Critique : Sissi & moi

Lorsque l’impératrice Sissi choisit Irma comme dame d’honneur pour l’accompagner dans ses escapades méditerranéennes, celle-ci se prête de bonne grâce à ses exigences. Rapidement, Irma semble parvenir à apprivoiser cette souveraine excentrique et éprise de liberté. Mais à leur retour en Bavière, les étouffantes conventions de la cour mettent leur apparente complicité à rude épreuve.

Sissi & moi
Allemagne, 2023
De Frauke Finsterwalder

Durée : 2h12

Sortie : 25/10/2023

Note :

POINT DE VUE, IMAGES DU MONDE

Plutôt qu’un nouveau biopic strictement consacré à Sissi, Sissi & moi s’attache plus particulièrement à sa dame de compagnie, Irma Sztáray, et la relation que celle-ci a entretenu avec l’impératrice autrichienne. C’est une autre manière de regarder Sissi, cette figure figée dans l’imaginaire collectif et au sujet de laquelle l’Autrichienne Marie Kreutzer proposait déjà un autre point de vue avec le récent Corsage.

Dans Sissi & moi, l’Allemande Frauke Finsterwalder choisit d’abord la comédie et ce pari s’avère payant. Le ton vache et impertinent apporte une respiration efficace, et le film peut compter sur un atout en or en la personne de Sandra Hüller. Géniale même lorsqu’elle est muette, l’actrice entre autres de Requiem et Toni Erdmann est une incroyable locomotive, hilarante et idéalement castée dans ce rôle de godiche à humilier.

Puis que se passe-t-il ? Une fois que la rencontre d’Irma et d’Elisabeth est installée, on a le sentiment que quelqu’un est passé derrière le film pour le débrancher. Sissi & moi s’éteint peu à peu, et la cruauté camp laisse davantage d’espace à une dynamique mal exploitée. Le récit fait du surplace et sa longueur (2h12) semble très autocomplaisante, tandis que le passage de la comédie au registre dramatique rend le film plus pesant. Le manque d’ambition visuelle devient plus flagrant dès lors que Sissi & moi délaisse l’humour, et les vignettes musicales anachroniques, sur la longueur, font un peu trop songer à une retape post-Marie-Antoinette.

A nos yeux, le film s’affaiblit lorsqu’on perd ce qui fait le sel de Sissi & moi, à savoir le point de vue d’Irma. Le long métrage, néanmoins, reste bien servi par ses brillants interprètes : Hüller comme on l’a dit, mais aussi Susanne Wolff (vue dans L’Etranger et moi ou plus récemment dans Styx) ainsi que le toujours excellent Georg Friedrich.

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par Nicolas Bardot

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