Festival de Busan | Critique : Riceboy Sleeps

Une mère sud-coréenne et son fils essaient de se faire à leur nouvelle vie dans le Canada des années 90, tandis que le fossé entre eux grandit.

Riceboy Sleeps
Canada, 2022
De Anthony Shim

Durée : 1h57

Sortie : –

Note :

J’ÉTAIS A LA MAISON, MAIS…

Anthony Shim s’est d’abord fait connaître en tant que comédien dans le courant des années 2000. On a pu le voir plus récemment dans un épisode de Percy Jackson, un autre de Star Trek ou encore dans Zoe de Drake Doremus aux côtés de Ewan McGregor et Léa Seydoux. Ce n’est pas lui faire insulte que d’indiquer que le grand écran n’a pas été d’une générosité extrême à son égard en termes de rôles ; ainsi en 2019, Shim signe son premier long en tant que réalisateur, l’inédit Daughter.

Son second long métrage, Riceboy Sleeps, fait sa première mondiale au Festival de Toronto où il est présenté en compétition. Librement inspiré de sa propre expérience, ce film raconte l’histoire d’une mère coréenne qui entame une nouvelle vie avec son jeune fils, au Canada. Ce pourrait être un drame social comme on en voit beaucoup en festivals, mais les choix formels d’Anthony Shim donnent au long métrage une autre tonalité. Des prises longues plutôt qu’une image très montée, d’amples mouvements de caméra plutôt qu’une caméra à l’épaule nerveuse : Riceboy Sleeps s’inscrit davantage dans les codes du mélodrame que du récit politique et réaliste.

Le film n’édulcore pas pour autant le sort de ses personnages et le racisme auquel ils sont confrontés. Tandis que la mise en scène lyrique donne du souffle au long métrage sans pour autant l’écraser, Anthony Shim trouve plutôt le bon équilibre pour faire un film assez généreux, qui va vers le public, sans être trop sucré ou cheesy. Riceboy Sleeps, notamment par son utilisation de la musique, peut avoir la dimension rêveuse d’un souvenir. L’écriture du film peut parfois bercer un peu trop et manquer de profondeur dans certaines situations. Mais ce long métrage soigné et attachant reste une bonne surprise.

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par Nicolas Bardot

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