Festival des 3 Continents | Critique : Moving On

Okju, son petit frère et leur père emménagent chez leur grand-père qu’ils connaissant à peine. Si le vieil homme a besoin de soins, c’est surtout parce que le père est fauché que la famille déménage. Peu de temps après, la tante d’Okju, dont le mariage est aussi en piteux état, emménage dans la maison. Trois générations doivent désormais cohabiter…

Moving On
Corée du Sud, 2019
De Yoon Dan-Bi

Durée : 1h45

Sortie : –

Note :

ESPRIT DE FAMILLE

Multiprimé au Festival de Busan et gagnant de la compétition Bright Future à Rotterdam, Moving On est en effet une petite sensation. Ce n’est que le premier long métrage de la Coréenne Yoon Dan-Bi (lire notre entretien), et celui-ci a l’apparence d’une petite chose : un récit d’apprentissage sous une lumière estivale comme il en existe de nombreux. Mais Yoon a la clef pour faire la différence : un regard et une sensibilité.

Moving On s’ouvre sur le trajet en camionnette d’un déménagement familial sur fond de pop mélancolique. Okju, son père et son petit frère emménagent dans la maison du grand père. Celle-ci malgré ses carrelages un peu froids semble plutôt jolie mais elle n’inspire visiblement aucune joie. Et qu’est-ce qui lie les différents membres de cette famille de toute façon ? Yoon s’interroge avec subtilité sur ce que signifie la famille. Le grand-père est comme un étranger pour les enfants, et pourtant ensemble ils constitueront une famille. La mère absente est le gros non-dit du long métrage et son absence est ressentie comme une indicible blessure.

La maison sera le théâtre de ce quotidien familial qui s’attache avant tout au non-événement. Yoon dépeint tout cela avec un mélange de simplicité, de douceur et de bienveillance tout en parvenant à n’être jamais mièvre – un vrai travail d’orfèvre. La délicatesse de ce mélodrame finit par briser le cœur, comme ces sanglots qui débordent après avoir été longuement retenus. Quelques plans sur les murs et la cinéaste suggère avec finesse ce qui défile imperceptiblement.

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par Nicolas Bardot

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