Quels sont les films à ne pas manquer en novembre ? Le Polyester vous propose sa sélection de longs métrages à découvrir en salles.
• Le Garçon et le héron, Hayao Miyazaki (1er novembre)
L’histoire : Après la disparition de sa mère dans un incendie, Mahito, un jeune garçon de 11 ans, doit quitter Tokyo pour partir vivre à la campagne dans le village où elle a grandi. Il s’installe avec son père dans un vieux manoir situé sur un immense domaine où il rencontre un héron cendré qui devient petit à petit son guide et l’aide au fil de ses découvertes et questionnements à comprendre le monde qui l’entoure et percer les mystères de la vie…
Pourquoi il faut le voir : Dix ans après son dernier long métrage, Le Vent se lève, le maître japonais est de retour avec un conte humaniste à l’imaginaire poétique et débordant. Le Garçon et le héron est un flamboyant et imprévisible labyrinthe qui brille autant par son minutieux sens de l’atmosphère que par son généreux feu d’artifice visuel.
• Portraits fantômes, Kleber Mendonça Filho (1er novembre)
L’histoire : Portraits fantômes est un voyage multidimensionnel dans la ville de Recife, capitale brésilienne de Pernambuco, à travers le temps, le cinéma, le son, l’architecture et l’urbanisme. Cette visite impressionniste qui associe l’archive, la fiction, l’extrait de film, les souvenirs personnels est à la fois une cartographie de la ville et un hommage à la salle de cinéma qui tout au long du XXème siècle a été ce lieu de convivialité, réceptacle des rêves, des espoirs et des émotions.
Pourquoi il faut le voir : Au fil de cette exploration à la fois intérieure et extérieure, le réalisateur croise plusieurs fantômes : ceux de la dictature, d’anciennes stars américaines, d’un quartier entièrement reconstruit, de cinémas fermés et remplacés par des fast-foods. Portrait amoureux de la ville de Recife, Portraits fantômes mélange histoire et géographie dans une touchante archéologie.
• Pierre feuille pistolet, Maciek Hamela (8 novembre)
L’histoire : Un van polonais sillonne les routes d’Ukraine. A son bord, Maciek Hamela évacue des habitants qui fuient leur pays depuis l’invasion russe. Le véhicule devient alors un refuge éphémère, une zone de confiance et de confidences pour des gens qui laissent tout derrière eux et n’ont plus qu’un seul objectif : retrouver une possibilité de vie pour eux et leurs enfants.
Pourquoi il faut le voir : Découvert lors du dernier Festival de Cannes et auteur d’une brillante carrière en festivals, ce documentaire polonais est un témoignage fort sur le sort des personnes réfugiées ukrainiennes en chemin vers la Pologne. Dans ce huis clos et fragile safe space, d’innombrables voix se font entendre tandis que les incessants allers et retours du van dessinent un fragile et précieux espoir humaniste.
• How to Have Sex, Molly Manning Walker (15 novembre)
L’histoire : Afin de célébrer la fin du lycée, Tara, Skye et Em s’offrent leurs premières vacances entre copines dans une station méditerranéenne ultra fréquentée. Le trio compte bien enchaîner les fêtes, cuites et nuits blanches, en compagnie de colocs anglais rencontrés à leur arrivée. Pour la jeune Tara, ce voyage de tous les excès a la saveur électrisante des premières fois… jusqu’au vertige. Face au tourbillon de l’euphorie collective, est-elle vraiment libre d’accepter ou de refuser chaque expérience qui se présentera à elle ?
Pourquoi il faut le voir : Lauréat du Prix Un Certain Regard lors du dernier Festival de Cannes, ce récit d’apprentissage britannique est une émouvante découverte qui aborde avec finesse des questions comme les premières expériences sexuelles, la pression sociale et le consentement. Le film se repose également sur un brillant casting de jeunes interprètes.
• Augure, Baloji (29 novembre)
L’histoire : Après 15 ans d’absence, Koffi retourne au Congo pour présenter sa femme, enceinte, à sa famille. Considéré comme un sorcier par les siens, il rencontre trois autres personnages qui, comme lui, veulent s’affranchir du poids des croyances et de leur assignation. Seule l’entraide et la réconciliation leur permettront de se détacher de la malédiction qui les touche.
Pourquoi il faut le voir : Primé lors du dernier Festival de Cannes, Augure est un flamboyant long métrage qui mêle les genres en un numéro d’équilibrisme aussi beau qu’imprévisible. Ce film stylé, coloré et séduisant fait preuve d’une générosité aussi réjouissante que prometteuse. Augure a été choisi pour représenter la Belgique lors des prochains Oscars.
• Conann, Bertrand Mandico (29 novembre)
L’histoire : Parcourant les abîmes, le chien des enfers Rainer raconte les six vies de Conann, perpétuellement mise à mort par son propre avenir, à travers les époques, les mythes et les âges. Depuis son enfance, esclave de Sanja et de sa horde barbare, jusqu’à son accession aux sommets de la cruauté aux portes de notre monde.
Pourquoi il faut le voir : Dans son nouvel ovni, Bertrand Mandico fait preuve d’un amour contagieux pour ses actrices et ses personnages féminins aux proportions hors-normes, femmes géantes, ogresses et déesses dévoreuses de mondes. Conann a beau ressembler par moments à un cauchemar anxiogène, c’est aussi une poignante utopie cinématographique.
• Orlando, ma biographie politique, Paul B. Preciado (29 novembre 5 juin 2024)
L’histoire : Un siècle après la publication de Orlando : une biographie de Virginia Woolf, Paul B. Preciado, philosophe et écrivain, adresse une lettre à l’écrivaine anglaise pour lui dire que son personnage est devenu réalité – le monde est en train de devenir Orlandesque. Preciado appelle un casting dans l’espace public et sur les réseaux sociaux : « Qui sont les Orlandos contemporains ? ». A travers un voyage poétique, une traversée politique, le film brosse le portrait d’un monde en mutation.
Pourquoi il faut le voir : Primé en début d’année à la Berlinale, Orlando, ma biographie politique est un brillant tour de force. Ce film passionnant est riche de ses tons et de ses registres, de ses dizaines d’expériences, d’une liberté galvanisante pour dessiner sans naïveté son utopie, et a ce talent particulier de savoir énoncer de manière accessible ses idées, des plus limpides aux plus complexes.
Nicolas Bardot
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