L’année ciné 2022 par celles et ceux qui l’ont faite

Quels ont été vos films préférés de l’année, parmi ceux sortis en salles ou découverts en festivals ? Près d’une cinquantaine d’artistes parmi celles et ceux qui ont fait l’année ciné 2022 (et que nous avons interviewé.e.s ces 12 derniers mois) nous ont répondu. Qui succèdera à Memoria d’Apichatpong Weerasethakul (à nouveau cité cette année) et Drive My Car de Ryusuke Hamaguchi, plébiscités l’an passé ? La réponse ci-dessous…


> Ilze Burkovska Jacobsen

Le film de l’année 2022 pour moi est Butterfly Vision de Maksym Nakonechnyi. Même si le film a été fait avant que la Russie ne commence la guerre en février, il y a eu une invasion de l’Ukraine depuis 2014 à laquelle nous avons tous évité de réagir pendant 8 ans. Butterfly Vision soulève une question d’intégrité et de valeurs morales dans nos existences. Je souhaite donc que cette année dans votre vie ne soit pas un chapitre d’indifférence dont le titre serait « l’année où je me suis habitué à la guerre en Europe ».

• Primé à Annecy, le documentaire animé My Favorite War de Ilze Burkovska Jacobsen, réalisatrice née en Lettonie et vivant en Norvège, est sorti chez nous au printemps dernier. Ce film figure dans notre dossier des révélations de l’année.


> Lim Oh-jeong

Nope de Jordan Peele a étanché la soif laissée par le manque de films vus lors de la crise sanitaire. C’est le film d’un conteur-né, qui tisse ses idées dans une histoire dense, et qui a du sens. Ce cinéaste chevronné sait emmener le public, dans le domaine de l’horreur comme de l’émotion. C’est un travail autoréflexif qui exprime des choses que seul le cinéma peut exprimer. Il combine métaphores, superpositions et ironie. Est-ce que c’est une farce ? Après être sortie de la salle de cinéma, j’ai passé des jours à réfléchir à l’histoire et aux scènes marquantes.

• La Coréenne Lim Oh-jeon a été découverte au Festival de Busan où son premier long Hail to Hell était présenté en compétition.


> Britt Raes

J’adore les courts métrages, et j’aimerais saisir cette opportunité pour mettre en avant des courts qui m’ont impressionnée !

Love, Dad de Diana Can Van Nguyen : J’apprécie la tendresse et la force visuelle dont elle fait preuve en explorant sa relation avec son père.
Backflip de Nikita Diakur : La lutte de la technologie et de l’humanité, un mélange entre une étude scientifique et la slapstick comedy.
Letter to a Pig de Tal Kantor : Un film qui permet de saisir l’impact historique du passé sur le présent.
Zoon de Jonatan Schwenk : cela peut paraître une histoire simple, mais elle a le pouvoir de vous interroger sur le bonheur et ses conséquences.
La Reine des renards de Marina Rosset : je pourrais écrire une lettre d’amour à ce court !

• Sélectionné en début d’année à la Berlinale, le court métrage d’animation Luce et le rocher de la Belge Britt Raes est sorti dans les salles françaises cet automne dans le cadre du programme Vive le vent d’hiver !


> Albert Serra

Je n’ai pas encore vu De humani corporis fabrica de Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor, mais je suis d’ores et déjà certain que c’est très intéressant. J’ai l’intuition que ce film va correspondre à ce que je cherche, donc vous pouvez l’inclure d’avance dans ma réponse.

• Pacifiction – Tourment sur les îles de l’Espagnol Albert Serra figurait dans la dernière compétition cannoise et est sorti cet automne dans les salles françaises.


> Juliette Saint-Sardos

Ma plus belle séance fut celle de Pacifiction d’Albert Serra au Majestic Bastille. Comme beaucoup je crois avoir piqué du nez au bout d’une vingtaine de minutes et me suis faite réveiller par la puissance de « la vague » pour ne plus jamais quitter l’écran des yeux. Mais la programmation patrimoine fut folle à cette année donc je triche un peu en citant Un moment d’innocence/Pain et fleurs de Mohssen Makhmalbaf vu au Fifib, Little Odessa de James Gray vu à la Filmothèque, et Il était une fois en Amérique de Sergio Leone vu au Pathé Fauvette, que j’ai tous réellement « découverts » en salle.

