Quels sont les films à ne pas manquer en octobre ? Le Polyester vous propose sa sélection de longs métrages à découvrir en salles.
• Lost in the Night, Amat Escalante (4 octobre)
L’histoire : Dans une petite ville du Mexique, Emiliano recherche les responsables de la disparition de sa mère. Activiste écologiste, elle s’opposait à l’industrie minière locale. Ne recevant aucune aide de la police ou du système judiciaire, ses recherches le mènent à la riche famille Aldama.
Pourquoi il faut le voir : Le Mexicain Amat Escalante explore une violence aussi tangible que métaphorique dans son nouveau long métrage dévoilé au Festival de Cannes. Avec ses ciels immenses à perte de vue, son goût pour les sombres recoins et sa percutante palette de couleurs, Lost in the Night est un film noir qui régale l’œil.
• L’Air de la mer rend libre, Nadir Moknèche (4 octobre)
L’histoire : Rennes, de nos jours. Saïd habite encore chez ses parents. Il vit une liaison secrète avec Vincent. Incapable d’affronter sa famille, il accepte un mariage arrangé avec Hadjira. Après une histoire d’amour malheureuse et quelques démêlés avec la justice, elle aussi s’est résignée à obéir à sa mère. Piégés par leurs familles, Saïd et Hadjira s’unissent malgré eux, pour retrouver, chacun de son côté, leur liberté.
Pourquoi il faut le voir : L’Air de la mer rend libre est un film chaleureux qui, en partant d’une histoire de mariage arrangé, dévoile avec finesse l’artificialité des rôles sociaux que chacun endosse pour les autres. Le Franco-Algérien Nadir Moknèche fait preuve d’un solide sens du casting, qui va de Lubna Azabal à Zahia Dehar en passant par la découverte Youssouf Abi-Ayad.
• Notre corps, Claire Simon (4 octobre)
L’histoire : J’ai eu l’occasion de filmer à l’hôpital l’épopée des corps féminins, dans leur diversité, leur singularité, leur beauté tout au long des étapes sur le chemin de la vie. Un parcours de désirs, de peurs, de luttes et d’histoires uniques que chacune est seule à éprouver. Un jour j’ai dû passer devant la caméra.
Pourquoi il faut le voir : Dans ce documentaire-fleuve, la réalisatrice Claire Simon capte avec sobriété et empathie les dialogues entres des professionnel.le.s de santé et leurs patientes dans un grand hôpital. D’une grande richesse d’approches et de sujets, ce résultat kaléidoscopique se révèle particulièrement immersif, y compris pour la réalisatrice elle-même.
• Lost Country, Vladimir Perišić (11 octobre)
L’histoire : Serbie, 1996, dans le feu des manifestations étudiantes contre le régime de Milošević. Déchiré entre ses convictions et l’amour qu’il porte à sa mère, porte-parole du gouvernement, Stefan, 15 ans, mène sa propre révolution.
Pourquoi il faut le voir : Sélectionné au Festival de Cannes dans le cadre de la Semaine de la Critique, Lost Country est un récit d’apprentissage doublé d’un film historique, dans lequel les dilemmes du protagoniste sont traités avec une précieuse ambiguité. Ce long métrage accessible et solide résonne intelligemment avec aujourd’hui.
• Mal Viver, João Canijo (11 octobre)
L’histoire : Dans un hôtel de la côte nord du Portugal, vivent plusieurs générations de femmes d’une même famille. L’arrivée inattendue de la plus jeune réveille des rancunes accumulées.
Pourquoi il faut le voir : Premier volet de ce diptyque primé lors de la dernière Berlinale, Mal Viver fait le portrait d’une psychose collective baignée dans une lenteur et une atmosphère magnétiques. La mise en scène de João Canijo se montre très généreuse, riche d’un invitant sens du mystère. Mal Viver a été choisi pour représenter le Portugal lors des prochains Oscars.
• Viver Mal, João Canijo (11 octobre)
L’histoire : Un hôtel de la côte nord du Portugal, plusieurs familles de touristes se prélassent autour de la piscine, pendant que la famille des propriétaires se déchirent. Les tensions semblent peu à peu toucher tous les résidents.
Pourquoi il faut le voir : Second volet du dipytique (mais les films peuvent se voir indépendamment et sans ordre particulier), Viver Mal a des faux airs de comédie névrosée dont la férocité laisse bouche bée. Les personnages de João Canijo sont-ils prisonniers d’un huis-clos buñuelien ou sont-ils déjà en enfer ? Ce double portrait collectif dérangé est l’une des expériences marquantes de l’année.
• Déménagement, Shinji Somai (25 octobre)
L’histoire : Ren est une jeune fille dont les parents viennent de divorcer. Son père déménage, et elle doit s’adapter à cette nouvelle vie voulue par les adultes. Révoltée contre le monde des grandes personnes qu’elle interroge avec clairvoyance, elle devra apprendre à grandir et à se réconcilier avec eux au cours d’un cheminement qui l’amènera aux confins de la réalité.
Pourquoi il faut le voir : Outre les sorties de nouveautés, nous attirons votre attention sur cette merveille poétique réalisé en 1993 et qui arrive enfin dans les salles françaises grâce à Survivance. Primée pour sa restauration lors de la dernière Mostra de Venise, cette bouleversante chronique est une magnifique redécouverte, signée par un cinéaste disparu prématurément en 2001.
Nicolas Bardot & Gregory Coutaut
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