Mois des Fiertés | Entretien avec Oliver Branch

Fasciné par les looks d’époque, de l’ère édouardienne à l’ère victorienne, Oliver Branch est un king à part. La personnalité captivante de ce king de San Francisco nous fait voyager dans un lointain imaginaire. Et l’on ne serait pas très surpris de le voir débarquer dans The Lighthouse de Robert Eggers ! Oliver Branch est notre invité du jour dans le cadre de notre dossier Mois des Fiertés.


Le cinéma est-il une source d’inspiration de votre drag ? Des icônes vous ont-elles servi de référence ?

Les vieux films et le Hollywood classique ont beaucoup inspiré mon drag. James Stewart dans Vertigo d’Alfred Hitchcock, Gregory Peck et son rôle d’Atticus Finch dans Du silence et des ombres réalisé par Robert Mulligan, ou Laurence Olivier dans Rebecca également d’Hitchcock ont tous inspiré mon personnage. Mon père et moi regardions ces vieux films en noir et blanc quand j’étais plus jeune et ce type de gentlemen classiques et débonnaires avaient sur moi un pouvoir d’attraction. Je voulais être ce genre d’homme que j’admirais – aimable, courageux, aventureux et poli.

Si vous aviez carte blanche, quel acteur ou quelle actrice de cinéma souhaiteriez-vous relooker en drag king ?

Si l’argent n’entrait pas compte, pour ma part, j’aimerais me transformer en Hetty King ou Vesta Tilley, des drag kings de l’époque édouardienne. L’histoire et la mode de cette époque m’inspirent énormément, et créer de manière précise des looks édouardiens fait partie de ma marque de fabrique. Les garde-robes de Tilley et King sont sensationnelles et j’aimerais porter de telles pièces.

Y a t-il un film dans lequel vous auriez rêvé de jouer en drag ?

L’une de mes comédies musicales préférées est Les Misérables, et ce depuis que je suis très jeune. Je rêve de jouer le rôle de Marius. J’ai adoré l’adaptation cinéma de 2012, donc si je devais choisir un film, ce serait celui-ci. J’adore également l’adaptation de 1968 de la comédie musicale Oliver, réalisée par Carol Reed, et j’adorerais jouer le rôle de Fagin. Je pense que je pourrais tout donner sur une performance pareille. Comme vous pouvez peut-être l’imaginer, j’ai un faible pour les comédies musicales de l’époque victorienne.

En quoi votre drag est-il politique à vos yeux ?

Je crois que le drag est politique par essence. En tant que drag, nous brouillons les frontières et nous défions les attentes de la société. Beaucoup d’entre nous, hors drag, ne sommes pas « conformes » à notre genre, qu’il s’agisse d’hommes flamboyants ou de femmes masculines, etc. Le drag met en avant ces parts de vous, féminines ou masculines et que la société juge inacceptables, pour les célébrer. C’est en fin de compte ce dont il est question : une célébration colorée, magnifique et artistique de la non-conformité.

Quel est votre film queer préféré ?

Oh wow, c’est difficile de choisir. Mais je pourrais citer Maurice de James Ivory avec Hugh Grant et Victor Victoria de Blake Edwards avec Julie Andrews qui sont en haut dans ma liste parmi mes bons vieux films d’époque. The Birdcage de Mike Nichols avec Robin Williams est aussi un super film si vous avez envie de rire. Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma et Carol de Todd Haynes sont aussi de beaux films.

Entretien réalisé par Nicolas Bardot le 15 mai 2020. Crédits photos : Oliver Branch, Emily Ophidian, Matt (Otter) Renck.

Le compte Instagram d’Oliver Branch
La chaine YouTube d’Oliver Branch

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