Critique : Projet Wolf Hunting

Alors qu’ils sont transférés depuis les Philippines vers la Corée du Sud par un navire cargo, plusieurs dangereux criminels provoquent une violente émeute jusqu’à ce qu’un monstre non identifié sorte de son sommeil…

Projet Wolf Hunting
Corée du sud, 2022
De Kim Hong-sun

Durée : 2h02

Sortie : 15/02/2023

Note :

CROISIÈRE SANS RETOUR

Il y a de quoi se lécher les babines devant la mise en place de Projet Wolf Hunting. Dans le coin désert d’une zone portuaire, des voitures viennent rapidement se garer devant un navire marchand. Chaque personnage sort du véhicule presque comme s’il sortait du bus de Next, et ce petit monde se rassemble sur le quai comme dans des coulisses avant de partir en représentation. Le réalisateur coréen Kim Hongsun n’a pas besoin de plus que ces quelques minutes pour brosser  portrait prometteur de ses personnages, et iil s’en sort avec la dextérité immédiate des meilleurs films d’action.

Mais à quel registre appartient exactement Projet Wolf Hunting ? Ce groupe d’hommes et de femmes qu’on devine prêts à être joyeusement massacrés évoque la jubilation particulière des sacrifices collectifs du film catastrophe. Toute l’action a beau se dérouler sur un bateau, le déroulé de l’intrigue évoque plutôt la tension des films de prison. Les couleurs ont beau être pulp au possible, elles sont vite recouvertes par une quantité astronomique de sang (sérieusement, quel est le dernier film où on a vu autant d’hémoglobine ?). Il n’y a pas à proprement parler d’événement surnaturel au programme, mais la violence physique qui se déchaîne ici est  tellement hyperbolique qu’elle appartient au domaine de l’horreur. Et bien sûr, nous ne serions pas dans un film de genre coréen si, en plus, le résultat n’était pas franchement drôle. Quel autre pays peut se vanter de varier les tons avec tant d’aisance ?

Qu’est ce qui manque à Projet Wolf Hunting ? Pas grand chose à vrai dire tant le film est généreux, quitte à en faire trop avec des effets sonores tonitruants. L’imperfection vient peut-être de sa structure dont le point d’orgue se situe moins vers la fin qu’au milieu. Après avoir été assez loin vers le monstrueux et les excès gores, Projet Wolf Hunting se termine en effet par un dernier acte plus classique à coups de code d’honneur viril et de papas avec des flingues. Cela n’empêche pas le reste du film d’être un plaisir électrifiant digne des meilleures séances de minuit.

| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |

par Gregory Coutaut

Partagez cet article