• Le court métrage Super Nova de la Française Juliette Saint-Sardos a été présenté entre autres au Festival Côté Court.


> Marcus Vu Manh Cuong

Everything Everywhere All at Once de Dan Kwan & Daniel Scheinert
Une histoire familiale racontée puissamment, avec de l’humour et hors des conventions. C’est le film dont nous avons besoin pour guérir ce qui nous fait mal.

Retour à Séoul de Davy Chou
Un film sur la question des racines et de la famille, avec une performance captivante de Park Ji-Min.

Memoria d’Apichatpong Weerasethakul
Un son, un son et encore un autre son, qui contiennent tout le silence qui nous est nécessaire.

Je mentionnerais également Corsage de Marie Kreutzer, Close de Lukas Dhont, La Femme de Tchaïkovski de Kirill Serebrennikov, Joyland de Saim Sadiq, All Quiet on the Western Front d’Edward Berger, Autobiography de Makbul Mubarak et Children of the Mist de Hà Lệ Diễm.

• Memento Mori : Earth du Vietnamien Marcus Vu Manh Cuong a été dévoilé en compétition au dernier Festival de Busan.


> Charlotte Colbert

Everything Everywhere All at Once de Daniel Kwan & Daniel Scheinert, j’ai trouvé ça tellement fou. J’ai également beaucoup aimé Sans filtre de Ruben Östlund et The Whale de Darren Aronofsky.

• Lauréate du prix du meilleur premier long métrage à Locarno et primée à Gérardmer, la Britannique Charlotte Colbert a signé She Will, film d’horreur sorti chez nous cet automne. Ce long métrage figure dans notre dossier des révélations de l’année.


> Wang Chun Hong

Toute une nuit sans savoir de Payal Kapadia, Unrest de Cyril Schäublin et Il Buco de Michelangelo Frammartino. Et il y a un film de l’an passé auquel je continue de penser : Taste de Le Bao.

• Far Away Eyes du Taïwanais Wang Chun Hong a été dévoilé au printemps au Festival Visions du Réel.


> Maïté Sonnet

J’ai deux films qui m’ont beaucoup marquée cette année : Rien à foutre de Julie Lecoustre et Emmanuel Marre, et Eo de Jerzy Skolimowski.

• Le court métrage Des jeunes filles enterrent leur vie de la Française Maïté Sonnet a été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs. Il a, depuis, été montré au Festival Chéries-Chéris.


> Radu Jude

  1. Les Investigations par le groupe Forensic Architecture
  2. XCXHXEXRXRXIXEXSX de Ken Jacobs
  3. La Romancière, le film et le heureux hasard de Hong Sang-soo
  4. Tales of the Purple House d’Abbas Fahdel

Je n’ai pas vu encore De humani corporis fabrica de Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor et je suis sûr qu’il va m’intéresser. J’ai vu pour la première fois Out 1 et L’Amour fou de Jacques Rivette et je suis désormais un grand admirateur. Et le livre d’Hannah Frank – Frame by Frame. A Materialist Aesthetics of Animated Cartoons est très bon aussi, je le recommande.

• Ours d’or à la Berlinale 2021 avec Bad Luck Banging or Loony Porn, le Roumain Radu Jude était sélectionné cette année à Cannes, à la Quinzaine des Réalisateurs, avec son court métrage Potemkinistii.


> David Depesseville

Voilà les deux films qui ont marqué mon année, j’ai peur d’en oublier, mais c’est les 2 qui surnagent, de manière presque instinctive, dans ma mémoire : Zeros and ones d’Abel Ferrara en premier lieu, puis L’Envoûtement d’Iro de Darielle Tillon.

• Le Français David Depesseville est l’une des révélations de l’année avec son premier long métrage Astrakan. Dévoilé à Locarno, ce film sortira en salles le 8 février 2023.


