Les films à ne pas manquer en janvier 2023

Quels sont les films à ne pas manquer en janvier ? Le Polyester vous propose sa sélection de longs métrages à découvrir en salles.


Professeur Yamamoto part à la retraite, Kazuhiro Soda (4 janvier)
L’histoire : Pionnier de la psychiatrie au Japon, le professeur Yamamoto s’apprête à prendre sa retraite à l’âge de 82 ans. A l’approche du départ, il sent ses patients de plus en plus déboussolés, alors qu’il ne sait pas lui-même comment affronter ce bouleversement.
Pourquoi il faut le voir : Dans ce documentaire primé à la Berlinale et couronné au Festival des 3 Continents, la méthode d’observation du génial Kazuhiro Soda fait une nouvelle fois merveille. Professeur Yamamoto part à la retraite est un film profond et bouleversant.


Radio Metronom, Alexandru Belc (4 janvier)
L’histoire : Bucarest, 1972. Ana a 17 ans et rêve d’amour et de liberté. Un soir, elle rejoint ses amis à une fête où ils décident de faire passer une lettre à Metronom, l’émission musicale que Radio Free Europe diffuse clandestinement en Roumanie. C’est alors que débarque la police secrète de Ceausescu, la Securitate…
Pourquoi il faut le voir : Prix de la mise en scène dans la section Un Certain Regard lors du dernier Festival de Cannes, ce saisissant film d’époque tourné quasiment en temps réel change de registres avec le même mouvement de balancier glaçant qu’un métronome.


Venez voir, Jonás Trueba (4 janvier)
L’histoire : Une nuit d’hiver à Madrid, deux couples d’amis trentenaires dînent. Susana et Dani se réjouissent de leur nouvelle maison, en périphérie de la ville et proche de la campagne, puis annoncent l’arrivée prochaine d’un enfant. La nouvelle déstabilise Elena et Guillermo qui ne semblent pas partager les mêmes projets de vie.
Pourquoi il faut le voir : Le réalisateur d’Eva en août est de retour et confirme que peu de cinéastes filment aussi bien que lui l’été, ses déambulations, son temps ralenti, incarnant tout cela avec une attachante poésie.


L’Envol, Pietro Marcello (11 janvier)
L’histoire : Quelque part dans le Nord de la France, Juliette grandit seule avec son père, Raphaël, un soldat rescapé de la Première Guerre mondiale. La jeune fille fait un été la rencontre d’une magicienne qui lui promet que des voiles écarlates viendront un jour l’emmener loin de son village.
Pourquoi il faut le voir : Après Martin Eden, Pietro Marcello déplace à nouveau son réalisme onirique là où ne l’attend pas, nous offrant un conte merveilleux et francophone où l’on chante dans des chaumières en compagnie d’animaux. Film d’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs 2022.


La Ligne, Ursula Meier (11 janvier)
L’histoire : Après avoir agressé violemment sa mère, Margaret, 35 ans, doit se soumettre à une mesure stricte d’éloignement et n’a plus le droit, pour une durée de trois mois, de rentrer en contact avec sa mère, ni de s’approcher à moins de 100 mètres de la maison familiale. Mais cette distance qui la sépare de son foyer ne fait qu’exacerber son désir de se rapprocher des siens.
Pourquoi il faut le voir : Dans ce film présenté en compétition à la Berlinale, la Suissesse Ursula Meier poursuit son exploration des rapports familiaux dysfonctionnels. Son scénario sait varier les registres, de la douceur à l’hystérie, de la drôlerie au pathétique.


De humani corporis fabrica, Verena Paravel & Lucien Castaing-Taylor (11 janvier)
L’histoire : Il y a cinq siècles l’anatomiste André Vésale ouvrait pour la première fois le corps au regard de la science. De humani corporis fabrica ouvre aujourd’hui le corps au cinéma. On y découvre que la chair humaine est un paysage inouï qui n’existe que grâce aux regards et aux attentions des autres.
Pourquoi il faut le voir : Disséquant aussi bien les corps humains que le corps hospitalier, ce documentaire au style unique évolue de la science-fiction au drame pathétique, de l’horreur au film social en passant par le cinéma abstrait. L’un des nombreux sommets de la dernière Quinzaine des Réalisateurs.


