10 séances à ne pas manquer au Festival de La Roche-sur-Yon 2024

La 15e édition du Festival de la Roche-sur-Yon se déroule du 14 au 20 octobre et est, comme chaque année, à suivre sur Le Polyester. Le programme est une fois encore constitué de nombreuses premières françaises et de beaucoup de découvertes excitantes ; parmi ce que nous avons pu voir en avance, nous vous proposons dix séances coup de cœur.



• Architecton, Victor Kossakovsky
L’histoire : Une méditation sur l’architecture, et sur ce que révèlent la conception et la construction de bâtiments du passé comme du présent.
Pourquoi il faut le voir : Remarqué notamment avec le stupéfiant Gunda, le Russe Victor Kossakovsky fait son retour avec ce documentaire dévoilé en compétition à la Berlinale. Kossakovsky filme la pierre comme on ne l’a jamais vue dans ce long métrage visuellement impressionnant, où l’indestructible est mis face à l’éphémère.



• Favoriten, Ruth Beckermann
L’histoire : La réalisatrice Ruth Beckermann suit durant trois années les élèves une classe d’école primaire dont l’allemand n’est pas la langue maternelle. 
Pourquoi il faut le voir : Favoriten se distingue parmi les nombreux documentaires que l’on peut voir sur l’école. La brillante cinéaste autrichienne Ruth Beckermann filme avec attention et intelligence un travail qui n’est jamais fini : celui de l’éducation bien sûr, mais aussi celui du vivre ensemble, et la manière dont on choisit de constituer une société.



• Interceptés, Oksana Karpovych
L’histoire : Des images de destructions causées par la guerre contre l’Ukraine sont accompagnées de conversations téléphoniques interceptées entre des soldats russes et leurs familles.
Pourquoi il faut le voir : Dans cette sélection riche en excellents documentaires, Interceptés est l’un des immanquables de cette année. Le témoignage mis en scène par Oksana Karpovych est d’une force impressionnante : on a le sentiment que ce précieux document accompli aujourd’hui comptera assurément dans le futur.



• Phantosmia, Lav Diaz
L’histoire : Hilarion Zabala perd son odorat. Un psychiatre soupçonne qu’il s’agit d’un cas persistant de phantosmie, une forme d’hallucination olfactive, peut-être causée par un traumatisme. L’un des processus recommandés pour guérir le mal est que Hilarion replonge dans ses souvenirs les plus sombres, lors de son service militaire…
Pourquoi il faut le voir : Le réalisateur philippin Lav Diaz (lire notre entretien) n’a pas son pareil pour nous plonger dans des images denses qui appellent et retiennent l’œil. Phantosmia, fresque immense et onirique dévoilée tout récemment à la Mostra de Venise, vient à nouveau prouver qu’il est l’un cinéastes les plus radicaux et passionnants qui soient.



• Pierce, Nelicia Low
L’histoire : Après avoir été libéré d’une prison pour mineurs, où il a purgé sept ans après avoir tué un adversaire lors d’un match d’escrime, Han rencontre son jeune frère et clame son innocence.
Pourquoi il faut le voir : Primé au Festival de Karlovy Vary, ce premier long métrage de la cinéaste Singapourienne Nelicia Low est un drame fraternel où l’ambiguïté du scénario est entourée de beaucoup de douceur. L’élégance esthétique de ce premier essai plaisant et accessible convainc et charme sans réserve. 



• Skill Issue, Willy Hans
L’histoire : Simon s’est échappé du cours de gym et se retrouve au bord d’une rivière avec un groupe d’adolescents. Entre matelas gonflables et vains bavardages, le temps s’écoule aussi lentement que la rivière. Ce n’est que lorsque Marie apparaît et que tous deux sont catapultés dans la forêt voisine suite à un incident inattendu qu’ils échappent à la léthargie et entrent dans le règne intemporel de ce paysage enchanté.
Pourquoi il faut le voir : Baigné dans une atmosphère de torpeur à la fois réaliste et mystérieuse, cette délicate découverte allemande est riche d’une atmosphère singulière et énigmatique. Remarqué au Festival de Locarno, Skill Issue est une petite parenthèse qui décolle loin du réel et qui témoigne d’une vraie personnalité de cinéaste.



• La Source, Meryam Joobeur
L’histoire : Les rêves d’Aïcha sont prophétiques. Elle vit dans une ferme dans le nord de la Tunisie avec son mari Brahim et leurs trois fils. Le monde d’Aïcha et Brahim est bouleversé lorsque leurs deux aînés, Mehdi et Amine, partent à la guerre. Après avoir vécu jusque-là uniquement pour leurs enfants, les parents se retrouvent maintenant dans une réalité nouvelle et douloureuse.
Pourquoi il faut le voir : Ce premier long métrage dévoilé en compétition à la Berlinale s’inscrit dans le courant passionnant de l’actuel cinéma tunisien où des récits politiques sont composés en faisant appel au cinéma de genre. La Source est un conte fantastique visuellement généreux qui filme à la fois la vérité et le non-dit de ses protagonistes.



• Toxic, Saulė Bliuvaitė
L’histoire : Rêvant d’échapper à la morosité de la ville industrielle où elles sont nées, Marija et Kristina, 13 ans, nouent une relation singulière à l’école locale de mannequinat, où la promesse d’une vie meilleure pousse les adolescentes à violenter leur corps de façon toujours plus extrême.
Pourquoi il faut le voir : Couronné par le Léopard d’or au dernier Festival de Locarno, ce premier long métrage lituanien fait le puissant portrait d’une jeunesse abandonnée et livrée à elle-même. La révélation Saulė Bliuvaitė se distingue par un grand talent de mise en scène, mais aussi par son écriture féroce qui évoquent le cinéma d’Ulrich Seidl.



• Courts métrages Nouvelles Vagues
Le programme : Brisée de Lucie Saada, Les Gens de l’armoire de Dahee Jeong, Machine Boys de Karimah Ashadu, Nous ne serons pas les derniers de notre espèce de Mili Pecherer et The Watchman d’Ali Cherri.
Pourquoi il faut le voir : Comme d’habitude, le Festival de la Roche-sur-Yon accorde une place précieuse aux courts métrages. Parmi nos coups de cœur du programme Nouvelles Vagues : Les Gens dans l’armoire (une tendre fable animée sur les vêtements et la manière dont ils nous définissent), Nous ne serons pas les derniers de notre espèce (un drôle d’ovni qui mêle tension apocalyptique et humour absurde, à bord d’une arche de Noé transformée en agence pour l’emploi) ou The Watchman (un conte militaire fascinant, entre vibration fantomatique et science-fiction).



• Courts métrages Variété
Le programme : Atom & Void de Gonçalo Almeida, Shé de Renee Zhan, The Masked Monster de Park Syeyoung.
Pourquoi il faut le voir : Ne cherchez pas plus loin les films fantastiques les plus étonnants de l’année ; ils se trouvent dans ce programme composé de trois pépites. Une immersion de science-fiction offrant un vertigineux travail d’échelle entre l’infiniment petit et l’infiniment grand (Atom & Void), une parabole délicieusement grotesque, riche de son mélange de genres, située dans une école de musique (Shé) et un conte horrifique coréen, déluge intense et flamboyant d’idées visuelles en pleine forêt hantée (The Masked Monster).


Le site officiel du festival

Nicolas Bardot & Gregory Coutaut

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