Quels sont les films à ne pas manquer lors de ce mois de mars ? Le Polyester vous propose sa sélection de 12 longs métrages à découvrir en salles.
• Rien à foutre, Julie Lecoustre & Emmanuel Marre (2 mars)
L’histoire : Cassandre, 26 ans, est hôtesse de l’air dans une compagnie low-cost. Vivant au jour le jour, elle enchaîne les vols et les fêtes sans lendemain, fidèle à son pseudo Tinder «Carpe Diem». Alors que la pression de sa compagnie redouble, Cassandre finit par perdre pied.
Pourquoi il faut le voir : Les cinéastes Julie Lecoustre & Emmanuel Marre savent passer de la comédie au malaise existentiel dans ce long métrage d’une poignante amertume. Adèle Exarchopoulos s’y montre une fois de plus remarquable.
• Ali & Ava, Clio Barnard (2 mars)
L’histoire : Ali et Ava n’avaient aucune raison de se rencontrer. Blessés par la vie, c’est leur affection commune pour Sofia, une jeune fille dont Ava est l’assistante scolaire qui les fait se croiser. De là va naître un lien profond au-delà des différences sociales et culturelles.
Pourquoi il faut le voir : Découvert à la dernière Quinzaine des Réalisateurs, Ali & Ava brille par quelque chose d’aussi difficilement quantifiable que la bienveillance contagieuse de son regard. Une précieuse réussite romanesque.
• La Mif, Frédéric Baillif (9 mars)
L’histoire : Au cœur d’un foyer d’accueil, une bande d’adolescentes vivent avec leurs éducateurs. Comme une famille, elle ne se sont pas choisies et elles vivent sous le même toit. Lorsqu’un fait divers met le feu aux poudres, c’est tout un système sclérosé et rétrograde qui se révèle au grand jour.
Pourquoi il faut le voir : Primé lors de la Berlinale 2021 et venu de Suisse, La Mif est un long métrage vivant et intense qui donne à voir de manière attachante une sororité au-delà des générations.
• Sans frapper, Alexe Poukine (9 mars)
L’histoire : Ada a dix-neuf ans. Elle accepte d’aller dîner chez un garçon qu’elle connaît. Tout va très vite, elle ne se défend pas. Son corps est meurtri, son esprit diffracté. Le récit d’Ada se mélange à ceux d’autres, tous différents et pourtant semblables. La même sale histoire, insensée et banale, vue sous différents angles.
Pourquoi il faut le voir : Puissant et glaçant, le Belge Sans frapper est un documentaire passionnant dont l’écriture originale rend justice à la complexité de ses questions.
• Medusa, Anita Rocha da Silveira (16 mars)
L’histoire : Brésil, aujourd’hui. Mariana, 21 ans, vit dans un monde où elle doit être une femme pieuse et parfaite. La nuit tombée, elle se réunit avec son gang de filles et, ensemble, cachées derrière des masques, elles chassent et lynchent celles qui ont dévié du droit chemin. Mais au sein du groupe, l’envie de crier devient chaque jour plus forte.
Pourquoi il faut le voir : Medusa était l’un des temps forts de la dernière Quinzaine des Réalisateurs. Ce mélange de fantaisie pulp, de conte ensorceleur et de magie noire est porté par un puissant souffle politique et révolutionnaire.
• Moneyboys, C.B. Yi (16 mars)
L’histoire : Pour subvenir aux besoins de sa famille, le jeune Fei, originaire d’un petit village de Chine, se prostitue dans la grande ville.
Pourquoi il faut le voir : Le Chinois C.B. Yi, élève de Michael Haneke, raconte un rêve fissuré et mélancolique, d’une beauté frappante et éloquente. L’une des découvertes d’Un Certain Regard l’an passé.
