Festival de San Sebastian | Critique : Notas sobre un verano

Alors qu’elle est en vacances dans sa région natale, Marta s’interroge sur sa vie à Madrid.

Notas sobre un verano
Espagne, 2023
De Diego Llorente

Durée : 1h23

Sortie : –

Note :

CE SENTIMENT DE L’ÉTÉ

« Les problèmes n’existent pas en août », conclut d’un revers de main l’héroïne de Notas sobre un verano alors qu’elle pense à sa thèse. Marta est effectivement en vacances, et a momentanément quitté Madrid pour la région de Gijón. L’été, sa langueur, la plage, les promenades, les discussions autour d’une bière… tout ici semble mieux que dans la capitale, même sous un ciel qui reste régulièrement voilé. On est tenté de penser aux vraies-fausses miniatures d’un compatriote de Dieo Llorente, Jonas Trueba (Eva en août, Venez voir), et il est vrai que si le début de Notas sobre un verano est charmant, sa personnalité propre ne se dévoile pas immédiatement.

On se prend beaucoup en photos dans Notas sobre un verano. Ce sont les photos d’un paysage de vacances, celles posées lors d’un mariage, celles encore prises à l’improviste. « Ça ne te ressemble même pas », souligne Marta dans un éclat de rire au sujet de son fiancé. Qu’est-ce que ces portraits peuvent bien révéler du réel, qu’est-ce qu’ils disent des personnages, sur leurs secrets ou du moins sur leurs non-dits ? Marta, qui a souvent un commentaire à faire sur tout, rétorque plus tard à son amant estival :  » t’as jamais eu de sentiments contradictoires ? ».

La jeune femme se retrouve en effet dans une situation inconfortable : doit-elle rester avec son fiancé madrilène ou tout lâcher pour son amour de vacances ? Ça n’est néanmoins pas tant le fait que Marta est face à un dilemme qui rend son personnage si intéressant. C’est plutôt la cruauté dont elle fait preuve : si la jeune femme a parfaitement raison de se sentir aussi libre qu’elle le souhaite, ses décisions semblent être prises avant tout par égoïsme, sans attention particulière pour les sentiments de ses amoureux. A moins que le relief du film ne vienne plutôt de la cruauté de Llorente envers elle ?

D’abord assez doux, Notas sobre un verano devient doux-amer pour finir amer tout court. L’enchainement sec des dernière séquences, le choix de la dernière réplique, la musique du générique de fin qui ressemble à celle d’un inquiétant film d’horreur : sous le soleil, un été cruel.

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par Nicolas Bardot

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