Critique : En avant

Dans la banlieue d’un univers imaginaire, deux frères elfes se lancent dans une quête extraordinaire pour découvrir s’il reste encore un peu de magie dans le monde.

En avant
Etats-Unis, 2020
De Dan Scanlon

Durée : 1h40

Sortie : 04/03/2020 (ressortie : 22/06/2020)

Note :

EN ROUTE POUR L’AVENTURE

Il fallait pas mal d’adresse pour qu’En avant échappe à la formule ultra-programmatique que laissaient craindre ses premières minutes, à savoir : le récit d’apprentissage d’un ado découvrant qu’il a des pouvoirs magiques et qui a des choses à régler avec son père. Certaines histoires archétypales peuvent être racontées mille fois, mais la tendance récente de Pixar n’est pas vraiment à la créativité – 4 suites sur leurs 5 derniers films produits et une mécanique de plus en plus visible.

Sans être d’une originalité extraordinaire, En avant reste vivant grâce à la générosité de son récit d’aventures. Évoluant dans les codes du jeu de rôles et de la fantasy, En avant offre une ligne narrative épurée (deux frères affrontent diverses épreuves dans l’espoir de passer une journée avec leur père défunt) et le besoin d’enchantement dans un monde où la magie a disparu, est assez contagieux.

L’une des qualités du long métrage réside également dans son humour. Pixar n’est pas étranger à cette pénible ironie second degré à grimaces qui pullule dans de nombreuses productions animées contemporaines. Dan Scanlon privilégie un humour absurde qui fait souvent mouche et qui là aussi, par sa fantaisie, aère ce qui menace parfois d’être juste une machine redoutablement huilée.

Certes, on nous dit très/trop souvent quoi penser et quoi ressentir dans ce périple familial qui ne laisse pas une seconde de répit ou de doute au spectateur. Mais, au-delà du propos très sucré sur la fraternité, au-delà de l’involontaire sous-texte freudien (où un twink ressuscite la moitié inférieure du corps de son père qu’il promène en laisse), ce n’est pas si souvent que la morale enseignée au héros d’un récit d’apprentissage est qu’il ne sera jamais prêt.

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par Nicolas Bardot

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