Dossier 2018 : les 25 meilleurs films inédits en salles

C’est un bilan que nous avions réalisé ces 6 dernières années sur FilmDeCulte et que nous avons souhaité poursuivre sur Le Polyester. Quels ont été les meilleurs films de 2018 parmi ceux encore inédits dans les salles françaises ? Certains ont fait leur première française en festivals mais aucun n’a encore de date de sortie officielle. On espère qu’ils continueront à circuler, voire pour certains qu’ils auront droit à une grande exposition. Voici en tout cas 25 coups de cœur qu’on vous conseille de surveiller !

• ★ | Johann Lurf (Autriche)
Le pitch : ★ est un montage d’images de cieux étoilés dans de nombreux longs métrages.
Pourquoi on l’aime : C’est une expérience cosmique totale en même temps qu’un film sur le cinéma – et l’une des séances les plus singulières de l’année.
Notre critique de ★
Notre entretien avec Johann Lurf

La Casa lobo | Cristóbal León & Joaquín Cociña (Chili)
Le pitch : Poursuivie par des fanatiques religieux, Maria se réfugie dans une maison qui semble réagir à ses émotions.
Pourquoi on l’aime : Entre son malaise curieux, sa très belle laideur et sa poésie noire, ce film d’animation étourdissant mérite tous les lauriers qui ont accompagné son beau parcours en festivals.
Notre critique de La Casa lobo

Cutterhead | Rasmus Kloster Bro (Danemark)
Le pitch : Une journaliste enquêtant sur le chantier du métro de Copenhague et qui va être confrontée à un accident.
Pourquoi on l’aime : Le film parvient à être un thriller horrifique tout comme une métaphore politique. Et c’est une expérience purement physique qui a secoué à peu près tous ses spectateurs.
Notre critique de Cutterhead
Notre entretien avec Rasmus Kloster Bro

Dead Horse Nebula | Tarık Aktaş (Turquie)
Le pitch : À sept ans, Hay trouva un cheval mort dans un champ. Adulte, il est resté très marqué par l’incident et  s’enfonce sur un inévitable chemin spirituel.
Pourquoi on l’aime : Pour son tout premier long métrage, porté par un vrai sens du mystère et une grande beauté plastique, le Turc Tarik Aktas n’a pas peur de viser haut et il le fait avec une certaine grâce.
Notre critique de Dead Horse Nebula

Die Tomorrow | Nawapol Thamrongrattanarit (Thaïlande)
Le pitch : En Thaïlande, diverses personnes vont mourir demain. Elles n’ont aucune idée de leur sort. Le film explore leur dernier jour sur terre.
Pourquoi on l’aime : Nawapol Thamrongrattanarit porte un regard précieux sur la vie et l’après dans cette contemplation d’une poésie infinie. Un vrai petit chef d’œuvre.
Notre critique de Die Tomorrow
Notre entretien avec Nawapol Thamrongrattanarit

Girls Always Happy | Yang Mingming (Chine)
Le pitch : Wu et sa mère, toutes les deux aspirantes autrices, s’aiment et se détestent dans leur hutong traditionnel de Pékin.
Pourquoi on l’aime : Avec ses héroïnes qui passent leur temps à se troller, Girls Always Happy est une comédie méchante et tendre dont le ton tranche avec le cinéma chinois tel qu’il nous parvient généralement en France.
Notre critique de Girls Always Happy
Notre entretien avec Yang Mingming

The Green Fog | Guy Maddin, Galen Johnson & Evan Johnson (Canada)
Le pitch : Une réinterprétation de Vertigo, le classique d’Alfred Hitchcock, constituée à partir de montages d’anciens films et séries télévisées tournés dans la région de San Francisco.
Pourquoi on l’aime : En créant des passerelles inattendues entre les œuvres, Maddin dévoile une histoire du cinéma alternative et souterraine. Ici, la citation n’est pas qu’un clin d’œil, c’est une réappropriation. Ce qui est l’une des meilleures définitions du queer.
Notre critique de The Green Fog

Holiday | Isabella Eklöf (Suède)
Le pitch : Alors qu’elle passe ses vacances sur la Riviera turque à Bodrum auprès de son compagnon mafieux, la jeune Sascha découvre que sa vie rêvée de luxe, d’insouciance et de plaisir a un prix.
Pourquoi on l’aime : Holiday n’est pas là pour être confortable et poser de rassurantes étiquettes. Les mots manquent parfois en effet – et c’est une qualité – pour décrire ce qu’on croyait codé et qui privilégie une insaisissable complexité.
Notre critique de Holiday
Notre entretien avec Isabella Eklöf

