Critique : Si seulement je pouvais hiberner

Ulzii, un adolescent d’un quartier défavorisé d’Oulan-Bator, est déterminé à gagner un concours de sciences pour obtenir une bourse d’étude. Sa mère, illettrée, trouve un emploi à la campane les abandonnant lui, son frère et sa sœur, en dépit de la dureté de l’hiver. Déchiré entre la nécessité de s’occuper de sa fratrie et sa volonté d’étudier pour le concours, Ulzii n’a pas le choix : il doit accepter de se mettre en danger pour subvenir aux besoins de sa famille.

Si seulement je pouvais hiberner
Mongolie, 2023
De Zoljargal Purevdash

Durée : 1h38

Sortie : 10/01/2024

Note :

TOUT CONFORT

Rares sont les films de Mongolie à atterrir sur nos écrans. Si l’œuvre retorse et brillante de la cinéaste germano-mongole Uisenma Borchu (Don’t Look at Me That Way, Black Milk) a pu être remarquée entre autres à la Berlinale, Si seulement je pouvais hiberner est le premier long métrage du pays à être présente en sélection officielle à Cannes. L’action ne se déroule pas directement dans la capitale Oulan-Bator mais à sa périphérie, dans un campement de yourtes où l’on se chauffe encore au charbon. Les grandes usines de la ville n’ont pas l’air très éloignées, elles ressemblent pourtant à un horizon inatteignable pour les protagonistes prisonniers de leurs conditions de vie précaires.

La vie n’est pas simple pour Ulzii, qui doit s’occuper du reste de sa fratrie tandis que sa mère est malade, et pourtant il garde le sourire. Grâce à un professeur décidé à le prendre sous son aile, Ulzii se découvre un don rare pour l’étude des sciences. Un choix s’offre alors à lui, ou plutôt un dilemme : doit-il quitter le campement pour aller poursuivre des études prometteuses et décrocher une bourse, ou bien doit-il rester travailler pour subvenir aux besoins des siens et payer les soins de sa mère ?

Pour son premier long métrage, la cinéaste et scénariste Zoljargal Purevdash s’attaque à un récit archétypal qui, à l’inverse des paysages et de la langue mongole, ne dépaysera probablement pas grande monde. On a comme qui dirait l’impression d’avoir déjà vu cette histoire-là en provenance de toutes les latitudes. Ce manque d’originalité est sans doute la réserve principale du film, mais cela ne l’empêche pas pour autant de se suivre avec plaisir. Le mérite en revient à la cinéaste qui parvient à slalomer avec fluidité entre gravité et bienveillance, donnant à l’ensemble un charme confortable.

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par Gregory Coutaut

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