Entretien avec Oiseaux-Tempête pour la B.O. de Tlamess (Sortilège)

Né en 2012 à Paris, Oiseaux-Tempête est un projet musical à géométrie variable, mouvant au gré de rencontres, d’images et de voyages. Après la Grèce et le Liban, le groupe continue son périple méditerranéen en offrant au réalisateur tunisien Ala Eddine Slim un orage sonore envoutant pour son film Sortilège (Tlamess). Cette toute première B.O. leur permet d’explorer une facette plus électronique, en intriquant nappes de synthétiseurs et sound design aux larsens inquiétants et percussions entêtantes. Frédéric D. Oberland et Stéphane Pigneul, les 2 membres fondateurs, rejoints sur scène et sur disque par Paul Régimbeau (Mondkopf) et Jean-Michel Pirès (Bruit Noir, The Married Monk, NLF3), reviennent pour nous sur cette expérience chamanique et décortiquent leur ADN cinématographique.


Une heureuse rencontre


Tlamess (Sortilège) est votre première bande originale pour un long métrage de cinéma. Comment a été initiée cette collaboration avec Ala Eddine Slim ?

Frédéric : C’est Ala Eddine qui nous a contactés à l’écriture du scénario, à quelques semaines du début du tournage. Pour la petite histoire, Paul (Mondkopf) et moi avions croisé quelques jours plus tôt lors d’une résidence corse Nils Bouaziz de Potemkine, le distributeur de The Last Of Us (le premier long métrage de Ala) ; il nous avait encouragés à foncer le voir… Il y avait du coup quelque chose de cocasse et d’intrigant à recevoir ce mail de Ala dans la foulée nous demandant si on avait envie de composer la B.O. de son prochain, Sortilège (Tlamess)… « Tlamess » veut dire « jeter un sort » en dialecte tunisien — heureuse coïncidence.

Stéphane : Si je me souviens bien Ala nous a dit qu’il nous avait découvert via Youtube et nos morceaux un peu « desert song » comme il disait, sûrement « Ouroboros » sur notre premier LP.

Après quelques échanges d’e-mails et de passage à Paris, Ala est venu nous trouver chez Frédéric et nous a raconté son « histoire » de sorts et de forêt. Je me souviens l’avoir écouté comme un môme durant quasiment 45mn. On fumait tous clopes sur clopes dans un épais nuage de fumée. La pièce s’est lentement transformée en bois à sorcières. Comme autour d’un grand feu tribal, en plein récit chamanique. C’était assez dingue. Ala est un Conteur avec un grand C. On était vraiment envouté. Son premier sort était jeté !


Ala Eddine Slim et Oiseaux-Tempête
Ala Eddine Slim et Oiseaux-Tempête © Benoit Bel et Frédéric D. Oberland


Comment avez-vous collaboré avec le réalisateur ? A quelle étape du montage du film avez-vous été impliqués et quel type de directions vous a-t-il données ?

Frédéric : Nos échanges ont été hyper amicaux dès le départ ; Ala avait une grande confiance dans la musique originale qu’on pourrait lui composer pour son second long métrage, bien que ce serait la première fois qu’il utiliserait de la musique sur un de ses films. Très vite on a discuté des conditions techniques et temporelles pour mener à bien ce projet. Notre musique se déploie toujours en improvisation, puis « s’écrit » dans un second temps, à partir du matériel enregistré. Le fait qu’Ala nous contacte en amont du tournage nous permettait d’ores et déjà de commencer à réfléchir à quels instruments utiliser, à différents registres instrumentaux dont on allait tirer le(s) fil(s) ensuite. On a convenu d’organiser le temps de travail en deux temps : des sessions électroniques à la maison en trio avec Stéphane et Paul, sur des premiers plans séquences qu’il nous enverrait pendant le tournage ; puis quelques semaines après, une sessions plus électrique de 3 jours au studio Mikrokosm à Lyon, en incluant Jean-Michel à la batterie et aux percussions, le tout en totale liberté devant les images du film non-monté que Ala nous projetterait en direct. Cette méthode nous correspond bien, à Oiseaux-Tempête comme au cinéma d’Ala : pas de démos ou de maquettes, de l’enjeu, du danger.