I Remember the Crows | Gustavo Vinagre (Brésil)
Le pitch : Mi-documentaire, mi-fictionnel, ce portrait naît d’une complicité de longue date entre le réalisateur et l’actrice transgenre nippo-brésilienne Julia Katharine. La conversation s’engage dans l’appartement de celle-ci…
Pourquoi on l’aime : Gustavo Vinagre saisit une pulsion de vie avec honnêteté et intégrité, tandis que peu à peu se dessine devant nous le chemin passionnant vers l’empowerment d’une personnalité hors du commun.
Notre critique de I Remember the crows
Notre entretien avec Gustavo Vinagre

The Innocent | Simon Jaquemet (Suisse)
Le pitch : Une chercheuse en laboratoire mène une paisible vie de famille, jusqu’au jour où des forces du passé viennent hanter son esprit et questionner sa morale.
Pourquoi on l’aime : D’apparence glacé et clinique, le film est pourtant porté par une tension mystique et un riche imaginaire. Il s’agit d’une des plus déroutantes surprises de l’année ciné.
Notre critique de The Innocent
Notre entretien avec Simon Jaquemet

Inland Sea | Kazuhiro Soda (Japon)
Le pitch : Le crépuscule d’un village sur le point de disparaître, sur une minuscule île de la mer du Japon.
Pourquoi on l’aime : C’est dans un monde bientôt gagné par les fantômes que Kazuhiro Soda nous invite, mais dans lequel il y a encore ici ou là quelques lueurs. Son film, témoignage précieux, est une véritable merveille.
Notre critique de Inland Sea
(Entretien à venir)

Luz | Tilman Singer (Allemagne)
Le pitch : Luz, jeune conductrice de taxi, se rend en transe dans un poste de police. Les policiers décident de la mettre sous hypnose pour tenter de comprendre ce qui s’est réellement passé.
Pourquoi on l’aime : Aussi minimaliste et terre-à-terre qu’il soit, le théâtre de poche de Luz devient une porte ouverte vers une autre dimension, et laisse s’engouffrer l’imagination la plus folle. Les niveaux de récits et de réalité se recoupent et se recroisent dans un fascinant kaléidoscope.
Notre critique de Luz
Notre entretien avec Tilman Singer

Manta Ray | Phuttiphong Aroonpheng (Thaïlande)
Le pitch : Un homme blessé, laissé pour mort, est trouvé dans une mangrove par un jeune pêcheur thaïlandais. Celui-ci lui porte secours, l’accueille, le soigne et le nomme Thongchai.
Pourquoi on l’aime : Voyez-vous souvent des premiers longs métrages qui vous subjuguent dès le premier plan ? L’imaginaire visuel de Manta Ray nous rappelle dès les premiers instants au bon souvenir des visions stupéfiantes qui peuplent les jungles d’Apichatpong Weerasethakul.
Notre critique de Manta Ray
Notre entretien avec Phuttiphong Aroonpheng

Mein Bruder heißt Robert und ist ein Idiot | Philip Gröning (Allemagne)
Le pitch : Quarante-huit heures d’un été étouffant pour les jumeaux Robert et Elena, quarante-huit heures pour enfin rompre avec l’enfance.
Pourquoi on l’aime : Le basculement progressif vers la folie et la violence raconté comme un basculement inexorable vers l’âge adulte et son effroi : cette odyssée a lieu sur un tout petit espace, un temps très réduit, mais le voyage semble aussi immense que l’ambition de ce long métrage fou.
Notre critique de Mein Bruder heißt Robert und ist ein Idiot

Our House | Yui Kiyohara (Japon)
Le pitch : Seri et Toko mènent des existences différentes. Pourtant, elles semblent vivre dans la même maison. Flashbacks ou dimension parallèle?
Pourquoi on l’aime : Gonflé, joueur et généreux, Our House propose une narration polyphonique minutieusement construite jusqu’à un finale très réussi – et qui se caractérise là encore par un mélange de ludisme, d’élégance et d’étrangeté.
Notre critique de Our House

The Real Estate | Mans Mansson & Axel Petersen (Suède)
Le pitch : Nojet, 68 ans, hérite de l’appartement de son père. Ce qu’elle croit être une aubaine ressemble en fait à une malédiction…
Pourquoi on l’aime : Il y a du culot et du talent dans ce cinéma qui prend le réel suffisamment au sérieux pour le traiter avec fantaisie. Et qui offre un point de vue sans cesse déroutant sur son sujet et ses personnages.
Notre critique de The Real Estate

Roman national | Grégoire Beil (France)
Le pitch : Ce montage de vifs échanges entre jeunes gens via le chat vidéo Periscope passe de la futilité à l’inquiétude lorsqu’une actualité tragique perturbe le quotidien ludique du selfie.
Pourquoi on l’aime : Peu à peu se dessinent devant nous une passionnante mosaïque ainsi qu’un curieux discours commun sur le vivre-ensemble. Le résultat, drôle et sidérant, tient du jamais vu.
Notre critique de Roman national

