Berlinale | Entretien avec Carlo Chatrian

La 72e édition de la Berlinale débute ce jeudi et sera à suivre en direct sur Le Polyester. Après une édition en ligne très réussie l’an passé, la Berlinale fait son grand retour en salles. A cette occasion, nous avons interrogé son directeur artistique, l’Italien Carlo Chatrian.


Quel bilan tirez-vous de l’édition en ligne de la Berlinale 2021 ?

Un bilan très positif. Sans l’exigence du tapis rouge, on a pu pousser du côté de la recherche avec des films d’une grande liberté formelle, avec moins de cinéastes confirmés et plus de nouvelles voix. La sélection a été très bien accueillie par la presse et les professionnels, et le festival en présence au mois de juin à été un moment de grande joie et de fête pour la ville et les cinéastes qui sont venus pour présenter leur film.

Peter Von Kant

Peter Von Kant de François Ozon est le film d’ouverture de cette nouvelle édition, qu’est-ce qui a motivé ce choix?

François Ozon est un grand cinéaste et un ami du festival. Sa relecture du chef d’œuvre de Fassbinder tisse un pont idéal entre Allemagne et France. Mais il ne s’agit pas d’un film nostalgique, bien au contraire Ozon a une relation très libre avec le film de Fassbinder : la décision de faire de Petra un homme en dit déjà beaucoup. C’est un hommage fait avec souplesse et ironie. On voulait démarrer cette édition sur un ton léger, sans négliger nos valeurs artistiques. Dans Peter Von Kant on a trouvé tout cela.

Avec amour et acharnement

Outre François Ozon, votre sélection comprend cette année un nombre remarquable de cinéastes français prestigieux (Claire Denis, Bertrand Bonello, Quentin Dupieux…) Pouvez-vous commenter cela ?

On savait que c’était une année riche pour le cinéma français. On se réjouit de pouvoir amener à Berlin des cinéastes dont le parcours nous intéresse, dont l’univers nous fascine. Bonello, Dupieux, Denis mais aussi Des Pallières ou Guiraudie ont des voix personnelles, uniques. Il font partie de la grande maison du cinéma et c’est bien s’ils se sentent chez eux quand on les invite.

Isabelle Huppert reçoit cette année un hommage et un Ours d’or à la carrière. A titre personnel, quels sont vos films et performances favoris dans sa filmographie ?

La filmographie de Isabelle Huppert est tellement vaste et riche qu’il a été difficile de choisir les films liés à l’hommage. Je pense que la collaboration avec Chabrol restera unique dans l’Histoire du cinéma. Nous, on a choisi La Cérémonie mais on aurait pu prendre Merci pour le chocolat ou Violette Nozière… Il y a un chef d’œuvre comme La Pianiste mais aussi La Dentellière qui est moins connu je pense. Il y a L’Avenir de Mia Hansen Love et Elle de Paul Verhoeven, deux films qui se parlent. Il y a Ozon et Godard. Mais c’est dommage qu’on n’ait pas pu inclure La Porte du paradis, qui est un film magnifique.

Quels sont vos souhaits pour cette édition 2022 ?

On est à quelques jours de l’ouverture et on espère que cette édition en pleine vague Omicron se déroulera bien, que les gens, les artistes, les journalistes pourront profiter du programme et que la magie du cinéma(tographe) aidera à faire oublier toutes les incertitudes, peurs, solitudes qu’on vécues ces deux ans durant.

Entretien réalisé par Gregory Coutaut le 8 février 2022. Crédits images : © Alexander Janetzko / Philip Gay / Daniel Seiffert.

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