Stéphane : Il nous a tout de suite dit : « je vous donne carte blanche. » Quel plaisir d’entendre ça et de sentir la confiance aveugle d’un mec aussi talentueux que lui. Ca nous a direct débloqués. On avait déjà travaillé une fois pour un autre film, et ça ne s’était pas déroulé comme on le pensait. Alors on a vite établi une sorte de stratégie comme dit Frédéric. Et tout s’est passé comme dans un accélérateur de particules. On bombardait ses rushes avec nos essais électroniques, il nous renvoyait des faisceaux de tournage et on ajustait, laissait planer… C’était vraiment très interactif comme processus.

On avait le désir que la musique du film soit traitée comme un personnage, à la dérive

La musique a une place importante dans le film, mais le silence également. Avez-vous participé au montage son ? Comment ont été choisies les scènes accompagnées ou non de musique ?

Frédéric : Au retour de la session à Mikrokosm, on a édité et choisi certains passages musicaux et on a envoyé le tout à Ala. Il s’est accaparé la matière et a monté lui-même la musique sur les images, en s’en servant comme un élément clef (Ala est également le propre monteur image de ses films). On a été bluffé par le résultat, ses intuitions étaient parfaites. On a fait quelques allers-retours par la suite et discuté sur des détails, des ambiances, mais le gros était déjà là. On avait le désir que la musique du film soit traitée comme un personnage, à la dérive elle-aussi, et c’est exactement la direction qu’Ala a choisie.

Stéphane : Le premier soir d’enregistrement (on voulait faire ça de nuit à cause des premiers rushes envoyés), on a jammé avec Frédéric et Paul dans notre studio et très vite on est tombé d’accord sur cette séquence du minaret filmé par un drone, une sorte de Blade Runner électrique au sens littéral. Je crois que ça a parlé de suite à Ala. Tout s’est déroulé comme une pelote ensuite. On a eu pas mal de chance d’être inspiré ce soir là. Le film aurait été vraiment différent je crois sans ce premier essai.



Composer avec l’image, comme un nouveau membre du groupe – faire corps, ressentir, donner

En quoi votre travail sur cette bande originale diffère-t-il du reste de votre discographie ?

Frédéric : Évidemment, dans le cadre d’une B.O., il y a un enjeu différent, la musique est tournée vers une narration préexistante, on met notre saut dans le vide au service d’une autre œuvre. Ce qui est intéressant en l’espèce c’est que d’emblée cela donne un cadre et précise les aires de jeu possibles. La séquence image absorbe ou rejette quasi instantanément ce qu’on peut lui proposer, il faut composer avec, comme un nouveau membre du groupe – faire corps, ressentir, donner. On n’avait pas spécialement prévu d’en faire un disque au début, mais à l’écoute de la cohérence du matériel, il a été plutôt facile à concocter.

Stéphane : La principale différence comme le dit Frédéric c’est que d’habitude on choisit les improvisations qui nous plaisent vraiment, les idées abouties ou les jams qui nous étonnent le plus à la réécoute. Pour le film c’est les images qui te disent ce qui rentre ou pas. C’est automatique, instantané. Sur ça, nous avons toujours été raccord avec Ala quand il montait le film, on était totalement connectés. C’est vraiment le film qui choisit sa musique. C’est pour ça qu’avec un réalisateur comme Ala tout a fonctionné très vite. Cette confiance mutuelle et ces évidences émotionnelles ont presque dicté tout le travail. Ca a l’air assez dingue de dire ça, mais tout était simple, facile, fluide et surtout très fun à faire.


Y a-t-il eu une scène ou des scènes plus difficiles pour trouver la bonne tonalité ?

Frédéric : Certaines séquences étaient délicates à mettre en musique, d’autant plus que le film alterne des tempi assez différents dans ses différentes parties… Mais je dirais que le plus gros a été de trouver le mood tonal général du film. On peut tâtonner longtemps sur ce genre de choses… Heureusement, on a eu de la chance.

Stéphane : On a passé un peu plus de temps sur la scène du serpent dans la forêt. On avait imaginé un son assez différent du reste du disque mais il manquait quelques chose. On a alors mixé différentes idées ensemble et Ala a su porter la séquence comme il le sentait. Pour le reste il faudrait demander à Ala car il a effectivement monté l’ours tout seul. Il a quand même digéré pas mal d’heures de musique pour ça !



On attendait une proposition comme celle-ci pour se lancer sur un long métrage avec autant de liberté

Si Tlamess est votre première bande originale pour un long métrage, l’histoire du groupe est intrinsèquement liée à des projets audiovisuels et des travaux croisés avec plusieurs artistes / vidéastes. Quel est votre rapport à l’image ?

