TIFF 2023 | Critique : To The North

Un marin philippin religieux travaillant sur un navire transatlantique, découvre Dumitru, un jeune passager clandestin roumain. Ému par le fait que Dumitru, effrayé, tient une Bible dans ses mains, le marin va tenter de sauver la vie du garçon…

To the North
Roumanie, 2022
De Mihai Mincan

Durée : 2h02

Sortie : –

Note :

PERDRE LA BOUSSOLE

Après plusieurs documentaires, To the North est le premier long métrage de fiction du réalisateur roumain Mihai Mincan. C’est à nouveau dans le réel que ce dernier puise son inspiration puisque ce film est inspiré d’un authentique fait divers. To the North est réaliste, mais déjoue les attentes de plusieurs manières, on pourrait même dire qu’il déploie beaucoup d’efforts pour marier les contraires.

C’est un film qui respecte la complexité de cette histoire vraie, tout en utilisant des archétypes de films noirs (le méchant capitaine est vraiment méchant). C’est un film qui n’a peur ni des plages de silence, ni des monologues longuets. Un film d’une certaine lenteur, mais c’est en même temps un survival à suspens, où les remous qui bercent le navire font l’effet d’une minuterie de bombe. Le résultat est peut-être imparfait et ces changements de gouvernail laissent parfois un peu interrogateurs sur le point de vue du cinéaste sur ses personnages, mais l’ensemble tient son excitante promesse de ne jamais être exactement là où on l’attend.

Échappant aux formules toutes faites, comme s’il suivait sa propre boussole, To the North change de peau en cours de route, change de rythme, change de protagoniste, change d’échelles (beaucoup de gros plans, plutôt inattendus pour un film en haute mer). Le film court, s’épuise parfois, reprend son souffle, trébuche mais trouve sa voix propre. Au centre de ce curieux parcours, on peut souligner l’interprétation solide de Soliman Cruz, acteur philippin croisé à plusieurs reprises chez Lav Diaz, ainsi que chez Brillante Mendoza et Erik Matti.

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par Gregory Coutaut

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