Festival du Film Coréen | Critique : Our Body

Ja‑young prépare avec assiduité un concours devant lui permettre de trouver un emploi dans la fonction publique. Cependant, contre toute attente, elle renonce à se présenter à l’examen. L’intelligente Ja‑young croise alors par hasard le chemin de Hyun‑joo, une joggeuse à la plastique irréprochable. Les deux jeunes femmes se lient très vite d’amitié mais l’admiration de Ja‑young pour Hyun‑joo vire progressivement à l’obsession.

Our Body
Corée du Sud, 2018
De Han Ka-Ram

Durée : 1h35

Sortie : –

Note :

BODY ATTACK

Malgré son allure juvénile, Ja-Young, l’héroïne de Our Body, a déjà 31 ans. Étudiante autrefois promise à un avenir radieux, elle a désormais passé l’âge des examens, se retrouve à devoir faire des choix et se met… à courir. A quoi pense t-elle quand elle court ? Et après quoi court-elle ? La Coréenne Han Ka-Ram fait preuve d’habileté pour poser des questions dans son premier long métrage. Elle privilégie pour cela une certaine épure. Han n’a besoin que de quelques plans pour installer son récit et ses protagonistes. Le dépouillement invite à l’observation, comme lors de ces nuits de course dans des rues vides où l’on se concentre essentiellement sur le son des pas.

En racontant la rencontre entre Ja-Young et Hyun-Joo, la réalisatrice met en scène un étrange glissement. Le film pourrait fournir plus de trouble, s’épuise peut-être parfois. Mais il y a tout de même une certaine ambiguïté qui plane dans Our Body, dans cet étrange décrochage, dans ce flottement permanent. Est-il enviable de ne plus avoir de prise sur la réalité ? L’héroïne est-elle essoufflée ou en pleurs ? Le titre donne un indice : Ja-Young ne maîtrise rien dans sa vie, les coups du sort ou l’absurdité du milieu professionnel ; rien sauf son propre corps mis ici à l’épreuve dans ce film plutôt prometteur.

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par Nicolas Bardot

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