Natural Light, Dénes Nagy (11 janvier)
L’histoire : 1943, l’Union Soviétique est sous occupation allemande. Semetka, un paysan hongrois, est enrôlé comme sous-lieutenant dans une unité spéciale qui traque les groupes de partisans russes. En route vers un village isolé, sa compagnie tombe sur l’ennemi. Le commandant est tué, Semetka doit prendre la tête de l’unité… Va-t-il réussir à conserver son humanité ?
Pourquoi il faut le voir : Prix de la mise en scène à la Berlinale, Natural Light dépeint un dilemme moral avec complexité. Ce premier long métrage impressionnant, d’une grande puissance picturale, sait user de la retenue avec intelligence.


Nos soleils, Carla Simón (18 janvier)
L’histoire : Depuis des générations, les Solé passent leurs étés à cueillir des pêches dans leur exploitation à Alcarràs, un petit village de Catalogne. Mais la récolte de cette année pourrait bien être la dernière car ils sont menacés d’expulsion.
Pourquoi il faut le voir : Ours d’or à la Berlinale, Nos soleils confirme le talent de la jeune cinéaste espagnole découverte avec Été 93. Carla Simón raconte finement comment une crise politique s’insinue dans les maisons et traite de la transmission familiale de manière émouvante.


Earwig, Lucile Hadzihalilovic (18 janvier)
L’histoire : Dans une demeure isolée, à l’abri des grondements d’une Europe hantée par la guerre, Albert s’occupe de Mia, une fillette aux dents de glace, assignée à résidence. Régulièrement, le téléphone sonne et le Maître s’enquiert du bien-être de Mia. Jusqu’au jour où il ordonne à Albert de préparer la fillette au départ…
Pourquoi il faut le voir : Primé à San Sebastian, le retour très attendu et en grande forme de la passionnante Lucile Hadzihalilovic, avec un conte entêtant et clair-obscur immergé dans un état d’hypnose.


Le Secret des Perlims, Alê Abreu (18 janvier)
L’histoire : Claé et Bruô sont deux agents secrets de royaumes rivaux, ceux du Soleil et de la Lune, qui se partagent la Forêt Magique. Lorsque les Géants menacent d’engloutir leur monde sous les eaux, les deux ennemis doivent dépasser leurs différences et allier leurs forces.
Pourquoi il faut le voir : Sur une trame narrative classique, le réalisateur du Garçon et le monde brosse une nouvelle fable politique en forme de déluge de couleurs dans une forêt merveilleuse aux reflets arc-en-ciel.


Retour à Séoul, Davy Chou (25 janvier)
L’histoire : Sur un coup de tête, Freddie, 25 ans, retourne pour la première fois en Corée du Sud, où elle est née. La jeune femme se lance avec fougue à la recherche de ses origines dans ce pays qui lui est étranger, faisant basculer sa vie dans des directions nouvelles et inattendues.
Pourquoi il faut le voir : Un mélo moderne et poignant sur le déracinement, porté par l’incroyable performance de la révélation Park Ji-min, émouvante aussi bien en grande enfant godiche qu’en jeune femme fatale. L’un des meilleurs films de Cannes 2022.


Ashkal, l’enquête de Tunis, Youssef Chebbi (25 janvier)
L’histoire : Dans un des bâtiments des Jardins de Carthage, quartier de Tunis créé par l’ancien régime mais dont la construction a été brutalement stoppée au début de la révolution, deux flics, Fatma et Batal, découvrent un corps calciné. Alors que les chantiers reprennent peu à peu, ils commencent à se pencher sur ce cas mystérieux.
Pourquoi il faut le voir : L’une des brillantes découvertes de la dernière Quinzaine des Réalisateurs est un polar fantomatique qui rappelle l’univers hanté de Kiyoshi Kurosawa. Ce passionnant long métrage par un cinéaste très doué provoque un envoûtant vertige.


Tár, Todd Field (25 janvier)
L’histoire : Lydia Tár, cheffe avant-gardiste d’un grand orchestre symphonique allemand, est au sommet de son art et de sa carrière. Le lancement de son livre approche et elle prépare un concerto très attendu de la célèbre Symphonie n° 5 de Gustav Mahler. Mais, en l’espace de quelques semaines, sa vie va se désagréger d’une façon singulièrement actuelle.
Pourquoi il faut le voir : Croyez la rumeur – porté par une performance parmi les toutes meilleures de la carrière de Cate Blanchett (rendez-vous aux Oscars) et par un scénario cinglant sur la question de la séparation des artistes et de leur œuvre, Tár est d’ores et déjà l’un des très grands films de l’année.


Dossier réalisé par Nicolas Bardot et Gregory Coutaut le 28 décembre 2022.

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