> Park Jae-bom

Decision to Leave de Park Chan-wook. Je pense que c’est son meilleur film, d’une triste beauté. Si vous avez déjà aimé quelqu’un, vous serez submergé par ce long métrage.

Everything Everywhere All at Once de Dan Kwan & Daniel Scheinert
J’ai rarement pleuré en regardant un film, mais je me suis retrouvé à verser des larmes avant de m’en rendre compte. C’est une expérience qui ressemble à un rêve. Les émotions et la raison sont désarmées et les larmes coulent. C’était merveilleux et je me suis senti chanceux de voir un tel film au cinéma.

• Le Coréen Park Jae-bom a réalisé Mother Land, un film d’animation en stop motion qui a fait sa première mondiale à Busan.


> Romain Eck / Cookie Kunty

J’ai vu L’Immensita avec Penelope Cruz au Festival Chéries-Chéris : un film beau et bouleversant entre une mère et son enfant en pleine crise d’identité de genre. Ça m’a beaucoup ému – à voir absolument !

• Romain Eck / Cookie Kunty joue le rôle principal dans Trois nuits par semaine de Florent Gouëlou (sorti en salles cet automne) et fait partie de la présélection des meilleurs espoirs pour les César 2023.


> Stéphanie Clément

En trichant un peu sur l’année des films sortis en salle, je citerai tout d’abord First Cow de Kelly Reichardt et Bruno Reidal, confession d’un meurtrier de Vincent Le Port. Pour les coups de cœur croisés en festivals, je citerai Steakhouse de Špela Čadež et Nest de Hlynur Pálmason.

• Le court métrage d’animation Pachyderme de la Française Stéphanie Clément a été sélectionné entre autres au Festival National d’Animation de Rennes et au Festival d’Annecy. Il est actuellement visible sur le replay d’Arte.


> Shih-Yen Huang

Mon long métrage préféré est Sans filtre de Ruben Östlund, tandis que mon court favori est Regarde-moi de Shuli Huang.

• D’origine taïwanaise, Shih-Yen Huang a réalisé le court métrage d’animation La Confiture de papillons. Ce film, sélectionné entre autres à Annecy, est visible sur la chaîne YouTube Bang Bang.


> Gessica Généus

L’ Indomptable feu du printemps est un film de Lemohang Jeremiah Mosese. J’ai été impressionnée… c’est une merveilleuse découverte !

• L’Haïtienne Gessica Généus a reçu le Prix du Syndicat français de la critique 2022 du meilleur premier long métrage étranger pour Freda, sélectionné au Festival de Cannes.


> Polen Ly

Tar de Todd Field. Le film aborde la question de la domination et de la cancel culture au cœur du monde de la musique, avec un langage moderne, sophistiqué et élégant, et n’a jamais peur de critiquer le côté sombre des compositeurs de musique classique. Menée par une étude de personnage très bien conçue, avec la performance puissante et riche de Cate Blanchet, l’histoire parvient à tout le temps capter l’attention. C’est comme si on m’avait permis de rester avec le personnage sans être obligé de la haïr ou de la plaindre ; c’est la puissance de ce film qui n’en fait pas trop pour rentrer dans les cases d’une soi-disant « culture woke » qui serait à la mode dans le cinéma de nos jours.

Je citerais également Mes rendez-vous avec Leo de Sophie Hyde, Decision to Leave de Parl Chan-wook et Fire of Love de Sara Dosa.

• Further and Further Away du Cambodgien Polen Ly a été sélectionné entre autres à la Berlinale. Ce court métrage fait partie de notre dossier consacré aux meilleurs courts de 2022.


> Andrea Gatopoulos

Même si le dénouement de mon film préféré de 2022, Licorice Pizza de Paul Thomas Anderson, me laisse encore une impression de douceur, je dois bien admettre que c’est un film plus excentrique, Bones and All de Luca Guadagnino, qui m’a le plus rappelé le chaos de mes relations : ces moments où une forte douleur et un amour absolu résonnent l’un dans l’autre en une tumultueuse harmonie. Ce fut une année d’émotions fracassantes et de films d’amour pour moi.

