Entretien avec Natalie Erika James

Relic de l’Australienne Natalie Erika James est l’une des bonnes surprises horrifiques de l’année. Ce film dévoilé à Sundance et sélectionné à la rentrée à L’Etrange Festival raconte l’histoire d’une mère et de sa fille qui sont témoins d’événements troublants dans la maison d’Edna, la matriarche atteinte de la maladie d’Alzheimer. Natalie Erika James se sert d’éléments classiques avec efficacité et signe un film qui se révèle plus étonnant que prévu. Relic sort ce mercredi 7 octobre dans les salles françaises, et sa réalisatrice est notre invitée.


Quel a été le point de départ de Relic ?

Relic m’est venu d’une expérience assez intime car ma propre grand-mère a été atteinte d’Alzheimer. Donc j’imagine que cela mijotait dans ma tête depuis un moment. Mais la première image qui m’est arrivée à l’esprit, c’était l’idée d’une pièce remplie d’objets et de souvenirs stockés qui semblent s’étendre plus profondément qu’il n’est physiquement possible dans la maison.

Dans quelle mesure diriez-vous que dans Relic, les éléments de surnaturel donnent une bonne perspective sur des questions bien réelles ?

Je pense que les éléments surnaturels peuvent aider à capturer l’essence de l’histoire et ont le potentiel de proposer au public une expérience plus intense et émotionnelle qu’un récit purement réaliste. Inversement, il semble naturel que l’horreur tirée de la vie réelle soit plus terrifiante pour nous, parce que la menace existe au-delà du monde du film. Si vous pouvez vous reconnaître dans l’expérience des personnages à l’écran, alors généralement l’horreur laisse une impression plus profonde.

Votre film débute comme un thriller/film d’horreur plutôt classique et retenu, et il devient de plus en plus spectaculaire et surréaliste au fil de l’histoire. Pouvez-vous nous en dire davantage sur cette structure en crescendo et sa confection ?

Dès le début, nous avons intentionnellement écrit le film comme un récit brûlant à petit-feu, progressant en flèche jusqu’à l’acte final. Nous voulions donner l’impression que Kay et Sam étaient petit à petit attirées par l’expérience d’Edna sur la maladie d’Alzheimer – presque imperceptiblement au début et sans rupture choquante avec la réalité. Nous avons pensé que cette approche reflétait le mieux le déclin d’Edna et ce que l’on peut ressentir dans la vie réelle, quand l’état mental d’un être cher se détériore sur une longue période de temps.

Quels sont vos cinéastes favoris et/ou ceux qui vous inspirent ?

C’est difficile de n’en citer que quelques uns, il y en a tellement ! Il y aurait par exemple David Lynch, Park Chan-Wook, Jane Campion, Kiyoshi Kurosawa, Pedro Almodovar, Ben Wheatley, Bong Joon-Ho, Guillermo del Toro, Yorgos Lanthimos, et bien sûr les grands comme Ingmar Bergman, Federico Fellini, Stanley Kubrick, Andrei Tarkovski, etc.

Quelle est la dernière fois où vous avez eu le sentiment de découvrir un nouveau talent, quelque chose d’inédit à l’écran ?

Mes films préférés récents par des cinéastes débutants sont certainement We Are Little Zombies de Makoto Nagahisa et Saint Maud de Rose Glass.

Entretien réalisé par Nicolas Bardot le 3 octobre 2020. Un grand merci à Zvi David Fajol.

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