Quels sont les films à ne pas manquer en janvier ? Le Polyester vous propose sa sélection de longs métrages à découvrir en salles.
• Priscilla, Sofia Coppola (3 janvier)
L’histoire : Quand Priscilla rencontre Elvis, elle est collégienne. Lui, à 24 ans, est déjà une star mondiale. De leur idylle secrète à leur mariage iconique, Sofia Coppola dresse le portrait de Priscilla, une adolescente effacée qui lentement se réveillera de son conte de fées pour prendre sa vie en main.
Pourquoi il faut le voir : Lauréat du prix d’interprétation féminine à la dernière Mostra de Venise, Priscilla témoigne une fois de plus de la finesse du regard de Sofia Coppola. Cet élégant biopic rejoint les portraits subtils de la cinéaste, où le drame semble sans drame, où la violence est pastel et où les apparences futiles ont toujours plus de profondeur que ce que l’on croit. Critique prochainement en ligne.
• Jeunesse (Le Printemps), Wang Bing (3 janvier)
L’histoire : Zhili, à 150 km de Shanghai. Dans cette cité dédiée à la confection textile, les jeunes affluent de toutes les régions rurales traversées par le fleuve Yangtze. Ils ont 20 ans, partagent les dortoirs, mangent dans les coursives et travaillent sans relâche.
Pourquoi il faut le voir : Au fil des discussions, des confections de vêtements ou des bagarres, le cinéaste chinois Wang Bing dessine un ample labyrinthe, dans lequel la tendresse juvénile tente de résister à un monde dur comme l’acier. Sélectionné en compétition au dernier Festival de Cannes, ce portrait collectif est aussi beau que saisissant.
• Pauvres créatures, Yorgos Lanthimos (17 janvier)
L’histoire : Bella est une jeune femme ramenée à la vie par le brillant et peu orthodoxe Dr Godwin Baxter. Sous sa protection, elle a soif d’apprendre. Avide de découvrir le monde dont elle ignore tout, elle s’enfuit avec Duncan Wedderburn, un avocat habile et débauché, et embarque pour une odyssée étourdissante à travers les continents. Imperméable aux préjugés de son époque, Bella est résolue à ne rien céder sur les principes d’égalité et de libération.
Pourquoi il faut le voir : Lion d’or à la dernière Mostra de Venise, Pauvres créatures du Grec Yorgos Lanthimos est un film extrêmement généreux, sérieux et clownesque, toujours surprenant et inventif, hors des règles. Cette fable féministe offre le rôle de sa vie à Emma Stone dont la prestation dans ce superbe chaos est inoubliable.
• Krisha et le Maître de la Forêt, Park Jae-bom (17 janvier)
L’histoire : Éleveuse de rennes nomade, la jeune Krisha vit avec sa famille dans les steppes de la toundra sibérienne. Lorsque sa mère tombe malade, Krisha écoute les conseils d’une vieille chamane et part à la recherche d’un mystérieux ours rouge qui lui est apparu en rêve. Il veille sur les peuples de cette terre gelée et se fait appeler le Maître de la Forêt.
Pourquoi il faut le voir : Découvert au Festival de Busan, Krisha et le Maître de la Forêt du Coréen Park Jae-bom (lire notre entretien) est un film en stop-motion dont la délicatesse d’animation est une merveille. Ce conte sur le lien spirituel qui unit l’humanité à la nature est d’une remarquable richesse visuelle et son pouvoir évocateur peut s’adresser aux petits comme aux plus grands.
• May December, Todd Haynes (24 janvier)
L’histoire : Pour préparer son nouveau rôle, une actrice célèbre vient rencontrer celle qu’elle va incarner à l’écran, dont la vie sentimentale a enflammé la presse à scandale et passionné le pays 20 ans plus tôt.
Pourquoi il faut le voir : Dévoilé lors du dernier Festival de Cannes, May December de l’Américain Todd Haynes est un véritable festin camp. Le cinéaste rend hommage à un genre mal aimé et malpoli de l’histoire récente du cinéma : le thriller psychologique féminin à gros sabots des années 90. Julianne Moore est au sommet dans ce film qui se fait de plus en plus complexe et même poignant.
• Ma vie en papier, Vida Dena (24 janvier)
L’histoire : À Bruxelles, lʼartiste et réalisatrice iranienne Vida Dena rencontre Naseem, père dʼune famille syrienne ayant fui la guerre. Entre les murs de leur logement précaire, elle dialogue avec les deux aînées Hala et Rima par le biais du dessin. Les petits morceaux de papiers colorés sʼaniment alors à lʼécran pour raconter les souvenirs, les rêves et le destin de cette famille en exil.
Pourquoi il faut le voir : Découvert au Festival Visions du Réel, Ma vie en papier de l’Iranienne Vida Dena (lire notre entretien) est un portrait humain qui pose les bonnes questions. Exilée à Bruxelles, la cinéaste signe un quasi huis-clos où il est pourtant beaucoup question d’imaginaire, et parvient à installer une touchante proximité.
• La Zone d’intérêt, Jonathan Glazer (31 janvier)
L’histoire : Le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, et sa femme Hedwig s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une maison avec jardin à côté du camp.
Pourquoi il faut le voir : Grand Prix au dernier Festival de Cannes, La Zone d’intérêt du Britannique Jonathan Glazer est l’un des films les plus glaçants et tétanisants vus depuis longtemps. La Zone d’intérêt ne montre pas « les horreurs de la guerre » – du moins pas celles que l’on attend. C’est un film de monstres tel qu’on n’en a jamais vu.
• L’Étoile filante, Dominique Abel & Fiona Gordon (31 janvier)
L’histoire : Boris est un barman qui vit dans la clandestinité après son implication dans un attentat. Son passé refait surface quand une victime le retrouve pour se venger. La rencontre avec le dépressif et solitaire Dom, son sosie, est le moyen parfait pour échapper à la vengeance. Mais Boris ignore l’existence de Fiona, détective privée, qui enquête sur la soudaine disparition de son ex-mari Dom.
Pourquoi il faut le voir : Le duo formé par les Belges Dominique Abel & Fiona Gordon signe avec L’Étoile filante une comédie riche en trouvailles visuelles, avec son sens du détail absurde et son univers doux-amer de film noir coloré. L’Étoile est parsemé d’éclats suspendus où le film dévoile sa folie douce et sa poésie.
• Mambar Pierrette, Rosine Mbakam (31 janvier)
L’histoire : La ville de Douala trépigne à l’approche de la rentrée scolaire. Les clientes se bousculent pour que les vêtements des enfants et des cérémonies soient prêts à temps. Plus qu’une simple couturière, Pierrette est aussi la confidente de ses clientes et d’une génération. Mais de fortes pluies menacent d’inonder son atelier – un malheur parmi d’autres – Pierrette va devoir rester à flot.
Pourquoi il faut le voir : Sélectionné à la dernière Quinzaine des Cinéastes, ce long métrage de la Camerounaise Rosine Mbakam est un film riche de nuances vivantes. Le talent de Rosine Mbakam se trouve dans le regard qu’elle pose sur son héroïne et qui parvient à rendre à cette dernière toute sa dignité, et son libre arbitre. La réalisatrice sera l’une des invitées du Festival Un état du monde.
Nicolas Bardot
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