• Le court métrage Happy New Year, Jim de l’Italien Andrea Gatopoulos a été sélectionné à Cannes, dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs.


> CB Yi

« Oh, regarde, c’est l’une des nôtres » sont les derniers mots prononcés par un fabricant d’armes lorsqu’il ramasse l’une de ses propres grenades. Sans filtre de Ruben Östlund a beaucoup de scènes intelligentes, drôles et généreuses, qui questionnent l’idée selon laquelle nous pourrions gagner en sécurité en fabriquant des armes ou gagner la paix en faisant la guerre. Le film donne envie de pleurer et de rire en même temps pour activer notre triangle of sadness (titre original du film, ndlr).

• D’origine taïwanaise, CB Yi a réalisé son premier film Moneyboys, sorti en salles en début d’année après avoir été sélectionné entre autres au Festival de Cannes.


> Amandine Meyer

J’ai adoré Interdit aux chiens et aux Italiens d’Alain Ughetto. J’ai eu la chance de le voir deux fois. C’est un film très touchant, qui résonne avec l’actualité puisqu’il parle de la guerre et de l’exil (heureusement que le générique de fin est long et qu’il y a un peu de temps avant que la lumière ne se rallume !) J’ai beaucoup aimé la mise en scène avec l’intégration du réalisateur dans son film. J’ai été aussi agréablement surprise par Saules aveugles, femme endormie de Pierre Foldes ! Hyper beau et poétique.

• La Française Amandine Meyer a réalisé Histoire pour 2 trompettes, sélectionné entre autres à la Berlinale et qui figure dans notre dossier des meilleurs courts métrages de l’année.


> Frédéric Bayer Azem

Voilà donc mon Top 5 cinéma 2022 :

  1. Vitalina Varela de Pedro Costa
  2. Rewind and Play de Alain Gomis
  3. Nope Jordan Peele
  4. Il Buco de Michelangelo Frammartino
  5. A Short Story de Bi Gan

• Blue du Français Frédéric Bayer Azem a été primé notamment au Festival Côté Court.


> Sebastian Meise

Close de Lukas Dhont, Safe Place de Juraj Lerotić et Corsage de Marie Kreutzer.

• Primé entre autres au Festival de Cannes, Great Freedom de l’Autrichien Sebastian Meise est sorti début 2022 dans les salles françaises.


> Simon(e) Jaikiriuma Paetau

Le meilleur film que j’ai vu cette année est Le Barrage d’Ali Cherri.

• Simon(e) Jaikiriuma Paetau a co-réalisé avec Natalia Escobar le court métrage colombien Aribada, dévoilé à la Quinzaine des Réalisateurs et diffusé récemment à Chéries-Chéris. Aribada figure dans notre dossier des meilleurs courts métrages de l’année.


> Anders Emblem

Sans ordre particulier : Petite Maman de Céline Sciamma, Aftersun de Charlotte Wells, The Cathedral de Ricky D’Ambrose, After Yang de Kogonada, Unrest de Cyril Schäublin et Album for the Youth de Malena Solarz.

• A Human Position du Norvégien Anders Emblem a été dévoilé en début d’année au Festival de Rotterdam. Ce film, qui figure dans notre dossier des meilleurs inédits de l’année, sera disponible sur Mubi le 30 janvier 2023.


> Tea Lindeburg

Il y a deux films que j’ai vraiment adorés cette année. Godland de Hlynur Pálmason : l’Islande n’a jamais été aussi belle, les personnages n’ont jamais été aussi perdus dans la nature ou le son n’a jamais été aussi déterminant. Pour moi, c’était une expérience esthétique magistrale qui ne ressemble à aucun autre film cette année.

L’autre film est Ma nuit d’Antoinette Boulat : 24 heures si belles et douloureuses à Paris. Une histoire si humaine et racontée avec vérité, pleine de petites situations qui ont la solitude en commun, une histoire de chagrin vue à travers les yeux d’une jeune fille perdue dans un monde sombre. C’est un film raconté avec précision, visuellement comme d’un point de vue sonore.

