Festival de la Roche-sur-Yon | Critique : Virus Tropical

Le périple de Paola depuis sa naissance en Équateur dans une famille catholique jusqu’à son adolescence en Colombie et la découverte du street art.

Virus Tropical
Colombie, 2018
De Santiago Caicedo

Durée : 1h36

Sortie : –

Note : 

FLEUR SAUVAGE

Quel est donc ce virus tropical qui frappe Paola? L’implosion de sa famille? Des premiers émois compliqués? La relation amour/haine avec sa mère? Le spleen du déracinement? Ou bien tout simplement l’adolescence, dans toute sa banale complexité? Virus tropical est l’adaptation cinématographique de la bande dessinée autobiographique du même nom, signée de l’autrice colombiano-équatorienne PowerPaola. A vouloir caser le plus d’épisodes possible dans son film, le réalisateur Santiago Caicedo (dont c’est le premier long metrage) le charge un peu trop. La structure feuilletonnesque d’origine, où le récit se découpe en vignettes, devient ici un peu répétitive, et peine parfois tenir entièrement la longueur.

Mais le trait vif et imaginatif de PowerPaola est bien là. Le monde est en noir et blanc mais les rêves brisés sont vite remplacés par d’autres, encore plus grands. Dans une société macho, Paola grandit dans une famille sans homme. La vie quotidienne n’est pas un lit de roses pour sa mère, ses sœurs et elle, et pourtant les fleurs sont partout à l’écran. Sous ce coup de crayon rêveur, le banal devient luxuriant, les cheveux ressemblent à des pétales délicats, et les appartements exigus à des jungles en devenir.

Paola traverse bel et bien la jungle. Au sens propre, celle qui sépare ses deux pays ou celle d’une île perdue, et au sens figuré, celle de sa féminité naissante. Son passage a l’âge adulte prend les traits d’un bateau ivre au trajet parfois chaotique mais surtout émouvant.

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par Gregory Coutaut

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