Frédéric : C’est un peu dans notre ADN, j’ai l’impression. Personnellement, je suis vraiment venu à la musique par le cinéma, après un passage par l’atelier de cinéma expérimental L’Etna, puis quelques années à la Fémis. J’ai eu mes premiers groupes de musique après avoir composé pour des courts métrages ; du coup j’ai tendance à plus ou moins lier les deux inconsciemment, en ayant souvent besoin d’une certaine dimension visuelle dans le sonore… Pour Oiseaux-Tempête, cela s’est fait dès la genèse du groupe, via notre amitié avec le photographe/vidéaste Stéphane Charpentier et les voyages qu’on avait effectué ensemble en Grèce en 2012 en préambule de notre premier album. Puis la pochette de ÜTOPIYA? réalisée par Yusuf Sevincli nous a quasiment inspiré notre second disque, prolongée ensuite par mon propre travail photographique sur quelques disques. Avant Sortilège (TLAMESS), on s’est retrouvé à faire des performances avec le cinéaste 16mm Karel Doing (le morceau « Palindrome Series » en bonus de ÜTOPIYA?), et on a tenté quelques minutes de drone/ambient pour le long métrage Les Ogres de Léa Fehner. On attendait pile une proposition comme celle de Ala pour se lancer sur un long métrage avec autant de liberté.

Stéphane : Oui, Frédéric vient du cinéma, puis est retourné à la photo. Nous avions un autre groupe auparavant qui était intimement lié aux images et à de vrais films aussi (Farewell Poetry, avec les courts métrages As True As Troilus et Persephone de Jayne Amara Ross, NDLR).

Et puis il y a eu les deux Gregs (As Human Pattern – NDLR) ! Leur arrivée a évidemment renforcé nos liens préexistants avec l’image, c’est indéniable. Nous sortons d’une résidence à Clermont-Ferrand pour le festival du court métrage avec eux. Un nouveau projet que nous avons performé en sortie de festival avec des images d’archives américaines des années 60 à 80. On voudrait vraiment le présenter à Paris un jour !

Pouvez-vous nous parler de vos collaborations avec Stéphane Charpentier, et avec Grégoire Couvert et Grégoire Orio (As Human Pattern), pour les vidéos desquels vous avez composé, et dont les field recordings ont été intégrés à plusieurs de vos albums ?

Frédéric : Ils font partie intégrante de la composition du groupe à un instant T. On ne cherche pas tant à s’associer avec des pratiques visuelles en soit mais plutôt à œuvrer ensemble, à expérimenter avec d’autres créateurs sur quelque chose de commun. Stéphane Charpentier a été l’un des moteurs de notre premier disque, et beaucoup de discussions ensemble ont irrigué notre musique. Ses photos N&B qui illustrent notre album éponyme, ses clips ou son installation The Divided Line en sont les fruits concomitants.


The Divided Line de Stephane Charpentier


Pour le duo As Human Pattern, on les a rencontrés via Paul et on a été tout de suite très touchés par leur travail et leurs personnalités. Lorsque l’on a pensé à nos premiers voyages au Liban pour AL-‘AN!, on a eu envie avec Stéphane de les intégrer directement à nos pérégrinations. On n’avait aucune idée préconçue d’un possible résultat final, sur quoi faire de ces sons et des images, et tout a pris sens dans l’expérience, petit à petit. Certaines de leurs images sont venues illustrer nos clips, puis certains concerts de la tournée AL-‘AN! où l’on a commencé à performer en direct avec eux. Dans la foulée, ils se sont lancés dans l’élaboration de leur documentaire Khamsin.


Bab Sharqi de Oiseaux-Tempête – vidéo par AS HUMAN PATTERN.


Pouvez-vous justement nous dire quelques mots sur Khamsin, projeté ce mois-ci à Paris (vendredi 14 février) au festival de films sur la musique FAME à la Gaîté Lyrique ?

Frédéric : C’est un film assez bouleversant qui prend comme toile de fond nos rencontres à Beyrouth avec des musiciens de la scène expérimentale libanaise et arabe, mais en transcendant complètement l’éventuel poncif du documentaire musical. Grégoire Couvert et Grégoire Orio ont poussé leurs regards assez loin, en incluant dans leur poème filmé une réflexion plus générale sur l’engagement musical, le rapport au politique, au territoire, à la construction d’une identité multiple ; et à la manière dont le geste artistique vient s’y inscrire, en sublimation ou en résilience, par delà les frontières.