• Triplement primé au Festival de San Sebastian, La Dernière nuit de Lise Broholm de la Danoise Tea Lindeburg est sorti à la rentrée dans les salles françaises. Ce film figure dans notre dossier des révélations de l’année.


> Mihai Grecu

Cette année, j’ai particulièrement aimé le film Magdala de Damien Manivel.

• Le Roumain Mihai Grecu a réalisé le moyen métrage Nicolae, dévoilé en début d’année au Festival de Rotterdam. Ce film a remporté le Prix du Syndicat français de la critique 2022 du meilleur court métrage.


> Jérôme Reybaud

Tout d’abord Les Aventures de Gigi la Loi d’Alessandro Comodin, puis Il Buco de Michelangelo Frammartino. Deux films qui donnent à voir des visages, des paysages et même un peu plus encore : un surcroît de Présence qu’ils saisissent tous deux dans les mailles de leurs dispositifs à la fois simples et radicaux. Que ces deux films soient italiens est peut-être une simple coïncidence. Ou bien aujourd’hui on sait mieux, au-delà des Alpes, garder ce cinéma-là vivant ?

• Le moyen métrage Poitiers du Français Jérôme Reybaud a été dévoilé au Festival de Locarno. Il est actuellement disponible sur le replay d’Arte.


> Fanny Molins

Hit The Road de Panah Panahi : un road movie d’exil iranien qui encapsule par son symbole les problématiques d’un pays. C’est un film qui m’a bouleversée. Certaines critiques qui en parlent comme d’une comédie ou d’un « crowd pleaser » n’ont à mon sens pas saisi la portée politique du film, que l’on saisira mieux à la lumière des événements récents. Dans Hit The Road, on ne parle pas de ce qu’il se trame ni de pourquoi, mais une ambiance mortifère se mêle étrangement à la vie qui explose et qui coule partout.

Le chien est en train d’agoniser mais tape des sprints aux pauses pipi. Le petit frère adorable est beaucoup trop excité pour aller bien, mais il est plus lucide que ses parents. Le père qui voit l’un de ses deux fils partir a une jambe cassée et se sert de son humour noir comme béquille à toutes les situations. La mère chante pour ne pas pleurer. Dans ce film, on vit très fort pour ne pas mourir, et la poésie se niche partout pour conjurer l’horreur.

• Dévoilé à l’ACID dans le cadre du Festival de Cannes, le documentaire Atlantic Bar de la Française Fanny Molins sortira le 22 mars 2023 en France.


> Atsushi Wada

Dog – Apartment de Priit Tender, The Turnip de Piret Sigus & Silja Saarepuu et Troublemaker Tommy de Paulinet & Rao Heidmets. Ce sont tous des courts métrages estoniens. Tous les cinéastes estoniens que je connais ont le sens de l’humour et des idées fascinantes. Ces trois films que j’ai vus cette année sont également remplis d’un sentiment de non-sens et d’idées étranges. Moi aussi j’ai envie d’être estonien.

• Le Japonais Atsushi Wada a réalisé le court métrage d’animation Bird in the Peninsula, sélectionné entre autres à la Berlinale et qui figure dans la présélection pour le César du meilleur court métrage d’animation 2023. Ce film est disponible sur le replay d’Arte.


> Natalia Escobar

Pour moi, ce sont deux films colombiens : Los Reyes del mundo de Laura Mora Ortega et Cantos que inundan el rio de Germán Arango.

• Natalia Escobar a co-réalisé avec Simon(e) Jaikiriuma Paetau le court métrage colombien Aribada, dévoilé à la Quinzaine des Réalisateurs et diffusé récemment à Chéries-Chéris. Aribada figure dans notre dossier des meilleurs courts métrages de l’année.


> Georgia Oakley

Mon top 3 :

  1. Joyland de Saim Sadiq
  2. Close de Lukas Dhont
  3. Tár de Todd Field

• Blue Jean, premier long métrage de la Britannique Georgia Oakley, a été dévoilé à la Mostra de Venise dans la section Giornate. Ce film sélectionné depuis à Chéries-Chéris sortira en salles le 19 avril 2023.


