Quels sont les films à ne pas manquer en août? Le Polyester vous propose sa sélection de longs métrages à découvrir en salles.
• Yamabuki, Juichiro Yamasaki (2 août)
L’histoire : Maniwa, petite ville minière de l’ouest du Japon. Chang-su, ancien cavalier de l’équipe de Corée du Sud, criblé de dettes, travaille dans une carrière. Il vit avec Minami qui a fui son mari. Yamabuki, lycéenne, se met elle à manifester de manière silencieuse à un carrefour.
Pourquoi il faut le voir : Sélectionné Festival de Rotterdam puis au Festival de Cannes dans le cadre de l’ACID, Yamabuki est une chronique rurale, sensible et politique. C’est aussi un film dont l’élégance et la pudeur sont autant de petits trésors.
• On dirait la planète Mars, Stéphane Lafleur (2 août)
L’histoire : La première mission habitée sur Mars est en péril. Pas de panique : une branche canadienne de l’agence spatiale envoie dans une base en plein désert cinq anonymes sélectionnés pour leurs profils psychologiques quasi identiques à ceux des astronautes. Ils doivent vivre comme eux, penser comme eux, être comme eux, pour anticiper et résoudre les conflits. Mais ici ce n’est pas tout à fait la planète Mars. Et ce ne sont pas vraiment des astronautes.
Pourquoi il faut le voir : Ce jeu de rôles ludique signé par le Canadien Stéphane Lafleur ménage une place imprévisible au vertige et à l’émotion. On dirait la planète Mars est une comédie aussi léchée qu’un film de SF et ce voyage est délicieusement singulier.
• Animalia, Sofia Alaoui (9 août)
L’histoire : Itto, jeune marocaine d’origine modeste, s’est adaptée à l’opulence de la famille de son mari, chez qui elle vit. Alors qu’elle se réjouissait d’une journée de tranquillité sans sa belle-famille, des événements surnaturels plongent le pays dans l’état d’urgence. Des phénomènes de plus en plus inquiétants suggèrent qu’une présence mystérieuse approche. Seule, elle peine à trouver de l’aide…
Pourquoi il faut le voir : Césarisée pour son court métrage Qu’importe si les bêtes meurent, la réalisatrice franco-marocaine Sofia Alaoui a été distinguée à Sundance avec ce premier long métrage énigmatique où elle fait preuve d’une personnalité prometteuse.
• Quand les vagues se retirent, Lav Diaz (16 août)
L’histoire : Le lieutenant Hermes Papauran, l’un des meilleurs enquêteurs des Philippines, se trouve dans un profond dilemme moral. En tant que membre des forces de l’ordre, il est le témoin privilégié de la campagne meurtrière anti-drogue que son institution mène avec dévouement.
Pourquoi il faut le voir : Récit politique cinglant déguisé en film noir, Quand les vagues se retirent est un nouveau long métrage hypnotique signé par le maître philippin, dont la mise en scène et la science du rythme font une nouvelle fois merveille.
• Fermer les yeux, Victor Erice (16 août)
L’histoire : Julio Arenas, un acteur célèbre, disparaît pendant le tournage d’un film. Son corps n’est jamais retrouvé, et la police conclut à un accident. Vingt-deux ans plus tard, une émission de télévision consacre une soirée à cette affaire mystérieuse, et sollicite le témoignage du meilleur ami de Julio et réalisateur du film, Miguel Garay. En se rendant à Madrid, Miguel va replonger dans son passé…
Pourquoi il faut le voir : Très remarqué lors de son récent passage au Festival de Cannes, Fermer les yeux est le grand retour à l’écran du cinéaste, entre autres, de L’Esprit de la ruche. Son nouveau film est une invitation au rêve, où les silences, la durée et les ellipses parviennent à ouvrir les portes d’un mystérieux hors-champ.
• Vera, Tizza Covi & Rainer Frimmel (23 août)
L’histoire : Vera vit dans l’ombre de son célèbre père. Lassée de sa vie et de ses relations superficielles, elle décide de rencontrer des individus de la haute société romaine. Lorsqu’elle blesse un enfant dans un accident de la route, elle noue une relation avec le garçonnet de huit ans et son père. Bientôt, elle se rend compte que dans cet univers aussi, elle n’est qu’un instrument pour les autres.
Pourquoi il faut le voir : Auteur d’un remarquable parcours en festivals (dont un passage à la Mostra de Venise), Vera est une expérience inclassable. C’est un drôle de vrai/faux documentaire rocambolesque, à la protagoniste particulièrement attachante.
• La Beauté du geste, Sho Miyake (30 août)
L’histoire : Keiko vit dans les faubourgs de Tokyo où elle s’entraîne avec acharnement à la boxe. Sourde, c’est avec son corps qu’elle s’exprime. Mais au moment où sa carrière prend son envol, elle décide de tout arrêter…
Pourquoi il faut le voir : Très apprécié lors de son passage à la Berlinale, La Beauté du geste est réalisé par l’un des espoirs du cinéma japonais contemporain. C’est un drame poignant d’une beauté tranquille et profonde, porté par la formidable actrice Yukino Kishii.
• Paradis, Alexander Abaturov (30 août)
L’histoire : À l’été 2021, une vague de chaleur et une sécheresse exceptionnelle provoquent des incendies géants qui ravagent 19 millions d’hectares dans le nord-est de la Sibérie. Dans cette région, au cœur de la taïga, le village de Shologon se voile d’un épais nuage de fumée. Les cendres noires portées par le vent propagent des nouvelles alarmantes : la forêt est en feu et les flammes approchent. Abandonnés par le gouvernement, livrés à eux-mêmes, les habitants doivent s’unir pour combattre le Dragon.
Pourquoi il faut le voir : Auteur d’un brillant parcours en festivals, Paradis est un documentaire peuplé de visions impressionnantes. La réalisateur Alexander Abaturov raconte avec acuité une catastrophe écologique rendue possible par une inconscience et un cynisme capitalistes.
• àma Gloria, Marie Amachoukeli (30 août)
L’histoire : Cléo a tout juste six ans. Elle aime follement Gloria, sa nounou qui l’élève depuis sa naissance. Mais Gloria doit retourner d’urgence au Cap-Vert, auprès de ses enfants. Avant son départ, Cléo lui demande de tenir une promesse: la revoir au plus vite. Gloria l’invite à venir dans sa famille et sur son île, passer un dernier été ensemble.
Pourquoi il faut le voir : Présenté en ouverture de la Semaine de la Critique au dernier Festival de Cannes, àma Gloria est un long métrage attachant et chaleureux qui questionne avec finesse ce qui constitue une famille, et où la bienveillance et la tendresse ne sont jamais trop naïves.
• Sages-femmes, Léa Fehner (30 août)
L’histoire : Louise et Sofia, deux jeunes sages-femmes passionnées, rejoignent leur premier poste dans une maternité publique. Mais à peine débarquées, les deux amies se heurtent aux cadences folles d’un service au bord de l’explosion. Entre euphorie des naissances et angoisse de mal faire, des vocations s’abîment, d’autres se renforcent. Leur amitié saura-t-elle résister à pareille tempête ?
Pourquoi il faut le voir : Sélectionné à la dernière Berlinale, Sages-femmes est une chronique politique d’une puissance évidente. C’est également un film grand public dans le meilleur sens du terme, et qui est fait pour être vu par le plus grand nombre.
Nicolas Bardot
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