Critique : L’Eden

Eliú, un garçon de la campagne, est incarcéré dans un centre expérimental pour mineurs au cœur de la forêt tropicale colombienne, pour un crime qu’il a commis avec son ami El Mono. Chaque jour, les adolescents effectuent des travaux manuels éprouvants et suivent des thérapies de groupe intenses. Un jour, El Mono est transféré dans le même centre et ramène avec lui un passé dont Eliú tente de s’éloigner.

L’Eden
Colombie, 2022
De Andrés Ramírez Pulido

Durée : 1h26

Sortie : 22/03/2023

Note :

PRISON DE VERRE

L’Eden est le premier long métrage du Colombien Andrés Ramírez Pulido qui s’est auparavant distingué avec son court métrage Damiana, sélectionné en compétition à Cannes en 2017. Le cinéaste est de retour sur la Croisette, cette fois à la Semaine de la Critique. Ce sont des débuts d’abord plutôt intrigants : des torches dans la nuit, du sang inexpliqué, une certaine économie notamment des dialogues. Mais ce premier film, à nos yeux, s’épuise vite.

On a pu voir ces dernières années (et on continue d’en voir) des films d’Amérique Latine traitant de très jeunes protagonistes en groupe, livrés à eux-mêmes, traitant d’abandon, de violence, et plus précisément de fabrique virile de la violence. Il y avait l’étrange camp de Monos par le Colombien Alejandro Landes ou le pensionnat tordu de The Hole in the Fence du Mexicain Joaquin del Paso. Des paris forts à côté desquels L’Eden fait très pâle figure.

« À travers ce jeune homme qui se débat avec sa culpabilité, je voulais que cette histoire connecte le spectateur à sa propre humanité », commente le cinéaste. Mais le long métrage manque de consistance, les couleurs passées et les visages éteints contaminent un film terne, sans dynamique et qui manque singulièrement de personnalité. C’est d’autant plus décevant de voir cette version (certes honorable, soignée mais allégée) d’une formule déjà bien identifiée au sein d’une sélection (celle de la Semaine) censée promouvoir des nouveaux talents.

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par Nicolas Bardot

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