Stéphane : C’est un film qui nous est très personnel, tout comme le Liban d’ailleurs, dont on se sent très proche malgré les différences politiques, géographiques et religieuses… Frédéric l’a très bien résumé, j’aimerais bien savoir si le public se sentira autant touché que nous. Ce sont des amis qu’on voit à l’écran, des lieux qu’on a visités, dans lesquelles on a parfois trainé des jours entiers ; c’est la musique de nos copains ou parfois la nôtre. J’ai l’impression qu’il transcende malgré tout nos souvenirs et notre regard personnel, qu’il parle du Liban, du moins d’une partie cachée du Liban. Je dis « nos », « nous » même si c’est le film des Gregs car je me reconnais et nous reconnais beaucoup avec Frédéric dedans. Ils parlent de choses qu’on ne dit que rarement.

Khamsin, poème filmé sur l’engagement musical, le rapport au politique, au territoire, à la construction d’une identité multiple ; et à la manière dont le geste artistique vient s’y inscrire, en sublimation ou en résilience, par delà les frontières.

Khamsin, projeté vendredi 14 février au festival FAME à Paris


Tous ces projets documentent des problématiques politiques (en Grèce, au Liban…) de manière plus expérimentale que narrative. Peut-on dire que c’est également le cas de la musique de Oiseaux-Tempête ?

Frédéric : Évidemment, on s’inscrit dans ce processus. On n’a pas de discours pré-établi à donner, mais c’est sûr que les ponts que l’on essaie de tisser dans nos albums, dans nos voyages, dans les thématiques qui surgissent devant nous et qui vont signifier le choix d’un titre, d’un poème ou d’un field-recording, constituent autant de traces ou de pistes à explorer pour l’auditeur curieux. Comment séparer ta propre vie, ta propre expérience de musicien ou d’artiste du monde ultra-individualiste et rance au sein duquel l’on évolue tous ? C’est incroyable que la quasi totalité de la planète soit aux mains d’un petit ramassis d’oligarques qui font joujou avec nos vies comme avec leurs chiffres… De notre côté de la tempête, on ne croit pas spécialement aux paillettes mais plutôt au commun, aux connections et aux actions qui les subliment.

Stéphane : Rien n’était prémédité au départ. On a fait la musique qu’on voulait entendre, qu’on savait jouer. On y a incorporé quelques idées politiques effectivement au compte-gouttes. Mais je crois que cette tendance s’est affirmée au fur et à mesure. Peut-être que l’arrivée de Jos a soufflé inconsciemment sur nos choix. En l’écrivant j’en prends conscience… (Jos Kley, également connu sous le nom de G.W. Sok, chanteur et fondateur du groupe punk néerlandais culte The Ex, pose régulièrement sa voix sur la musique de Oiseaux-Tempête depuis 2015, NDLR)

« Tout acte est politique » se lit-il partout. Je pensais que cette phrase, c’était du flan, de la poudre aux yeux de poseurs étant plus jeune. Mais non, tous nos actes ont des conséquences. On est tellement muselé, impuissant face à tout ce merdier que je suis très heureux qu’on mette nos « little two cents » dans notre musique. Sans chanter la lutte finale non plus, mais dire un peu, raconter des histoires.


Quelles musiques de film vous ont inspirés ou marqués ? Y a-t-il des compositeurs ou compositrices, ou des films qui ont influencé la musique ou l’esprit de Oiseaux-Tempête ?

Frédéric : Grand fan, comme beaucoup, de la B.O. de Neil Young pour le Dead Man de Jim Jarmusch, de celle de Vangelis pour Blade Runner, des soundtracks de Popol Vuh pour Werner Herzog, des Tindersticks sur les films de Claire Denis, d’Ennio Morricone (autant dans sa période films de série B que pour des films hollywoodiens), ou du combo récent Nick Cave & Warren Ellis (The Road, The Assassination Of Jesse James)… Évidemment, il y a aussi Jean-Luc Godard ou David Lynch et leur manière surréelle de faire surgir le sonore et la musique au cinéma comme on ne l’entend pas assez.

