Festival du Cinéma Allemand | Critique : One Last Evening

Un couple invite un groupe d’amis pour fêter leur futur déménagement, mais la soirée ne se déroule pas comme prévu.

One Last Evening
Allemagne, 2023
De Lukas Nathrath

Durée : 1h31

Sortie : –

Note :

LES RÈGLES DU SAVOIR-VIVRE DANS LA SOCIÉTÉ MODERNE

Clemens et Lisa forment un jeune couple qui prépare son déménagement d’Hanovre vers Berlin. Un dernier dîner avec des amis est prévu dans leur appartement rempli de cartons. Ce pourrait être le point de départ d’une pièce de boulevard : certains amis ne viendront pas, d’autres auraient mieux fait de ne pas venir, des intrus enfin vont s’incruster tandis que les portes (surtout celle des toilettes) vont régulièrement claquer.

One Last Evening s’inscrit d’abord dans les codes de la comédie-malaise où des protagonistes (à table, en cuisine, au seuil de leur porte, face à des vieilles connaissances ou des inconnus) doivent faire avec des règles sociales, ici rendues encore plus absurdes en temps de précautions covid. C’est la dynamique comique privilégiée par l’Allemand Lukas Nathrath qui signe ici son premier long métrage : tout le monde est à l’étroit, personne ne sait interagir, et toutes les décisions qui se succèdent sont mauvaises.

Les verres s’enchainent et on voit venir le moment du grand déballage (ce n’est pas gâcher le suspens que de dire qu’il viendra bel et bien). Tout cela pourrait être mécanique, mais cette mécanique est assez bien huilé. Nathrath et ses comédiens adoptent le bon timing et l’énergie du long métrage ne faiblit jamais. Tourné avec un budget qu’on imagine serré, le film tire parti de ses limites, un côté lo-fi brut qui lorgne presque vers l’aspérité du Dogme. Les protagonistes titubent sous le regard interdit de la Femme assise à la jambe repliée d’Egon Schiele, accrochée au mur, mais-celle-ci ne semble pas les juger pour autant. One Last Evening trouve le bon équilibre entre la méchanceté mordante, la comédie guignol et une dose suffisante d’humanité.

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par Nicolas Bardot

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