Les films à ne pas manquer en mars

Quels sont les films à ne pas manquer en mars ? Le Polyester vous propose sa sélection de longs métrages à découvrir en salles.


N’oublie pas les fleurs, Genki Kawamura (1er mars)
L’histoire : Lors du réveillon du Nouvel An, Izumi retrouve sa mère Yuriko errant dans un parc par un froid glacial. Quelques mois plus tard, elle est diagnostiquée comme souffrant d’Alzeihmer et sa mémoire décline rapidement. Pour son fils, les souvenirs de la mère qui l’a élevé seule sont toujours aussi vivaces…
Pourquoi il faut le voir : Producteur entre autres de Tetsuya Nakashima, Makoto Shinkai ou encore Mamoru Hosoda, le Japonais Genki Kawamura (lire notre entretien) signe son premier long métrage en tant que réalisateur avec ce mélodrame ambitieux, prix de la mise en scène à San Sebastian.


El Agua, Elena Lopez Riera (1er mars)
L’histoire : C’est l’été dans un petit village du sud-est espagnol. Une tempête menace de faire déborder à nouveau la rivière qui le traverse. Une ancienne croyance populaire assure que certaines femmes sont prédestinées à disparaître à chaque nouvelle inondation, car elles ont « l’eau en elles ».
Pourquoi il faut le voir : Le premier film de la réalisatrice espagnole Elena López Riera, présenté cette année à la Quinzaine des réalisateurs, est d’une intrigante opacité. Ni raz-de-marée ni fleuve tranquille, El Agua ressemble plutôt à une bien belle rivière où l’on jouirait du mini-vertige de perdre pied l’espace d’un instant.


Le Barrage, Ali Cherri (1er mars)
L’histoire : Soudan, près du barrage de Merowe. Maher travaille dans une briqueterie traditionnelle alimentée par les eaux du Nil. Chaque soir, il s’aventure en secret dans le désert, pour bâtir une mystérieuse construction faite de boue. Alors que les soudanais se soulèvent pour réclamer leur liberté, sa création semble prendre vie…
Pourquoi il faut le voir : Jusqu’ici connu comme artiste plasticien, le Libanais Ali Cherri signe son premier long métrage avec Le Barrage. Egalement repéré à la Quinzaine des Réalisateurs, ce film énigmatique et envoûtant révèle une personnalité singulière.


Music, Angela Schanelec (8 mars)
L’histoire : Trouvé à sa naissance par une nuit de tempête dans les montagnes grecques, Jon est recueilli et adopté, sans avoir connu ni son père, ni sa mère. Adulte, il rencontre Iro, surveillante dans la prison où il est incarcéré à la suite d’un drame.
Pourquoi il faut le voir : Prix du meilleur scénario à la toute récente Berlinale, Music est un nouveau stupéfiant tour-de-force signé par la grande Angela Schanelec. Ce voyage d’une profondeur et d’un vertige magnétiques laisse bouche bée.


Mon crime, François Ozon (8 mars)
L’histoire : Dans les années 30 à Paris, Madeleine Verdier, jeune et jolie actrice sans le sou et sans talent, est accusée du meurtre d’un célèbre producteur. Aidée de sa meilleure amie Pauline, jeune avocate au chômage, elle est acquittée pour légitime défense. Commence alors une nouvelle vie, faite de gloire et de succès, jusqu’à ce que la vérité éclate au grand jour…
Pourquoi il faut le voir : François Ozon signe une comédie grand public réussie, avec son habituel sens du casting : Nadia Tereszkiewicz, récente lauréate du César du meilleur espoir, ou encore Isabelle Huppert en reine absolue du camp.


Toute la beauté et le sang versé, Laura Poitras (15 mars)
L’histoire : Nan Goldin a révolutionné l’art de la photographie et réinventé la notion du genre et les définitions de la normalité. Immense artiste, Nan Goldin est aussi une activiste infatigable, qui, depuis des années, se bat contre la famille Sackler, responsable de la crise des opiacés aux États Unis et dans le monde.
Pourquoi il faut le voir : Lion d’or à la dernière Mostra de Venise, Toute la beauté et le sang versé est un documentaire poignant sur Nan Goldin, son art et sa dimension politique, en même temps qu’un beau portrait d’un monde disparu et pourtant vivant. (critique à venir)


A pas aveugles, Christophe Cognet (15 mars)
L’histoire : Depuis une quinzaine d’années, Christophe Cognet travaille sur les images réalisées par les déportés, en secret et au risque de leurs vies, dans les camps nazis. À Dachau, Buchenwald, Mittelbau-Dora, Ravensbrück, et Auschwitz-Birkenau, des déportés ont réussi à prendre des photographies clandestines. Puisque ces femmes et ces hommes se sont acharnés à nous transmettre ces images, il nous faut bien les regarder…
Pourquoi il faut le voir : Dans ce puissant documentaire sélectionné à la Berlinale, Christophe Cognet rend compte d’un acte de résistance. Mais plus encore que la réalité capturée de l’intérieur, le film illustre combien la reprise du contrôle de l’image par les prisonniers, photographiant d’autres prisonniers, constitue un acte de résistance.


