Festival de Turin | Critique : Huesera

Valeria tombe enfin enceinte. Son corps change, et c’est très sale.

Huesera
Mexique, 2022
De Michelle Garza Cervera

Durée : 1h33

Sortie : –

Note :

GROSSESSE SANS RISQUES

Valeria a tout pour être heureuse : un mari, un appartement chaleureux et même son atelier de menuiserie pour montrer qu’elle sait quoi faire de ses mains. Pourtant, elle est encore considérée comme le vilain petit canard de sa famille car elle n’a pas encore d’enfant et a l’outrecuidance ne pas avoir l’air dévorée par le remords à ce sujet. Quand elle apprend sa grossesse au tout début du film, Valeria le vit comme une heureuse et simple surprise. Elle attend donc un enfant, et comme on est en plein film d’horreur, rien ne va bien sûr se passer comme prévu. Pour Valeria en tout cas. Pour le spectateur a l’inverse, tout va se dérouler sur les rails les plus familiers.

Récit surnaturel sympathiquement mené, le premier long métrage de la réalisatrice mexicaine Michelle Garza Cervera fait preuve d’une sagesse excessive dans son approche de l horreur. En effet, Huesera n’offre pas beaucoup de surprises, ni dans son récit relativement convenu ni dans ses effets sans grande imagination (une créature humanoïde féminine désarticulée qui se déplace très vite à quatre pattes = le cliché des films d’horreurs hollywoodiens paresseux au moins dix ans). La bisexualité de l’héroïne et le personnage d’une tante lesbienne et sorcière sont des pistes intrigantes, qui mériteraient d’être davantage explorées. S’il se suit aisément et sans déplaisir, Huesera rate là l’occasion de proposer quelque chose d’authentiquement subversif.

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par Gregory Coutaut

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