Critique : Krisha et le maître de la forêt

Éleveuse de rennes, la jeune Krisha sillonne avec sa famille les steppes gelées de la toundra. L’arrivée de Vladimir, chasseur en mission pour l’Etat afin de traquer le mystérieux ours rouge, bouleverse l’équilibre de sa tribu. Krisha décide alors de partir seule avec son fidèle renne Serodeto vers la forêt ancestrale à la rencontre de cet animal sacré. Lui seul est susceptible de sauver sa communauté. On l’appelle Le Maître de la Forêt.

Krisha et le maître de la forêt
Corée du Sud, 2022
De Park Jae-bom

Durée : 1h09

Sortie : 17/01/2024

Note :

NATURE HUMAINE

Les couleurs d’aurore boréale qui baignent les premiers instants de Krisha et le maître de la forêt apportent immédiatement une atmosphère magique au premier long métrage réalisé par le Coréen Park Jae-bom (lire notre entretien). Krisha et le maître de la forêt est un film d’animation en stop-motion, et les artifices de ses marionnettes sont assumés. La délicatesse des poupées rappelle le travail du cinéaste sur Dummy : No Way Out, un court métrage qu’il a co-réalisé il y a quelques années et dont les héros amoureux l’un de l’autre étaient deux mannequins de crash test. Cette fragilité apporte une vibration particulière au long métrage.

A travers son récit familial, Krisha raconte le lien spirituel qui unit l’humanité à la nature, et met en garde sur l’exploitation de celle-ci. Cette dimension pédagogique peut s’adresser à un jeune public – mais elle est aussi universelle. Le film se distingue par sa beauté : la richesse visuelle, le travail sur la profondeur de champ, sur les décors et sur la lumière sont tout à fait remarquables. Krisha et le maître de la forêt fait dialoguer un certain minimalisme et un large imaginaire de manière excitante et rafraichissante.

Le dernier acte, à nos yeux, manque de fluidité narrative et ses péripéties se cognent un peu les unes aux autres. Mais Park Jae-bom ne perd pas de vue ce qui fait la réussite de son long métrage découvert au Festival de Busan : le pouvoir évocateur du conte initiatique et son relief merveilleux.

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par Nicolas Bardot

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