Un Varón, Fabián Hernández (15 mars)
L’histoire : Carlos vit dans un foyer du centre de Bogotá, un refuge à l’abri duquel la vie se fait un peu moins violente qu’à l’extérieur. À sa sortie du foyer, il est confronté à la rudesse des rues de son quartier. Il lui faudra choisir entre adopter ces codes d’une masculinité agressive ou embrasser sa nature profonde.
Pourquoi il faut le voir : Repéré à la Quinzaine des Réalisateurs, ce film colombien dépeint l’enfer patriarcal d’une masculinité performative, et compose le portrait d’une solitude poignante. L’économie d’écriture de Hernández parvient, avec finesse, à en dire assez sans en dire trop.


Adiós entusiasmo, Vladimir Durán (15 mars)
L’histoire : Axel, 10 ans, vit avec sa mère Margarita et ses trois sœurs, âgées d’une vingtaine d’années. Leur appartement est comme une caverne confortable où ils jouent de la musique, mangent, dorment et discutent dans une atmosphère chaleureuse alors que Margarita vit enfermée dans sa chambre pour une raison mystérieuse.
Pourquoi il faut le voir : Arrivé dans les salles françaises après sa présentation à la Berlinale il y a six ans, Adiós entusiasmo est un premier film assez ubuesque où le généreux sens du mystère dont fait preuve le cinéaste donne lieu à des scènes vraiment dingos.


Eternal Daughter, Joanna Hogg (22 mars)
L’histoire : Julie, accompagnée de sa mère âgée, vient prendre quelques jours de repos dans un hôtel perdu dans la campagne anglaise. La jeune femme, réalisatrice en plein doute, espère y retrouver l’inspiration ; sa mère y voit l’occasion de faire remonter de lointains souvenirs, entre les murs de cette bâtisse qu’elle a fréquentée dans sa jeunesse. Très vite, Julie est saisie par l’étrange atmosphère des lieux.
Pourquoi il faut le voir : Sélectionné en compétition à la Mostra de Venise, Eternal Daughter est un envoûtant film gothique brillamment mis en scène par Joanna Hogg et dans lequel Tilda Swinton est souveraine. Une rétrospective des excellents films de la cinéaste britannique accompagne cette sortie.


Holy Emy, Araceli Lemos (22 mars)
L’histoire : Lorsque leur mère est contrainte de retourner aux Philippines, les sœurs Emy et Teresa mènent une vie tranquille au sein de leur communauté catholique soudée d’Athènes. Cependant, lorsque Teresa tombe enceinte, Emy est de plus en plus attirée par d’autres forces plus mystérieuses qui vivent en elle.
Pourquoi il faut le voir : Remarqué au Festival de Locarno, ce premier long métrage de la Grecque Araceli Lemos (lire notre entretien) est un film inclassable entre récit d’apprentissage, fable fantastique et drame social sur l’intégration. L’une des découvertes de l’année.


Chili 1976, Manuela Martelli (22 mars)
L’histoire : Chili, 1976. Trois ans après le coup d’état de Pinochet, Carmen part superviser la rénovation de la maison familiale en bord de mer. Lorsque le prêtre lui demande de s’occuper d’un jeune qu’il héberge en secret, Carmen se retrouve en terre inconnue, loin de la vie bourgeoise et tranquille à laquelle elle est habituée.
Pourquoi il faut le voir : Nouvelle découverte de la Quinzaine des Réalisateurs, Chili 1976 est un portrait du Chili que la cinéaste brosse avec davantage de nuances à chaque séquence. Manuela Martelli fait preuve d’un talent d’écriture subtil et remarquable.


Atlantic Bar, Fanny Molins (22 mars)
L’histoire : A l’Atlantic Bar, Nathalie, la patronne, est le centre de l’attention. Ici, on chante, on danse, on se tient les uns aux autres. Après la mise en vente du bar, Nathalie et les habitués se confrontent à la fin de leur monde et d’un lieu à la fois destructeur et vital.
Pourquoi il faut le voir : La Française Fanny Molins (lire notre entretien) porte un regard bienveillant et nuancé sur ce bar menacé de fermeture et où l’on passe par toutes les émotions. Cet élégant documentaire a été dévoilé l’an passé au Festival de Cannes, dans le cadre de l’ACID.


Los reyes del mundo, Laura Mora (29 mars)
L’histoire : Le jeune Rá vit avec ses amis dans les rues de Medellin. Leur espoir renaît lorsque le gouvernement promet à Rá le droit d’acquérir un terrain duquel sa famille avait été chassée, comme des milliers d’autres Colombiens, par les paramilitaires. La bande de copains se met donc sur la route périlleuse qui mène dans l’arrière-pays.
Pourquoi il faut le voir : De la photo à l’écriture, la Colombienne Laura Mora parvient à partager une forme d’élan hypnotisant, à l’énergie contagieuse. Couronné au Festival de San Sebastian, Los Reyes del mundo est un gros morceau de cinéma par une cinéaste qu’on va suivre.


Nicolas Bardot

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