Stéphane : Complètement d’accord avec Frédéric ! On adore Lynch c’est sûr ! Comment ne pas aimer ce type ? En plus de tous ces compositeurs cités plus haut, j’aime assez les plages de Trent Reznor et Atticus Ross pour les films de Fincher (The Social Network, The Girl with the Dragon Tattoo, Gone GirlNDLR). En fait j’aime pas mal de B.O. faites par des groupes de rock : le Zidane, un portrait du XXIe siècle des Mogwai, les B.O. ratées des Pink Floyd qui donnent quand même Echoes, Sonic Youth et Demon Lover pour ne citer que le plus connu… J’adore aussi les séries où on ré entend des vieux morceaux que tu avais oublié…
J’ai toujours pensé qu’il y avait un côté un peu pompeux dans les B.O.… mais bon il en faut pour tous les goûts. Les cordes et les pianos me hérissent un peu le poil dans le cinéma (enfin un peu partout en vrai, j’y suis pour rien c’est comme ça j’aime vraiment les sons industriels), Hans Zimmer a un peu piraté le système quand même (checkez son wiki, c’est flippant), à cause de lui tout se ressemble aujourd’hui. Le pire c’est Clint Mansell. J’ai eu le malheur d’aimer un titre un jour et j’ai tout écouté : l’enfer sur terre. Bon là j’ai dit aussi ce que j’aimais pas !


Pour quel.le réalisateur.trice rêveriez-vous où auriez-vous rêvé de composer ?

Frédéric : Claire Denis, Bela Tarr, Philippe Grandrieux, Jane Campion, Carlos Reygadas, David Lynch pour Twin Peaks 4 ?

Stéphane : Mais oui !


Quelle(s) bande(s) originale(s) avez-vous entendue(s) récemment que vous avez trouvé inattendues ou innovantes ?

Frédéric : J’ai beaucoup aimé la B.O. de Hildur Guðnadóttir pour la mini-série Chernobyl. Et pris ma claque sur les scores de Mica Levi pour Under The Skin de Jonathan Glazer, et de Peter Kyed & Peter Peter pour le Valhalla Rising de Nicolas Winding Refn.

Stéphane : La version ralentie d’American Woman par David Lynch dans Twin Peaks 3 m’a vraiment foutu les jetons ; la classe ce mec.


Quels sont vos projets pour 2020 ? Avez-vous de nouveaux projets pour le cinéma ?

Frédéric : Tourner d’abord, et sous différentes formules, après ces deux disques (From Somewhere Invisible et TLAMESS (Sortilège)) sortis quasi coup sur coup. Côté cinéma, on sort tout juste d’une résidence et d’une performance au Festival de Court Métrage de Clermont-Ferrand où l’on a conçu durant quelques jours un ciné-concert avec nos amis As Human Pattern. Prenant comme toile de fond notre album From Somewhere Invisible et les deux clips qu’ils ont réalisés pour l’occasion, Grégoire et Grégoire ont imaginé avec nous une sorte d’essai visuel et musical hybride, à partir de films d’archives retravaillés et montés en direct. On a super hâte de le rejouer prochainement.


Oiseaux-Tempête "Tlamess (Sortilège) OST" (Sub Rosa 2020), photo © Ala Eddine Slim et Amine Messadi

TLAMESS (Sortilège) O.S.T. par Oiseaux-Tempête est disponible le 14 février en CD, vinyle et digital via le label Sub Rosa. Le groupe célèbrera la sortie lors d’un concert exceptionnel à Paris le 20 février à Petit Bain, et performera sur des images du film manipulées en direct par le vidéaste tunisien GhaZi FriNi. Le musicien et poète égyptien Abdullah Miniawy, par ailleurs acteur principal du film sera également à l’affiche de la soirée.


Affiche de la release party de Sortilège / Tlamess par Oiseaux-Tempête, le 20 janvier 2020 à Petit Bain à Paris

Plus d’infos sur Oiseaux-Tempête : Oiseaux-tempete.com

Lire notre critique de Sortilège (Tlamess)

Lire notre entretien avec le réalisateur Ala Eddine Slim


Propos recueillis par Matthieu Baillard le 11 février 2020. Merci à Dali Zourabichvili.

Crédit photo portraits Oiseaux-Tempête & Ala Eddine Slim © Benoit Bel et Frédéric D. Oberland. Photo de couverture de l’album de la B.O. : © Ala Eddine Slim et Amine Messadi.


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