Festival Visions du Réel | Critique : Once Upon a Time in a Forest

Le combat de deux jeunes activistes pour sauver les vastes forêts finlandaises. 

Once Upon a Time in a Forest
Finlande, 2024
De Virpi Suutari

Durée : 1h33

Sortie : –

Note :

PLUS GRAND QUE NATURE

Lors d’une scène paisible de Once Upon a Time in a Forest, une barque s’aventure dans une forêt, suivant le cours tranquille d’une rivière. Parmi les arbres, on distingue une grande bâtisse délabrée qui semble de toute évidence vidée de ses habitants. Ce singulier surgissement dans le paysage signale l’impermanence de la présence humaine, tandis que tout autour la nature est souveraine. Si l’on mesure, dans cette scène, l’humble place occupée par les humains au sein de la nature, Once Upon a Time in a Forest raconte le combat urgent à mener pour l’environnement. Car la réalité n’est pas aussi idyllique que dans cette scène bucolique : les jeunes héroïnes de ce documentaire savent qu’elles vivent dans un monde où les hommes sont persuadés d’avoir un pouvoir absolu sur l’environnement.

« Tout le monde devrait être environnementaliste » déclare l’une des protagonistes de Once Upon a Time in a Forest. C’est une évidence pour elle mais c’est une vérité difficile à faire entendre, essentiellement à ses aînés. Le film de la Finlandaise Virpi Suutari raconte l’organisation militante, et derrière l’arbre Greta Thunberg se trouve toute une forêt de jeunes militant.e.s dont ici Ida et Minka. Le film dépeint l’implication de la jeune génération confrontée aux anciennes, cyniques, irresponsables et impotentes. Quelle confiance peut-on accorder au pouvoir pour protéger la nature ? Comment être entendue par des hommes vieux lorsqu’on est une jeune femme ? Quels sont les enjeux transversaux de l’activisme ?

Once Upon a Time in a Forest, présenté en première mondiale et en compétition au Festival CPH:DOX, propose de superbes images de forêts qui soulignent naturellement leur dimension magique. Il y a là de la beauté, mais le documentaire, dans sa conception assez enrobée, est souvent un peu lisse. Il aborde néanmoins des sujets primordiaux et, à l’image de ses jeunes héroïnes, se questionne sur la meilleure manière d’articuler son message. Suutari sait faire le portrait d’une génération plus concernée que celles qui l’ont précédée – des gamines qui jouent dans la neige comme des filles de leur âge, mais aussi des forces vives conscientes de leur pouvoir.

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par Nicolas Bardot

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