Silent Mist | Zhang Miaoyan (Chine)
Le pitch : Dans une Venise chinoise hors du temps, le danger rôde dès que la nuit tombe. Un violeur sort de l’ombre, la nuit, à la recherche de proies.
Pourquoi on l’aime : Silent Mist est une expérience hypnotique où la mise en scène prime avant toute chose : un envoûtant mystère labyrinthique drapé d’un fascinant onirisme.
Notre critique de Silent Mist
Notre entretien avec Zhang Miaoyan

Suburban Birds | Qiu Sheng (Chine)
Le pitch : Une équipe d’ingénieurs arpente une banlieue où un terrain s’est effondré. L’un d’eux entre dans une école primaire où il trouve un journal retraçant l’histoire d’un garçon…
Pourquoi on l’aime : C’est un film au croisement entre Hong Sangsoo, Apichatpong Weerasethakul et le meilleur du jeune cinéma chinois d’auteur actuel. Le résultat est poétique, mystérieux et étonnant.
Notre critique de Suburban Birds
Notre entretien avec Qiu Sheng

Tarde para morir joven | Dominga Sotomayor (Chili)
Le pitch : Au cours de l’été 1990 au Chili, un petit groupe de familles d’une communauté reculée construit un nouveau monde. Trois adolescents sont aux prises avec leurs parents, leur premier amour et leurs peurs. 
Pourquoi on l’aime : Prix de la mise en scène à Locarno, le nouveau film de la prometteuse réalisatrice chilienne est une chronique estivale au spleen adolescent qui déborde avec ardeur du cadre convenu et attendu.
Notre critique de Tarde para morir joven

Three Adventures of Brooke | Yuan Qing (Chine)
Le pitch : Xingxi voyage seule au nord de la Malaisie. Elle y vit trois aventures distinctes, dont le point de départ est identique : une journée de grande chaleur, au bord d’un chemin perdu, elle est victime d’une crevaison de vélo…
Pourquoi on l’aime : Sous influence de Rohmer, ce premier film de la Chinoise Yuan Qing est tour à tour une fable morale, une farce absurde et un drame réaliste. Avec à chaque fois un charme mélancolique fou.
Notre critique de Three Adventures of Brooke
Notre entretien avec Yuan Qing

Tower. A Bright Day | Jagoda Szelc (Pologne)
Le pitch : Mula vit avec sa famille à la campagne. Sa sœur leur rend visite après être partie sans laisser de traces, 6 ans auparavant. Sa présence déclenche des changements chez les gens et des événements métaphysiques se produisent.
Pourquoi on l’aime : Régi par l’attente face au vide (ou au précipice) comme par l’inattendu, ce premier long métrage très ambitieux n’a peur de rien, a de la ressource et construit avec talent une déroutante atmosphère jusqu’à un dernier acte prodigieux.
Notre critique de Tower. A Bright Day

Violence Voyager | Ujicha (Japon)
Le pitch : Bobby et son ami Akkun vont explorer une montagne aux alentours de leur village. Ils vont y découvrir Violence Voyager, un parc d’attraction ignoré de tous, mais qui semble encore ouvert.
Pourquoi on l’aime : Avec un pied dans un registre espiègle et l’autre dans une terreur éprouvante, Violence Voyager parvient à recréer le malaise propre aux cauchemars enfantins, à la fois merveilleux et horribles, fascinant et féroces. Une réussite rare.
Notre critique de Violence Voyager

When the Trees Fall | Marysia Nikitiuk (Ukraine)
Le pitch : Larysa est amoureuse de Scar, une petite frappe, mais dans leur petit village ukrainien leur amour est vu du mauvais œil.
Pourquoi on l’aime : When The Trees Fall mêle avec brio le drame social, le thriller et le conte de fées. Il y a ici plus de personnalité que dans pratiquement tous les films vus cette année – ainsi qu’un souffle à renverser les arbres.
Notre critique de When the Trees Fall
Notre entretien avec Marysia Nikitiuk

The World is Full of Secrets | Graham Swon (Etats-Unis)
Le pitch : Par soirée de l’été 96, cinq adolescentes américaines se retrouvent dans une maison de banlieue, en l’absence de leurs parents. Pour passer le temps, elles se racontent des histoires morbides.
Pourquoi on l’aime : C’est une pyjama party pas tout à fait comme les autres, dans un film à la fois simple et proche de l’expérimentation, habité par une vénéneuse poésie. Une vraie merveille !
Notre critique de The World is Full of Secrets
Notre entretien avec Graham Swon

Dossier réalisé par Nicolas Bardot et Gregory Coutaut le 23 décembre 2018.

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