Festival de Gérardmer | Critique : Slaxx

Une nouvelle paire de jeans, dont la gamme s’appelle Slaxx, s’attaque aux pratiques sans scrupules d’une entreprise de vêtements à la mode. Lorsqu’une caissière idéaliste du magasin phare de la marque est témoin des morts sinistres de ses collègues par la paire de jeans, elle doit tenter de comprendre ce qui anime cet article griffé pour tenter d’arrêter le massacre.

Slaxx
Canada, 2020
De Elza Kephart

Durée : 1h17

Sortie : –

Note :

LIQUIDATION TOTALE

Le concept du jean tueur dans Slaxx se situe assez haut dans la liste des idées les plus absurdement poétiques du cinéma d’horreur, quelque part entre le kyste tueur de Cyst également sélectionné cette année à Gérardmer ou le toboggan tueur de Aquaslash retenu l’an passé. Mais le jean de la Canadienne Elza Kephart n’est pas le seul vêtement magique du cinéma – on pense récemment à la robe hantée du fascinant In Fabric de Peter Strickland. A la fois plus potache et plus politique, Slaxx est plutôt l’antithèse du long métrage britannique.

On imagine facilement comment un tel film peut être potache – mais politique, voilà qui est surprenant. C’est le grand écart ambitieux que tente Kephart mais qui, à nos yeux, ne fonctionne pas. Slaxx est à la fois trop mou et trop terne pour que la comédie sanglante et loufoque fasse des étincelles, à l’image de mises à mort assez peu spectaculaires. Le concept très couillon du film (et couillon, dans ce registre particulier, n’est pas du tout un défaut) se prête péniblement à une critique politique, une satire de la consommation. Lorsque Slaxx tourne au film de SJW, il a raison sur le fond, mais la forme nous paraît extrêmement maladroite. Un plan de fillette qui regarde la caméra et qui nous juge solennellement apparaît à l’écran – alors que quelques secondes auparavant un jean filmé comme une bête féroce buvait le sang de sa victime sur le carrelage d’un simili-H&M. Il y a des ruptures de ton qui parfois sont trop acrobatiques.

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par Nicolas Bardot

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