Festival de La Roche-Sur-Yon | Critique : One for the Road

Boss retourne en Thaïlande à la demande de son ami d’enfance pour une mission pour le moins singulière…

One for the Road
Thaïlande, 2022
De Baz Poonpiriya

Durée : 2h08

Sortie : –

Note :

MISTER COCKTAIL

C’était déjà au Festival de La Roche sur Yon, en 2017, qu’on avait découvert le cinéaste thaïlandais Baz Poonpiriya. Bad Genius, son film précédent, se baladait avec un savoir-faire cool entre film à suspens et comédie étudiante. Il y a également un ou plutôt des glissements de registres dans One for the Road, qui commence comme une comédie pleine de connivence masculine et d’effets de caméras un peu trop tape à l’œil (comme si le cool était cette fois un peu forcé), pour mieux prendre des virages inattendus mais réussis vers le mélodrame le plus décomplexé. Doit-on ce parcours sentimental en zig zag à la présence du bon génie Wong Kar Wai, ici producteur ?

Comme l’indique littéralement son titre, One for the Road est un road movie, épousant le parcours des deux protagonistes à mesure qu’ils retrouvent la trace de leurs conquêtes féminines passées et qu’ils troquent leur légère arrogance pour une forme de sagesse. Cette transition progressive pourrait se faire par le biais d’un drame sérieux (l’un des deux protagonistes est atteint d’un cancer), mais Baz Poonpiriya préfère se tacher les mains à utiliser un registre moins immédiatement poli.

Les télénovelas, les tubes sentimentaux, les ralentis, les sentiments exprimés à outrance… ces ingrédients pourraient paraitre facile mais leur succès s’explique par leur efficacité. One for the Road n’y va pas de main morte sur ces recettes immédiates et tant mieux. Cela le rend parfois bancal (à force de s’épancher, le film de disperse un peu), mais cela lui donne surtout une personnalité attachante bien à lui. A l’image des cocktails composés par les personnages, dont les ingrédients pas toujours nobles font craindre le mauvais goût, One for the Road atteint son but malgré tout. Bravo à l’équipe de sélection du Festival d’avoir mis ce mélo coloré en compétition, montrant que les comédies romantiques et les drames sentimentaux peuvent tout autant appartenir au cinéma d’auteur.

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par Gregory Coutaut

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