> Jan Soldat

Voici mon top 10 :

  1. Pacifiction d’Albert Serra
  2. De Humani Corporis Fabrica de Véréna Paravel et Lucien Castaing-Taylor
  3. Star Wars : Andor de Toby Haynes, Susanna White & Benjamin Caron
  4. La Romancière, le film et le heureux hasard de Hong Sangsoo
  5. Thor 4 – Love and Thunder de Taika Waititi
  6. Ambulance de Michael Bay
  7. Hustle de Jeremiah Zagar
  8. Mutzenbacher de Ruth Beckermann
  9. Theatre Of Thought de Werner Herzog
  10. Dahmer – Monster: The Jeffrey Dahmer Story (collectif)

• L’Autrichien Jan Soldat a réalisé le court métrage Staging Death qui a été dévoilé à Cannes, dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs. Le film a notamment été montré à L’Etrange Festival et figure dans notre dossier consacré aux meilleurs courts de l’année.


> Tom CJ Brown

Je citerais Sans filtre de Ruben Östlund comme mon préféré de l’année, c’est le film parfait avec une performance de Sunnyi Melles qui mérite un Oscar.

• Le court métrage d’animation Christopher at Sea du Britannique Tom CJ Brown a été dévoilé à la Mostra de Venise et figure dans la sélection du prochain Festival de Sundance.


> Samy André Ali / Babouchka Babouche

Voici mon classement :

  1. The Souvenir Part 1 et 2 de Joanna Hogg
  2. NOPE de Jordan Peele
  3. Bruno Reidal de Vincent Le Port
  4. Pacifiction d’Albert Serra
  5. Les Cinq Diables de Léa Mysius
  6. Elvis de Baz Luhrmann
  7. RMN de Cristian Mungiu
  8. Godland de Hlynur Palmason
  9. Straight Up de James Sweeney
  10. As Bestas de de Rodrigo Sorogoyen
  11. Licorice Pizza de Paul Thomas Anderson
  12. L’Innocent de Louis Garrel
  13. Falcon Lake de Charlotte Le Bon
  14. Enquête sur un scandale d’état de Thierry de Peretti
  15. Les Vedettes de Jonathan Barré

• Samy André Ali, également connu sous son nom drag queen Babouchka Babouche, a réalisé la websérie Babouche Présidente, disponible sur YouTube.


> Aizhan Kassymbek

Mon préféré cette année est Decision to Leave de Park Chan-wook.

• Venue du Kazakhstan, Aizhan Kassymbek a signé Fire qui a été sélectionné à Busan ainsi qu’au dernier Festival Black Movie.


> Rahat Mahajan

Pour les films vus en festivals : The Last Film Show de Pan Nalin et EAMI de Paz Encina . Et découvert au cinéma : Dune de Denis Villeneuve.

• The Cloud Messenger de l’Indien Rahat Mahajan, découvert en compétition à Rotterdam, figure dans notre dossier consacré aux meilleurs inédits en salles de 2022.


> Morgane Dziurla-Petit

Après pas mal de réflexion, mon film préféré de cette année est The Apartment with Two Women de Kim Se-In. Je l’ai découvert à Valladolid cet automne. Un film sur une relation de haine entre une mère et sa fille. Alors que l’on pourrait facilement se dire qu’elles feraient mieux de ne jamais se revoir, leur isolement soutient le fil qui retient ces deux femmes l’une à l’autre. C’est une chronique qui arrive toujours à surprendre, à trouver les points de bascule dans le quotidien tout en renouant sans cesse avec mon enthousiasme en étant drôle.

Le film n’hésite pas à être cruel (la mère y est d’une violence ahurissante) mais nous fait aimer ses personnages en nous rappelant leur solitude. Ma respiration s’est arrêtée à un moment de coupure électrique dans le film, me raccrochant à la mère par la manière dont est filmé son corps, me brisant le cœur par les mots qu’elle prononce.

