Festival de Cannes | Critique : Project Silence

Le brouillard cause un gigantesque accident sur un pont. Alors que celui-ci menace de s’effondrer, des bêtes inconnues se retrouvent libérées au milieu des survivants.

Project Silence
Corée du Sud, 2023
De Kim Tae-gon

Durée : 1h41

Sortie : prochainement

Note :

J’AVOUE JE VEUX TOUT

Project Silence est un film catastrophe où la catastrophe n’est pas forcément celle à laquelle on s’attend. Le réalisateur Kim Tae-gon ne se fait pas prier pour nous mettre l’eau à la bouche : la galerie de personnages est brossée avec suffisamment de rapidité pour aiguiser notre appétit, et l’action commence déjà alors qu’on en est encore à se demander qui de ce petit monde sera cruellement sacrifié et qui survivra jusqu’à au bout.

Comme dans un épisode de Destination finale, Project Silence s’amuse à nous faire miroiter d’où va surgir l’horreur sur ce gigantesque pont : accidents de voiture en cascade ? Brouillard quasi-surnaturel ? Menace gouvernementale ? Expérience scientifique monstrueuse ? Et pourquoi pas tout ça ? Kim Tae-gon couche toute ses cartes d’un coup, abattant tous les malheurs à la fois sur ses pauvres protagonistes. La promesse est très forte, mais le film ne la tient qu’à moitié : après un démarrage si pétaradant, la perte de rythme était sans doute difficile à éviter.

Project Silence respecte avec plaisir certains codes du film catastrophe, comme par exemple l’assemblage d’un casting all-star, au centre duquel on trouve ici l’éclectique Lee Sun-kyun (fidèle collaborateur de Hong Sangsoo, également vu dans Hard Day, Parasite ou Sleep). S’il rajoute sa propre expertise toute coréenne des variations de registres, Kim Tae-gon gomme en revanche un peu trop la violence nécessaire au genre. L’échelle spectaculaire de la catastrophe exige des morts elles aussi choquantes (c’est ce qui faisait le succès des classiques du genre des années 70), or il y a à peine une goutte de sang à signaler ici. Dépourvu d’éclats trop brutaux, Project Silence finit par ressembler davantage à un sympathique film d’action qu’à un mémorable film de terreur.

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par Gregory Coutaut

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