Festival de Cannes | Critique : When You Finish Saving The World

Une mère et son fils tentent, chacun à leur manière, d’améliorer le monde dans lequel ils vivent.

When You Finish Saving The World
Etats-Unis, 2021
De Jesse Eisenberg

Durée : 1h28

Sortie : –

Note :

NOUS, LES HÉROS

When You Finish Saving The World est le premier long métrage de Jesse Eisenberg en tant que réalisateur. Il suit le quotidien d’une mère et d’un fils qui ont du mal à communiquer alors même qu’ils partagent une mission similaire : celle de changer le monde. Evelyn dirige d’une voix douce mais ferme un refuge pour femmes battues, tandis que Ziggy se cloitre dans sa chambre d’ado pour live-streamer des chansons d’amour folk naïves à ses milliers de spectateurs. Empêtrés dans leurs louables intentions, mère et fils s’enferment chacun à leur manière dans un narcissisme condescendant. Comment prétendre être à l’écoute du monde alors que, en débit de leur courtoisie de façade, ils n’arrivent même plus à rester plus de 30 secondes ensemble dans la même pièce ?

Le titre du film (qu’on pourrait traduire par « Quand tu auras enfin fini de sauver la planète ») laisse entendre une moquerie mordante sur les faux superhéros du quotidien, les pseudo-experts et ceux qui veulent être la mère de tout le monde. La galerie de personnages est bien là, parfois particulièrement bien interprétés (Julianne Moore, une fois de plus excellente, apporte vie et nuances à un personnage dont le principal trait de personnalité et d’être d’une sécheresse maladroite – la meilleure qualité du film c’est elle), parfois moins (Finn Wolfhard ne réussit pas le même exploit de transcender un personnage également plat), mais le film rentre les griffes et arrondit les angles jusqu’à la fadeur.

Programmatique et ronronnant, When You Finish Saving The World ressemble à un nouveau produit sorti de l’usine Sundance. Un projet faussement indépendant et artistique qui n’obéit finalement qu’à des recettes convenues et revues. On réchappe au cliché du ukulélé mignon en guise de BO mais celui-ci est remplacé par une guitare folk sans beaucoup plus de personnalité. Le film suit des rails sans accrocs et se termine dans un happy end artificiel quand les 1h30 réglementaires sont terminées. Rien de bien méchant, mais rien de bien consistant à se mettre sous la dent hélas.


>> When You Finish Saving The World est sélectionné à la Semaine de la Critique

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par Gregory Coutaut

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