Critique : Inu-Oh

Inu-Oh naît avec des caractéristiques physiques uniques qui horrifient ses semblables. Un jour, il rencontre un garçon nommé Tomona, joueur de biwa aveugle. Alors que Tomona joue de la musique, Inu-Oh découvre une incroyable capacité à danser. Inu-Oh et Tomona deviennent des amis inséparables, utilisant leurs dons créatifs pour survivre en marge de la société, chanson après chanson.

Inu-Oh
Japon, 2021
De Masaaki Yuasa

Durée : 1h38

Sortie : 23/11/2022

Note :

NOTRE ROCK

Révélé il y a bientôt vingt ans avec Mind Game, le Japonais Masaaki Yuasa signe un drôle d’ovni avec Inu-Oh. Cet anime est une adaptation du roman Le Roi chien de Hideo Furukawa, qui vient de sortir début février en France aux éditions Philippe Picquier. La transposition porte la patte énergique de son auteur, allant dans un grand souffle de la légende médiévale à l’opéra rock devant nos yeux ébahis.

A l’image de son récent et très réussi Lou et l’île aux sirènes, Inu-Oh n’hésite pas à mélanger les styles d’animation, d’une gouache aux contours gommés à un trait crayonné aux couleurs effacées. Ces variations donnent une dynamique remarquable au long métrage, comme si ses segments venaient de films différents jetés dans une même marmite magique. Le résultat est surprenant de scène en scène.

Inventif, Yuasa s’appuie également sur une structure narrative totalement libre. Le film peut faire une pause (tout en prenant de l’ampleur) lors d’une très longue scène chantée, user d’ellipses avec énergie – l’auteur fait joyeusement fi des manières conventionnelles de faire récit. « Il y a des histoires qui attendent d’être retrouvées » dit-on dans le long métrage. Au son du biwa et porté par un riche imaginaire, Inu-Oh réhabilite ses héros oubliés avec une généreuse vitalité.

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par Nicolas Bardot

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