• Excess Will Save Us de la Française Morgane Dziurla-Petit a été primé en début d’année au Festival de Rotterdam. Ce film fait partie de notre dossier consacré aux meilleurs inédits en salles de 2022.


> Cristèle Alvès Meira

Joyland de Saim Sadiq
Retour à Séoul de Davy Chou
Corsage de Marie Kreutzer
La Montagne de Thomas Salvador
La Jauria de Andrès Ramires Pálido
I comete de Pascal Tagnati

• La Franco-Portugaise Cristèle Alvès Meira a réalisé le court métrage Tchau tchau qui a été sélectionné entre autres à Clermont Ferrand et Côté Court. Son premier long Alma Viva a été remarqué à la Semaine de la Critique et sortira le 15 mars 2023 en salles.


> Sorayos Prapapan

Voici mon top 20 :

Nos soleils de Carla Simon
Aucun ours de Jafar Panahi
Memoria d’Apichatpong Weerasethakul
Retour à Séoul de Davy Chou
Petites de Julie Lerat-Gersant
Règle 34 de Julia Murat
Tengo sueños eléctricos de Valentina Maurel
Bergman Island de Mia Hansen Love
Taste de Le Bao
Yuni de Kamila Andini
Autobiography de Makbul Mubarak
Matter Out of Place de Nikolaus Geyrhalter
It Is Night in America d’Ana Vaz
Le Barrage d’Ali Cherri
Myanmar Diaries – anonyme
Walk Up de Hong Sang-soo
Robe of Gems de Natalia Lopez
Nezouh de Saudade Kaadan
Saint Omer d’Alice Diop
Whether the Weather is Fine de Carlo Manatad

Et mon court métrage favori est Neighbour Abdi de Douwe Dijkstra.

• Le Thaïlandais Sorayos Prapapan a signé son premier long métrage avec Arnold is a Model Student. Dévoilé à Locarno, ce film a ensuite été sélectionné à Busan.


> Pedro Cabeleira

Mon préféré, et qui par bien des aspects est cher à mon cœur, est Pinocchio de Guillermo Del Toro.

• Le Portugais Pedro Cabeleira a signé le court métrage By Flavio, qui était entre autres en compétition à la Berlinale. By Flavio est disponible sur le replay d’Arte.


> Elisabeth Subrin

Voici mon top 10 de l’année :

Dry Ground Burning de Joana Pimenta and Adirley Queirós (Brazil)
Saint Omer by Alice Diop
The Eternal Daughter de Joanna Hoagg
Toute la beauté et le sang versé de Laura Poitras
Foragers de Jumana Manna
Wisdom Gone Wild de Rea Tajiri
Rewind & Play d’Alain Gomis
Petite Maman de Céline Sciamma
Nope de Jordan Peele
Aftersun de Charlotte Wells

• Maria Schneider, 1983 de l’Américaine Elisabeth Subrin a été dévoilé à la Quinzaine des Réalisateurs. Ce film figure dans la présélection pour le meilleur court métrage documentaire aux César 2023. Maria Schneider, 1983 fait partie de notre dossier consacré aux meilleurs courts de l’année.


> Ioseb Soso Bliadze

Mes deux préférés sont Close de Lukas Dhont et Sans filtre de Ruben Östlund.

• Le Géorgien Ioseb Soso Bliadze a réalisé A Room of My Own, primé au Festival de Karlovy Vary et qui a fait sa première française cet automne au Festival du Cinéma Allemand à Paris.


> María Silvia Esteve

Licorice Pizza de Paul Thomas Anderson

Avec une maestria qui n’appartient qu’à Paul Thomas Anderson, Licorice Pizza offre une régression parfaitement calibrée vers l’innocence et l’exaltation d’un premier amour. C’est un récit d’apprentissage dynamique, chaleureux et d’une grande fraicheur, aux personnages attachants, à la musique incroyable, à la photo impeccable et au scénario rondement mené de la première à la dernière minute. Ce film est un voyage vers un âge d’or, qui nous rappelle tout ce qu’on aime dans le cinéma.

