Entretien avec Natalie Cubides-Brady

The Veiled City était l’une des nombreuses pépites de la sélection courts métrages lors de la récente Berlinale. A partir d’images d’archives du Grand Smog qui a envahi Londres il y a 70 ans, la Britannique Natalie Cubides-Brady met en scène un étrange voyage dans une science-fiction apocalyptique. The Veiled City est un fascinant conte lointain et hanté qui vient nous parler du présent et du futur. La cinéaste est notre invitée de ce Lundi Découverte.


Quel a été le point de départ de The Veiled City ?

En allant sur internet, je suis tombée sur des photos du Grand Smog de Londres. À première vue, j’ai trouvé les images très belles, mais j’ai ensuite été frappée par leur horreur. Il s’agissait de photographies d’une catastrophe environnementale. C’étaient des images paradoxales – elles montraient que la ville était à la fois un paysage onirique et un lieu de mort. Elles avaient l’air de pouvoir appartenir à une science-fiction.



Pouvez-vous nous en dire davantage sur la façon dont vous avez sélectionné ces images ?

J’ai eu beaucoup de chance car la plupart des documents d’archives ont été numérisés, donc c’était assez facile d’accès. Avant de commencer le montage, j’ai regroupé les images par thème pour avoir un aperçu de ce à quoi pourrait ressembler le film. J’ai travaillé avec une monteuse fantastique, Ona Bartroli, et ensemble, nous avons créé un premier passage avec un arc narratif libre. Je voulais que l’histoire émerge des images plutôt que d’avoir les images illustrant l’histoire, donc le scénario était l’un des derniers éléments avec lesquels nous avons travaillé dans le montage.



Dans quelle mesure diriez-vous que ces images documentaires appartenant au passé vous ont donné la liberté de composer une fiction traitant du présent et du futur ?

Les archives appartiennent au passé, mais étant donné le contexte de la crise climatique, j’ai pensé que les images pourraient également provenir d’une catastrophe future. Pour cette raison, il semblait naturel de les regarder à travers une lentille spéculative. Cela m’a ensuite donné la liberté de situer l’histoire entre le passé, le présent et le futur.



Qui sont vos cinéastes de prédilection et/ou qui vous inspirent ?

J’en reviens sans cesse aux œuvres de Chris Marker et de Chantal Akerman. Je suis une grande admiratrice de Werner Herzog, Joshua Bonnetta et d’artistes plasticien.ne.s comme Tacita Dean et Richard Mosse.

Quelle est la dernière fois où vous avez eu le sentiment de voir quelque chose de neuf, de découvrir un nouveau talent ?

J’ai vu beaucoup de bons films à la Berlinale. L’un d’entre eux, et qui est resté en moi, est Notre corps de Claire Simon.



Entretien réalisé par Nicolas Bardot le 9 mars 2023. Un grand merci à Jacob Swan Hyam.

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