Quels films sont parvenus à sortir des sentiers battus cette année ? Nous avons à cœur, au Polyester, de mettre en valeur les propositions hors normes et celles-ci ont été très nombreuses parmi les sorties ciné de 2018. Certaines se retrouvent d’ailleurs dans notre dossier révélations (et auraient eu leur place dans cette liste). On peut en tout cas noter une forte et enthousiasmante présence française, là où le cinéma mainstream hexagonal nous a semblé moins excitant. Envie de voir du neuf ? Voici nos 10 choix pour cette année…
• Les Bonnes manières | Marco Dutra & Juliana Rojas (Brésil)
Un conte de fées, un film d’horreur, une romance, une comédie musicale et une parabole sociale en un seul film : en plus d’être une flamboyante réussite, le long métrage des Brésiliens Marco Dutra et Juliana Rojas a été l’un des films les plus libres de l’année.
Notre critique des Bonnes manières
Notre entretien avec Marco Dutra & Juliana Rojas
• Caniba | Verena Paravel & Lucien Castaing-Taylor (France)
Comment s’approcher du tabou des tabous ? C’est le défi relevé par ce fascinant documentaire sur la mémoire, sur l’horreur refoulée, sur la folie domestique – et qui ne raconte pas les horreurs attendues.
Notre critique de Caniba
• Climax | Gaspar Noé (France)
On savait Gaspar Noé capable de tout, mais Climax parvient à surprendre en étant un film comme nul autre. Un film d’horreur presque entièrement dansé, où la grâce de certaines scènes laisse pantois, mais qui demeure éprouvant comme les meilleurs films catastrophe.
Notre critique de Climax
• High Life | Claire Denis (France)
La réalisatrice touche-à-tout, qui sait aller de l’horreur à la comédie, des rues parisiennes à l’Afrique, s’en va cette fois dans l’espace avec ce long métrage qui détourne à peu près toutes les attentes du film de science-fiction.
Notre critique de High Life
• Pig | Mani Haghighi (Iran)
On a vu déferler en festivals une ribambelle de Kiarostami ou Farhadi-wannabe. C’est peu dire que Mani Haghighi, qui nous avait déjà surpris avec Valley of Stars, sort du lot avec cette comédie cartoon déguisée en film politique déguisé en film d’horreur.
Notre critique de Pig
• La Saison du diable | Lav Diaz (Philippines)
Vous pensiez en quelques films tout savoir sur le maître philippin ? Lav Diaz signe pourtant avec son dernier long métrage le film le plus dingo de l’année : une critique politique féroce qui prend la forme d’un drame musical-fleuve complètement insensé.
Notre critique de La Saison du diable
Notre entretien avec Lav Diaz
• Sophia Antipolis | Virgil Vernier (France)
C’est l’une des personnalités les plus intéressantes du jeune cinéma français : Virgil Vernier signe un ovni crépusculaire où le physique et le spirituel comme le trivial et le mythique s’entrechoquent de façon aussi inattendue que captivante.
Notre critique de Sophia Antipolis
• Un couteau dans le cœur | Yann Gonzalez (France)
On aime les cinéastes qui n’ont pas peur – et Yann Gonzalez ne craint pas de mettre les mains dans le grotesque pour trouver l’émotion et le sublime. Il réalise ici un grand chant d’amour queer et on n’est pas étonné qu’une proposition aussi alternative ait fait hurler la critique la plus conservatrice.
Notre critique d’Un couteau dans le cœur
• Utoya 22 juillet | Erik Poppe (Norvège)
C’était un pari quasi-impossible (la représentation du massacre terroriste d’Utoya) mais Poppe l’a relevé dans ce film tétanisant qui pose de passionnantes questions politiques mais aussi de passionnantes questions de cinéma.
Notre critique de Utoya 22 juillet
• Zama | Lucrecia Martel (Argentine)
La réalisatrice argentine évite tous les clichés du film historique et déjoue les pièges du roman national dans une aventure surréaliste qui parvient à questionner le colonialisme et le rapport de classes de la plus étonnante des façons.
Notre critique de Zama
Notre entretien avec Lucrecia Martel
Dossier réalisé par Nicolas Bardot le 19 décembre 2018.
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