• Entre les vagues, Anaïs Volpé (16 mars)
L’histoire : Rêver, foncer, tomber, repartir, rêver encore, et recommencer. Elles ont l’énergie de leur jeunesse, sa joie, son audace, son insouciance. Deux meilleures amies, l’envie de découvrir le monde. Margot et Alma sont inarrêtables, inséparables.
Pourquoi il faut le voir : Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs, Entre les vagues est un film qui n’a pas peur de l’excès, qui secoue et émeut avec un charme brouillon et brut, en menant sa barque à sa manière.
• Plumes, Omar El Zohairy (23 mars)
L’histoire : Une mère passive, dévouée corps et âme à son mari et ses enfants, est enfermée dans un quotidien monotone. Un simple tour de magie tourne mal pendant l’anniversaire de son fils de quatre ans et c’est une avalanche de catastrophes absurdes et improbables qui s’abat sur la famille.
Pourquoi il faut le voir : Dans cet étonnant long métrage aux différents niveaux de lecture, Omar El Zohairy dépeint avec nuances une société égyptienne en forme de freak show, un labyrinthe où aucune main n’est tendue gratuitement, voire tendue tout court.
• No Hard Feelings – Le Monde est à nous, Faraz Shariat (SORTIE REPOUSSÉE)
L’histoire : Fils d’Iraniens exilés en Allemagne, Parvis profite pleinement de la vie dans sa petite ville de Basse-Saxe. Cependant, il continue d’y être considéré comme un étranger, notamment par les hommes qu’il rencontre sur grindr. Il rencontre Amon et sa sœur Banafshe, qui ont fui l’Iran. Sans papiers et sans visa, ils risquent à tout moment l’expulsion…
Pourquoi il faut le voir : Lauréat du Teddy Award à la Berlinale 2020, No Hard Feelings – Le Monde est à nous est porté par une fougue rare nous donnant à ressentir l’ardeur qui anime ses protagonistes.
• Aristocrats, Yukiko Sode (30 mars)
L’histoire : A presque 30 ans, Hanako est toujours célibataire, ce qui déplait à sa famille, riche et traditionnelle. Quand elle croit avoir enfin trouvé l’homme de sa vie, elle réalise qu’il entretient déjà une relation ambiguë avec Miki, une hôtesse récemment installée à Tokyo pour ses études. Malgré le monde qui les sépare, les deux femmes vont devoir faire connaissance.
Pourquoi il faut le voir : Couronné au Festival Kinotayo après avoir été remarqué à Rotterdam, Aristocrats dépeint avec délicatesse et de manière attachante comment deux femmes d’un milieu social différent peuvent s’affranchir des barrières de classes.
• Retour à Reims (Fragments), Jean-Gabriel Périot (30 mars)
L’histoire : A travers le texte de Didier Eribon interprété par Adèle Haenel, Retour à Reims (Fragments) raconte en archives une histoire intime et politique du monde ouvrier français du début des années 50 à aujourd’hui.
Pourquoi il faut le voir : Ce tour de force à trois voix (Périot, Eribon et Haenel – soit trois voix politiques et queers) offre une expérience particulièrement immersive. Le résultat est un documentaire aussi implacable que galvanisant.
• Le Grand mouvement, Kiro Russo (30 mars)
L’histoire : Après une marche de sept jours avec ses compagnons, le jeune Elder arrive dans la grande ville, cherchant à être réintégré dans son travail à la mine. Mais l’état d’Elder empire, et le médecin dit qu’il n’y a pas de remède. Mama Pancha, très inquiète, le met en contact avec un sorcier-ermite qui va essayer de ramener le jeune homme à la vie.
Pourquoi il faut le voir : Découvert à la Mostra de Venise, Le Grand mouvement était l’un des gros buzz des festivals d’automne. C’est un ovni stupéfiant dont les images ressemblent à un secret, une langue codée qui nous parviendrait d’on ne sait où, on ne sait quand. Quels autres films peuvent se vanter de provoquer un tel vertige ?
Dossier réalisé par Nicolas Bardot le 27 février 2022
| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |