Festival de Rotterdam | Critique : Yohanna

Lorsque la voiture qu’elle utilise pour ses livraisons d’aide humanitaire disparaît, Yohanna se lance dans une recherche qui va  l’entraîner dans le monde des enfants contraints de travailler de longues heures et dans des conditions difficiles, parfois même dangereuses.

Yohanna
Indonésie, 2024
De Razka Robby Ertanto

Durée : 1h25

Sortie : –

Note :

DE BONNE FOI

Encore méconnu en France, l’Indonésien Razka Robby Ertanto a réalisé son premier long métrage, 7 Hati, 7 Cinta, 7 Wanita, en 2010. Son nouveau film, intitulé Yohanna, est présenté en première mondiale dans la compétition Big Screen du Festival de Rotterdam, consacrée à des projets plus grand public que la compétition centrale. Yohanna est effectivement un drame accessible, avec des figures familières comme cette bonne sœur au grand cœur qui se donne pour mission d’aider des enfants maltraités sur l’île de Sumba, au sud-est de l’Indonésie.

Yohanna débute de manière idyllique et insouciante avec une partie de football entre bonnes sœurs sur une plage. Le film, assez vite, expose les embuches qui jalonnent le chemin de l’héroïne éponyme, incarnée avec justesse par Laura Basuki (qui a été primée récemment à la Berlinale pour son interprétation dans Une femme indonésienne de Kamila Andini). Yohanna raconte l’exploitation des mineurs et leur travail forcé – si l’héroïne ne prend pas soin des enfants, qui s’occupera d’eux ?

Malgré sa bonne volonté et son cœur indéniable, le long métrage nous a paru un peu trop tendre. On imagine parfois ce qu’un Brillante Mendoza aurait pu faire il y a quelques années d’un tel drame – Razka Robby Ertanto collabore d’ailleurs avec le directeur de la photographie Odyssey Flores, qui a souvent travaillé avec Mendoza. On ne peut pas reprocher à Yohanna de ne pas être un autre film, mais son approche plus douce nous a souvent semblé lisse et illustrative. Le long métrage retrouve de son relief lorsque son héroïne, forte et fragile, est confrontée à ses dilemmes et ses échecs dans ce monde de brutes.

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par Nicolas Bardot

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