Critique : Vampire humaniste cherche suicidaire consentant

Sasha est une jeune vampire avec un grave problème – elle est trop humaniste pour mordre ! Lorsque ses parents, exaspérés, décident de lui couper les vivres, sa survie est menacée. Heureusement pour elle, Sasha fait la rencontre de Paul, un adolescent solitaire aux comportements suicidaires qui consent à lui offrir sa vie. Ce qui devait être un échange de bons procédés se transforme alors en épopée nocturne durant laquelle les deux nouveaux amis chercheront à réaliser les dernières volontés de Paul avant le lever du soleil.

Vampire humaniste cherche suicidaire consentant
Canada, 2023
De Ariane Louis-Seize

Durée : 1h32

Sortie : 20/03/2024

Note :

DENTS DE LAIT

C’est l’histoire de Sasha que Vampire humaniste cherche suicidaire consentant va raconter : la caméra, dès le début du film, nous fait partager son point de vue sur ce qui l’entoure. Son point de vue bien à elle car Sasha, jeune vampire, n’est pas vraiment comme les autres membres de sa famille – elle est plus compatissante qu’affamée. Le premier long métrage de la Canadienne Ariane Louis-Seize (remarquée notamment avec son court Les Petites vagues qui fut sélectionné à la Berlinale) prend le contrepied du mythe du vampire, ici raconté de manière assez terre à terre.

Le décalage n’est pas sans charme mais le film manque, à nos yeux, d’inattendu, de nuances et de surprises. L’apprentissage vampire ressemble comme deux gouttes d’eau à l’apprentissage des interactions sociales par une adolescente et en effet, Vampire humaniste cherche suicidaire consentant s’inscrit dans les archétypes du récit d’apprentissage ado très nord américain. Le résultat est mignon mais finalement assez sage.

Du Québec, on a pu voir récemment On dirait la planète Mars de Stéphane Lafleur, sorti cet été en France. Mars et Vampire ont un parti-pris très voisin (la comédie angoissée est déguisée en SF dans l’un, en fantastique dans l’autre) et partagent certains membres de leurs équipes : Lafleur a fait le montage de Vampire tandis que Steve Laplante et Marie Brassard jouent dans les deux films. Mais là où le mélange de genres de Mars parvenait à gagner sur les deux tableaux, Vampire se montre plus timide, un peu en panne, comme ses jeunes protagonistes qui peinent à se déployer dans le monde. Le long métrage, néanmoins, est soigné formellement, évite les gros sabots de la comédie et a réussi son début de carrière en festivals : avant sa sélection à Toronto, il a remporté la compétition Giornate degli autori à la dernière Mostra de Venise.

| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |

par Nicolas Bardot

Partagez cet article