La 13e édition du Festival de La Roche-Sur-Yon débute ce lundi 17 octobre et sera à suivre comme tous les ans sur Le Polyester. En avant-goût, nous vous proposons une sélection d’une douzaine de films parmi ceux que nous avons déjà pu voir et que nous vous conseillons de ne pas manquer cette année.
• A Little Love Package, Gastón Solnicki
L’histoire : Angeliki tente d’acheter un appartement avec l’aide de son architecte d’intérieur, Carmen. Angeliki semble avoir quelque chose contre tous les endroits qu’elle visite, et Carmen a l’impression de parler à un mur. Comment Angeliki trouvera-t-elle son nouveau foyer ?
Pourquoi il faut le voir : A Little Love Package, dont la photographie est signée par le génial Rui Poças, est un beau puzzle dont se dégage une contagieuse chaleur humaine. L’une des pépites de la dernière Berlinale.
• Astrakan, David Depesseville
L’histoire : Samuel est un orphelin de douze ans placé depuis quelques semaines chez une nourrice, Marie. Cette dernière, qui se débat entre ses sentiments et son besoin d’argent, est mariée à Clément avec qui elle a deux fils. Très vite, Samuel va devoir faire la connaissance de cette nouvelle famille et de leurs secrets.
Pourquoi il faut le voir : Écrit et mis en scène avec intelligence, ce récit vénéneux et captivant fait preuve de finesse, d’audace et de personnalité. Astrakan est l’un des meilleurs premiers films de l’année.
• L’Envol, Pietro Marcello
L’histoire : Quelque part dans le Nord de la France, Juliette grandit seule avec son père, un soldat rescapé de la première guerre mondiale. Passionnée par le chant et la musique, la jeune fille solitaire fait la rencontre d’une magicienne qui lui promet que des voiles écarlates viendront un jour l’emmener loin de son village.
Pourquoi il faut le voir : Après le formidable Martin Eden (du même réalisateur), L’Envol confirme une nouvelle fois la place unique qu’occupe Pietro Marcello, quelque part entre réalisme onirique et fable chuchotée.
• Foudre, Carmen Jaquier
L’histoire : Pendant l’été 1900, Elisabeth a dix-sept ans et s’apprête à faire ses vœux après cinq ans passés au couvent, quand le décès brutal et inattendu de sa sœur aînée l’oblige à rentrer auprès de sa famille. Élisabeth va alors être confrontée à nouveau à la vie qu’elle avait laissée derrière elle.
Pourquoi il faut le voir : Exploration incandescente et sensorielle de la liberté, Foudre est autant un bucher de sorcière qu’un feu de joie. Et c’est effectivement une révélation foudroyante.
• Know the Grass, Sophie Littman
L’histoire : Mattie a des prémonitions que son grand frère la pousse à ignorer. Lors d’une promenade dans la campagne, en s’approchant d’un bâtiment visiblement abandonné, elle ressent la présence d’un danger imminent. Ce qui était familier devient alors fantasmagorique.
Pourquoi il faut le voir : Remarquée notamment avec son beau Sudden Light, la Britannique Sophie Littman signe un nouveau court métrage mystérieux et fascinant où son sens de l’atmosphère fait merveille.
• La Montagne, Thomas Salvador
L’histoire : Pierre, ingénieur parisien, se rend dans les Alpes pour son travail. Irrésistiblement attiré par les montagnes, il s’installe un bivouac en altitude et décide de ne plus redescendre. Là-haut, il fait la rencontre de Léa et découvre de mystérieuses lueurs.
Pourquoi il faut le voir : Thomas Salvador propose un voyage ahurissant, peuplé d’images sidérantes. Le film s’est distingué cette année en faisant partie de la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs.
• Pacifiction, Albert Serra
L’histoire : Sur l’île de Tahiti, le Haut-Commissaire de la République De Roller est un homme de calcul aux manières parfaites. Dans les réceptions officielles comme les établissements interlopes, il prend constamment le pouls d’une population locale d’où la colère peut émerger à tout moment. D’autant plus qu’une rumeur se fait insistante : on aurait aperçu un sous-marin dont la présence fantomatique annoncerait une reprise des essais nucléaires français.
Pourquoi il faut le voir : Pacifiction baigne dans une torpeur tropicale alcoolisée et une lenteur hypnotisante. Combien d’autres cinéastes peuvent se vanter de manipuler ainsi l’espace et le temps ?
• Saint Omer, Alice Diop
L’histoire : Rama, jeune autrice, assiste au procès d’une femme accusée d’avoir tué sa fille de quinze mois. Progressivement, la parole de l’accusée et l’écoute des témoignages font vaciller ses certitudes.
Pourquoi il faut le voir : Doublement primé à la Mostra de Venise et plébiscité pour représenter la France aux Oscars, Saint Omer est à la hauteur de tous ces honneurs – c’est l’un des films les plus brillants de l’année.
• Shari (+ Grand bouquet), Nao Yoshigai
L’histoire : L’hiver 2020, il a peu neigé sur la péninsule de Shiretoko, qui se trouve tout au nord du Japon. Là-bas, des espèces sauvages et rares cohabitent avec les humains. La glace peine à apparaître mais bien qu’inquiets, les habitants poursuivent les activités quotidiennes. C’est alors qu’apparaît une mystérieuse créature rouge dans ce décor idyllique…
Pourquoi il faut le voir : Truffé d’idées visuelles, Shari est une allégorie poétique qui laisse de l’espace au public pour ressentir son histoire. Cette pépite est accompagnée d’une autre précieuse réussite de la cinéaste, le court métrage Grand bouquet.
• Showing Up, Kelly Reichardt
L’histoire : Avant le vernissage de son exposition, le quotidien d’une artiste et son rapport aux autres, le chaos de sa vie va devenir sa source d’inspiration.
Pourquoi il faut le voir : Showing Up est une invitation bienveillante à réinventer la rapport avec notre environnement humain. Le résultat possède une grâce subtile qui n’appartient décidément qu’à Kelly Reichardt.
• Un couple, Frederick Wiseman
L’histoire : Dans un jardin sauvage en bord de mer, Sophia évoque sa relation tumultueuse avec son époux, le célèbre Léon Tolstoï, auteur de Guerre et Paix : trente-six ans de mariage, treize enfants, des colères homériques mais surtout une admiration mutuelle.
Pourquoi il faut le voir : Après ses documentaires fleuves, Wiseman offre ici une fiction minimaliste (1 femme, 1 jardin, 1 monologue) et pourtant poignante. La dissection d’une impasse amoureuse est portée par la performance magnétique de Nathalie Boutefeu.
• You Won’t Be Alone, Goran Stolevski
L’histoire : Au 19e siècle, dans un village de montagnes isolé de Macédoine, une sorcière propose un pacte terrifiant à une villageoise.
Pourquoi il faut le voir : Cet ovni ensorcelé et ensorcelant est l’un des exemples récents les plus originaux, poignants et réussis de la folk horror. L’un des sommets du dernier Festival de Sundance.
Dossier réalisé par Nicolas Bardot & Gregory Coutaut le 16 octobre 2022.
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