Close de Lukas Dhont

Lorsque j’étudiais le cinéma, on nous apprenait à chercher ce plan qui parviendrait à évoquer le conflit interne des personnages bien plus que n’importe quelle ligne de dialogue. Les personnages devraient nous parler d’eux-mêmes à travers leurs actions, leurs silences, leurs omissions, de telle sorte que, lorsqu’ils finissent par parler, cela vienne ajouter une couche supplémentaire à quelque chose qui s’est déjà construit auparavant. Close réussi parfaitement cela. C’est un film très élégant dans sa manière d’utiliser des détails, des petits gestes, de parler de l’incommensurabilité de l’absence et de la culpabilité. Une réussite magnifiée ici par la photographie, dont la palette de couleurs souligne le récit et vient traduire la douleur et le conflit intérieur du protagoniste.

Il Buco de Michelangelo Frammartino

Qu’y-a-t-il après la mort ? Frammartino part à la recherche d’une réponse avec ce film méticuleux et incroyablement chaleureux. A travers le prisme d’une incroyable sophistication formelle, d’une mise en image éloquente et d’un récit qui se passe très bien de dialogues, il parle de la vie tout en ouvrant délicatement une porte vers l’inconnu, vers la transcendance. Voir Il Buco, c’est plonger dans un état de méditation qui demeure bien après la fin de la séance.

• The Spiral de l’Argentine María Silvia Esteve a été dévoilé à Cannes, dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs. Ce film figure dans notre dossier des meilleurs courts métrages de 2022.


> Rudolf Fitzgerald Leonard

Voici les films qui comptent parmi les meilleurs que j’ai vus au cinéma cette année : De Humani Corporis Fabrica de Véréna Paravel & Lucien Castaing-Taylor, The Eternal Daughter de Joanna Hogg, RMN de Cristian Mungiu, Les Bonnes étoiles de Hirokazu Kore-eda et Decision to Leave de Park Chan-Wook.

• L’Australien Rudolf Fitzgerald Leonard, basé à Berlin, a réalisé le court métrage Beben. Ce film dévoilé à la Quinzaine des Réalisateurs a été sélectionné depuis, entre autres, à Toronto.


> Carmen Jaquier

Ardente.x.s de Patrick Muroni, Cow de Andrea Arnold et Saint Omer d’Alice Diop. Trois films faits de cycles et de souffles de vie, animaux, libres, coupés, humains, communs, interrompus.

• Foudre de la Suissesse Carmen Jaquier a été dévoilé à la rentrée au Festival de Toronto. Il a depuis été montré entre autres au Festival de San Sebastian et au Festival de La Roche-Sur-Yon.


> Helena Wittmann

Il n’y a pas d’autre moyen que de présenter une liste incomplète. Veuillez donc voir cette liste comme des recommandations, plutôt que comme un classement avec une dimension concurrentielle : Dry Ground Burning de Joana Pimenta & Adirley Queiros, Saint Omer d’Alice Diop, Tales of the Purple House d’Abbas Fahdel, Unrest de Cyril Schäublin, Afterwater de Dane Komljen, Trenque Lauquen de Laura Citadella et Aftersun de Charlotte Wells.

J’ajouterais trois vrais bijoux du passé, découverts en 2022 : Soleil ô ! de Med Hondo (1969), Beirut Al Lika de Borhane Alaouié (1981) et Secteur 545 de Pierre Creton (2005).

• Human Flowers of Flesh de l’Allemande Helena Wittmann a été dévoilé en compétition cet été à Locarno.


Dossier réalisé par Nicolas Bardot et Gregory Coutaut le 23 décembre 2022. Un grand merci à toutes celles et ceux qui ont participé à ce dossier.


L’année ciné 2021 par celles et ceux qui l’ont faite
L’année ciné 2020 par celles et ceux qui l’ont faite
L’année ciné 2019 par celles et ceux qui l’ont faite
L’année ciné 2018 par celles et ceux qui l’ont faite

| Suivez Le Polyester sur TwitterFacebook et Instagram ! |

Partagez cet article