombre des papillons. Ce court métrage d’animation a été sélectionné entre autres au Festival de Locarno et à Annecy.
Les Feuilles mortes, Aki Kaurismäki
Chez Kaurismaki, les personnages sont toujours dignes malgré leur condition sociale et les salissures du quotidien. La poésie, la tendresse, l’humour presque burlesque permettent aux personnages d’échapper à un réel cruel et violent. La simplicité de la mise en scène n’est pas dans l’austérité mais plutôt dans la pudeur et la précision. Il y a de la tendresse dans la manière dont il filme ces personnages et dont il leur offre cette histoire d’amour et ces espaces de refuge, d’espoir et de résistance.
Anatomie d’une chute, Justine Triet
Difficile de ne pas l’intégrer dans cette liste, tant son écriture, sa mise en scène et son interprétation font preuve d’une puissance assez stupéfiante. C’est un film fait de trouble et d’ambiguïté, qui, en gravitant autour de cette image manquante, première, cette image-preuve, nous renvoie en permanence à notre regard de spectateur, à notre fabrique à images mentales. Tout est toujours remis en doute, contredit, et nous ne pouvons pas nous fier à l’image elle-même, à ce qui nous est donné à voir et à entendre. Le dispositif du procès, lors duquel on déshabille cette femme pour jeter son intimité sur la place publique, ainsi que celui du film deviennent des fabriques à fictions. Parmi la folie des adultes, cet enfant et ce chien.
La Chimère, Alice Rohrwacher
Tout comme dans Heureux comme Lazarro, Alice Rohrwacher filme des personnages marginaux, des laissés pour compte de la société italienne, habitants des friches et des campements de fortune. Ce que j’aime profondément chez cette cinéaste, c’est que les personnages qu’elle invente ne sont jamais réduits à leur condition sociale. Car ils possèdent la vie, la joie, l’amour, l’amitié, la fête, le goût du Beau. Même dans les espaces les plus sombres, miséreux, ils se fraient toujours un chemin comme des herbes folles au milieu du béton, refont société, inventent des utopies comme dans cette gare désaffectée qui appartient « à personne et à tout le monde ». La cinéaste révèle en eux toute leur beauté, leur vitalité, leur poésie, leur ingéniosité, leur tendresse, leur intelligence, leur sensibilité, leur fantaisie, elle en fait des héros et des figures mythologiques. Il y a du Fellini, du Pasolini dans ses films. C’est un cinéma profondément humain et humaniste, vivant et survivant, infiniment précieux.
L’Arbre aux papillons d’or, Thien An Pham
J’ai été impressionné par la maîtrise de la mise en scène de ce premier film, notamment par ses plans séquences et la permanence du hors-champ, par sa recherche formelle qui nous offre une expérience sensorielle et temporelle proche de l’hypnose, qui traite le réel comme une matière plastique, y ouvrant des brèches pour laisser s’infiltrer ce qui le transcende.
Welfare, Frederick Wiseman
Ce n’est pas vraiment une sortie, mais la ressortie en version restaurée de ce documentaire de 1973 sur les méandres du système de santé et de sécurité sociale américain. Il me faut inscrire ce film ici, tant son existence s’avère nécessaire dans la mesure où il fait l’exposition radicale et foudroyante du dysfonctionnement et de la violence de nos sociétés.
Les autres films qui m’ont marqué cette année : Les Filles d’Olfa, Un prince, Le Procès Goldman, Les Colons, L’Eden, L’Eté dernier, etc. Pardon aux films que je n’ai pas eu le temps d’aller voir !
- Le Français Clément Pérot a réalisé Dans la tête un orage. Ce court métrage dévoilé à la Quinzaine des Cinéastes sera en compétition au Festival de Clermont Ferrand.
L’année ciné 2022 par celles et ceux qui l’ont faite
L’année ciné 2021 par celles et ceux qui l’ont faite
L’année ciné 2020 par celles et ceux qui l’ont faite
L’année ciné 2019 par celles et ceux qui l’ont faite
L’année ciné 2028 par celles et ceux qui l’ont faite
Dossier réalisé par Nicolas Bardot et Gregory Coutaut le 23 décembre 2023.
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