A voir en ligne | Critique : Idol

En rentrant chez lui, Koo Myung-Hui, politicien, retrouve sa femme dans le garage. Elle nettoie la voiture tachée de sang que conduisait son fils, et qui vient de heurter quelqu’un…

Idol
Corée du sud, 2019
De Lee Su-Jin

Durée : 2h20

Sortie : disponible sur Mubi

Note : 

QU’EST-CE QU’IL T’EST ARRIVÉ, IDOLE IDOLE ?

C’était un second long métrage particulièrement surveillé : le Coréen Lee Su-Jin avait été très remarqué avec son premier long, A Cappella. Sorti chez nous en 2014, ce film a été couvert de prix en festivals et loué par Martin Scorsese lui-même. Idol offre une autre facette du jeune cinéaste. Au drame plus intimiste d’A cappella succède un thriller plus spectaculaire et plus mainstream. Idol est une farce politique qui questionne le sentiment d’impunité du pouvoir. « Depuis quand la Corée est-elle devenue aussi cruelle, sans cœur ?« , questionne t-on dans Idol. Le portrait cynique que signe Lee est en effet particulièrement féroce.

Et cette férocité s’exprime de diverses manières : la tragédie du hasard, le drame noir, l’horreur grotesque, la comédie pathétique… Comme d’habitude dans le bon cinéma coréen, les ruptures de genre apportent des nuances et respirations au récit. Il y a pourtant, comme dans A cappella, trop de nœuds ; le film, dans sa construction, manque de simplicité. Il y a une habileté à faire prendre des vessies pour des lanternes, mais plus de fluidité et de limpidité seraient parfois les bienvenues.  parvient néanmoins à interroger les rapports de classe dans une société où l’on s’émeut davantage du saccage de la statue de l’Amiral Yi Sun-Sin que du sort inhumain réservé aux plus faibles. Une histoire coréenne finalement universelle – et assez proche de nous.


>> Idol est désormais disponible sur Mubi

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par Nicolas Bardot

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