Festival CPH:DOX | Critique : The Bones

Les fossiles de dinosaures valent leur pesant d’or dans un marché où les scientifiques sérieux et les chasseurs de fortune rivalisent pour être les premiers à faire la prochaine grande découverte. 

The Bones
Canada, 2024
De Jeremy Xido

Durée : 1h38

Sortie : –

Note :

LA GRANDE CHASSE AU TRÉSOR

A qui appartient l’Histoire ? Cette question contemporaine traverse plusieurs des documentaires les plus passionnants du moment. Si elle vous semble philosophiquement trop vaste, faites comme dans cet amusant documentaire et réduisez-la à sa version la plus concrète : à qui appartiennent les fossiles de dinosaures ? A l’État, aux musées, à celui ou celle qui les trouve ? Dans le petit tour du monde opéré ici par le cinéaste américain Jeremy Xido, chacun a son avis sur la question, et tout le monde voit midi à sa porte.

Des déserts mongols ou marocains où, faute de régulations, des ossements se retrouvent régulièrement volés par des archéologues/braconniers, jusque dans les prestigieuses salles de vente new-yorkaises où des squelettes entiers peuvent êtres vendus une fortune à l’instar des œuvres d’art les plus célèbres, la caméra de Xido fait preuve d’une curiosité contagieuse et s’enfonce même au fond de grottes exigües. Dans ce panorama, c’est pourtant un Français qui happe le plus le regard : un quinquagénaire truculent aux vieux pulls moches qui opère « dans la zone entre la science et le commerce » et qui pourrait tout aussi bien être le dernier des voyous, revendant à prix d’or des squelettes qui ne lui appartiennent… qu’en partie ?

Légiférer sur la question devient une urgence, tranche une intervenante plus austère. The Bones possède en effet le rythme d’une chasse au trésor sortie d’un jeu de société ou d’une bande dessinée de Picsou. Dans sa précipitation, ce documentaire très accessible a tendance à se contenter de pointer du doigt des situations plutôt que de vraiment chercher à les expliquer et cette légèreté virevoltante a quelque chose de frustrant, mais cela n’empêche pas l’ensemble de posséder une sympathique dose d’humour, ce qui n’est pas le cas du moindre documentaire scientifique.

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par Gregory Coutaut

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