Critique : Sea Sparkle

Lena se bat pour honorer la mémoire paternelle. Persuadée que l’accident a été causé par un monstre des mers, elle mène une enquête qui lui permettra, peut-être, de faire son deuil. Un film intense sur le processus de deuil à l’adolescence.

Sea Sparkle
Belgique, 2023
De Domien Huyghe

Durée : 1h38

Sortie : 13/12/2023

Note :

CETTE LUMIERE QUI VIENT DE LA MER

Dans la première scène de Sea Sparkle, Lena et son père tentent de faire fuir des monstres marins sur une plage d’Ostende. Ce n’est alors qu’un simple jeu, cela devrait d’ailleurs en rester là ; car personne n’est prêt pour affronter ce que Lena doit affronter – encore moins une enfant. Lena va perdre son père, marin noyé dans la Mer du Nord. Le premier long métrage du Belge Domien Huyghe tire en partie de sa propre expérience du deuil alors qu’il était, comme Lena, encore un adolescent.

Comment faire face à l’inexplicable et à la brutalité de la disparition ? Tout le monde est accablé, Lena aussi, mais alors qu’on sous-entend que son père serait responsable du naufrage de son bateau et de la mort de ses coéquipiers, la jeune fille a une tout autre idée sur la question. C’est une ombre dans l’eau, c’est une chose forcément imperceptible aux yeux des autres, c’est à la fois une explication factuelle et une fuite vers l’imaginaire : une créature fantastique a selon Lena renversé le bateau et causé la tragédie.

Huyghe a un certain savoir-faire pour dépeindre cette enfance cassée : le film est traversé par une tristesse, une maladresse adolescente, une pulsion vitale aussi. L’ensemble manque à nos yeux de risques et de relief, à l’image du traitement parfois un peu attendu de Lena en enfant faisant la morale aux adultes. Cet humble long métrage, sans trop en dévoiler, se déploie dans son dénouement généreux qui laisse une place précieuse au merveilleux, sans perdre de sa mélancolie.

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par Nicolas Bardot

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