Le Festival des 3 Continents débute ce vendredi et durera jusqu’au 28 novembre. Cette 43e édition sera à suivre en direct sur Le Polyester. Au (riche) menu : une belle rétrospective dédiée à la Shochiku, un focus 20 ans de produire au sud, un retour sur les lauréats de l’édition 2020 en ligne (dont les superbes Moving On de la Coréenne Yoon Dan-bi et Professeur Yamamoto part à la retraite du Japonais Kazuhiro Soda) ainsi qu’une compétition relevée. Voici nos 10 conseils parmi les longs métrages présentés en avant première au festival nantais.
• A New Old Play, Qiu Jiongjiong
L’histoire : Le clown d’une troupe de théâtre renommée décède, et est accueilli dans les Enfers. Tandis qu’il revit une dernière fois ses souvenirs avant d’entrer dans l’au-delà, 50 ans d’art, de lutte et d’amour se jouent et illustrent l’histoire tumultueuse de la Chine du 20ème siècle.
Pourquoi il faut le voir : Primé cet été à Locarno, A New Old Play est une expérience ambitieuse et hors normes. Voilà un surprenant voyage, esthétique et politique, qui vaut assurément le détour.
• A River Runs, Turns, Erases, Replaces, Shengze Zhu (lire notre entretien)
L’histoire : Une étude des espaces urbains dans la ville de Wuhan, le long du fleuve Yangtsé. La ville est une scène commune où les individus se produisent de différentes façons. Certains dansent, chantent, nagent ; d’autres manient une pelle, un fer à souder, un marteau. Ce paysage évolutif est continuellement sculpté par la nature et transformé de façon spectaculaire par le rugissement des machines et les immeubles qui ne cessent de s’élever…
Pourquoi il faut le voir : Poétique et déchirant, ce documentaire raconte le Wuhan post-covid, dans un vaste lieu qui revit mais qui est habité par ses fantômes – de ceux qui ont disparu, de ce que la ville a été.
• Contes du hasard et autres fantaisies, Ryusuke Hamaguchi (lire notre entretien)
L’histoire : Un triangle amoureux inattendu, une tentative de séduction qui tourne mal et une rencontre née d’un malentendu. La trajectoire de trois femmes qui vont devoir faire un choix…
Pourquoi il faut le voir : Avant le succès critique et public de Drive My Car, le cinéaste japonais a signé cet autre joyau qui a reçu le Grand Prix à la Berlinale. Un film d’une profonde humanité qui laisse place à une respiration magique.
• Days, Tsai Ming-Liang
L’histoire : Kang vit seul dans une grande maison. Non vit dans un petit appartement où il prépare méthodiquement des plats traditionnels de son village natal. Ils partagent une même solitude…
Pourquoi il faut le voir : Invité d’honneur du festival il y a 3 ans, le maître taïwanais Tsai Ming-Liang signe un nouveau bijou bouleversant avec ce film radical et câlin à la fois.
• Le Grand mouvement, Kiro Russo
L’histoire : Après une marche de sept jours avec ses compagnons, le jeune Elder arrive dans la grande ville, cherchant à être réintégré dans son travail à la mine. Grâce à la vieille femme Mama Pancha, Elder et ses amis trouvent un emploi sur le marché. Mais l’état d’Elder empire, il s’étouffe et a du mal à respirer. Ses amis se cotisent pour l’aider, mais le médecin dit qu’il n’y a pas de remède. Mama Pancha, très inquiète pour Elder qui se meurt, le met en contact avec Max, un sorcier-ermite, qui va essayer de ramener le jeune homme à la vie.
Pourquoi il faut le voir : Dans le labyrinthe des rues bétonnées de La Paz, les rudes conditions de vie des travailleurs se muent en un conte fantastique, radical et sans âge. Le choc esthétique de la dernière Mostra.
• Juste sous vos yeux, Hong Sangsoo
L’histoire : Une femme qui garde en elle un grave secret rencontre un jeune réalisateur qui lui demande de rejoindre son projet…
Pourquoi il faut le voir : Porté par la performance de la charismatique Lee Hyeyoung, Juste sous vos yeux est l’un des nouveaux chefs d’œuvres du cinéaste, et l’un de ses films les plus immédiatement poignants.
• Pedro, Natesh Hegde (lire notre entretien)
L’histoire : Pedro est un électricien menant une vie invisible dans un village forestier de l’ouest de l’Inde. Pedro vit avec Julie, le fils et la mère de celle-ci. Lorsque Pedro est amené à changer de poste, il se retrouve impliqué dans divers incidents…
Pourquoi il faut le voir : Pedro est un long métrage d’une grande beauté, au ton très singulier et qui révèle un talent à suivre. L’une des révélations du dernier Festival de Busan où il figurait en compétition.
• Shankar’s Fairies, Irfana Majumdar (lire notre entretien)
L’histoire : Inde, 1962. Dans la luxueuse maison familiale d’un officier de police, Shankar est un homme à tout faire indispensable. Il noue une relation étroite avec la fille de son maître, à qui il aime raconter des histoires.
Pourquoi il faut le voir : Dévoilé l’été dernier à Locarno, ce premier film doux et attachant évoque le système de classes en Inde à travers un émouvant récit familial.
• Toute une nuit sans savoir, Payal Kapadia (lire notre entretien)
L’histoire : Une étudiante indienne écrit des lettres à son amoureux absent. À travers cette correspondance se révèlent les changements radicaux qui s’opèrent autour d’elle. Mêlant la réalité avec des rêves, des souvenirs, des fantasmes et des peurs, une narration éparse se dévoile.
Pourquoi il faut le voir : Œil d’or du meilleur documentaire à Cannes, Toute une nuit sans savoir est un fascinant ovni qui mêle effectivement documentaire mais aussi essai poétique et film expérimental.
• Zinder, Aicha Macky (lire notre entretien)
L’histoire : Dans la ville de Zinder, au cœur du Sahel, des jeunes Nigériens s’organisent en gang face au manque de perspectives. Ces groupes, appelés « Palais », sont issus du quartier de Kara Kara, abritant historiquement lépreux et parias.
Pourquoi il faut le voir : Passé entre autres aux festivals Visions du Réel et CPH:Dox, Zinder fait le puissant portrait d’un quartier de parias dans une ville du Niger où la réalisatrice filme les cicatrices, les traces psychologiques, mais aussi la résilience et l’espoir.
Dossier réalisé par Nicolas Bardot le 18 novembre 2021.
| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |