Critique : The Earth Is Blue As An Orange

Anna et ses enfants vivent dans une zone de conflit en Ukraine. Poussée par sa passion du cinéma, elle fait de leur maison un plateau de tournage secret, un terrain d’aventures cinématographiques surréalistes pour survivre à la folie et à la violence quotidiennes.

The Earth Is Blue As An Orange
Ukraine, 2020
De Iryna Tsilyk

Durée : 1h14

Sortie : 08/06/2022

Note :

ORANGE AMÈRE

Une famille est réunie dans sa maison, tandis que dans un coin du cadre scintillent les guirlandes d’un sapin de Noël. Les membres de la famille se filment, un garçonnet semble étrangement contrarié, un autre réagit à la caméra avec plus d’enthousiasme. Puis une explosion retentit et la scène familiale prend une autre tonalité. The Earth Is Blue As An Orange est un documentaire proposant le portrait d’une famille qui pourrait être comme les autres, mais comme le suggèrent les déflagrations entendues au loin, la maison se trouve sur une zone de conflit.

L’Ukrainienne Iryna Tsilyk raconte la vie qui se poursuit malgré tout. Le quotidien avec un sens du détail, la réussite à un examen d’une des adolescentes, la vie de tous les jours des chats qui vont d’un coussin à un câlin. Mais Tsilyk filme aussi le ciel maussade, les personnages qui crapahutent dans des lieux désolés, détruits, abandonnés. L’un ne va pas sans l’autre, là où l’insupportable est devenu un bruit de fond plus ou moins proche.

Dès la première scène, on l’a dit, la famille se filme. Que peut l’art dans de telles circonstances ? Que peut le cinéma ? Beaucoup, comme nous le prouvent Tsilyk et ses protagonistes, dans un long métrage qui trouve sa plus belle scène lorsque divers spectateurs et spectatrices se retrouvent ensemble, émus, à regarder l’écran.

| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |

par Nicolas Bardot

Partagez cet article