Festival du Film Britannique de Dinard | Critique : Poly Styrene: I Am A Cliché

En 1976, Marion Elliot a 19 ans. Elle tombe sur une petite annonce dans Melody Maker, qui dit simplement « Cherche jeunes punks avides de se réunir ». Peu de temps après, le groupe X-Ray Spex est né, et Marion a changé son nom en Poly Styrene. Dans l’Angleterre de l’époque, marquée par la xénophobie et le fascisme, Poly, qui avait des racines somaliennes, est devenu une icône punk.

Poly Styrene : I Am A Cliché
Royaume-Uni, 2020
De Paul Sng & Celeste Bell

Durée : 1h33

Sortie : –

Note :

HIGHLY INFLAMMABLE

Poly Styrene : I Am A Cliché raconte l’histoire de Marianne Joan Elliott-Said, plus connue sous le nom de Poly Styrene, leadeuse du groupe punk X-Ray Spex. Mais à vrai dire, comme l’illustre habilement le documentaire, sa vie est trop riche pour tenir en une phrase. Son identité elle-même ne rentre pas vraiment dans une case. On disait de Poly qu’elle était « la plus punk du mouvement punk » mais d’après sa fille Celeste Bell, la musicienne ne se considérait elle-même pas vraiment comme punk.

Poly Styrene, pourtant, est une outsider parmi les outsiders, qui paraît avoir complètement sa place parmi les punks et autres marginaux. Le documentaire évoque la colère née d’un manque frustrant de représentation, il envisage la chanson comme un appel aux armes féministe – Poly semble là pour se battre et se faire entendre… Mais là encore, l’héroïne n’est pas qu’une image d’Épinal. Punk certes, mais sensible et vulnérable. Hurlant derrière son micro, pour intégrer quelques années plus tard le mouvement Hare Krishna.

Si le film est constitué de nombreuses images sur scène, Poly Styrene : I Am A Cliché relate avant tout une trajectoire intime, complexe, et les questionnements qui lui sont propres. Le film évoque l’expérience du métissage. Se questionne sur l’essence du punk dans une société consumériste. Beaucoup d’intervenants ont leur mot à dire mais ils n’apparaissent pas à l’écran, laissant toute la place à Poly Styrene – à l’exception faite de nombreux plans peut-être superflus sur sa fille, réalisatrice et narratrice du long métrage. Poly Styrene : I Am A Cliché est probablement un peu trop classique, mais il sait explorer une artiste aussi passionnante qu’émouvante.

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par Nicolas Bardot

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