Critique : Samhain

C’est la semaine précédant Halloween et Angela, la mère de Char, a inexplicablement disparu. Tout ce qui reste, c’est sa voiture abandonnée. Lorsqu’elle revient chez elle sans explication le soir suivant, Char et sa grand-mère comprennent que quelque chose ne va pas. Elle a beau avoir la même apparence et la même voix, le comportement d’Angela est de plus en plus effrayant, comme si elle avait été remplacée par une force malveillante. Quand arrive Halloween, une nuit imprégnée de mythes et de légendes anciennes, Char réalise qu’elle est la seule à pouvoir la sauver, même si elle risque de la perdre à jamais.

Samhain
Irlande, 2021
De Kate Dolan

Durée : 1h33

Sortie : 07/12/2022

Note :

PETITE MAMAN

Lors de la présentation vidéo de son film qui a fait sa première au Festival de Toronto dans la section Midnight Madness, l’Irlandaise Kate Dolan s’est adressée au public en faisant le tour de sa maison, jusqu’à y allumer un feu. Et avec Samhain, la cinéaste nous fait d’abord visiter la maison témoin du film de maman sorcière. On pense au récent Relic de l’Australienne Natalie Erika James, mais même si les films partagent des thématiques, Samhain emprunte d’autres chemins.

L’originalité n’est de toute façon pas forcément ce qui prime dans Samhain qui se distingue plutôt par son confortable savoir-faire. Dans une ville triste où se dressent des banderoles souhaitant un « Joyeux Halloween » (ou un joyeux Samhain en Irlande), dans ce décor étonnant mi-banlieue mi-campagne, quelque chose d’étrange se trame. L’ouverture particulièrement cruelle du long métrage nous prévient – on peut s’attendre à tout.

Le classicisme confiant de Samhain est ainsi traversé de visions horrifiques mises en valeur par la sobriété générale du traitement. Les quelques échos à la folk horror installent une tension qui laisse la porte ouverte au bizarre. Maman vivante, lors de ses premières scènes, a l’air comme morte, et l’on comprend rapidement le rapport perturbé que la jeune Char entretient avec sa mère malade. Les explications du dernier segment semblent parfois artificiellement précipitées et manquent peut-être de fluidité. Mais la cinéaste, qui signe ici son premier long métrage, se sert habilement de l’horreur pour explorer une peur intime et quotidienne.

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par Gregory Coutaut

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