Critique : Back to the Moon

16 juillet 1969. A Cap Canaveral, une fusée gigantesque Saturn V attend sur son pas de tir. A bord, 3 hommes, Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins en route pour une mission qui changera à jamais le cours de l’humanité : le premier pas de l’Homme sur la Lune. A Paris dans les studios de l’ORTF, la tension est aussi à son comble. La radio et la télévision françaises s’apprêtent à retransmettre en direct et en Mondovision cette mission hors du commun…

Back to the Moon
France, 2019
De Charles-Antoine de Rouvre

Durée : 1h42

Sortie : 24/07/2019

Note :

TOUT PRÈS DES ÉTOILES

Alors qu’on célèbre les 50 ans du petit pas de Neil Armstrong sur la lune, Back to the Moon nous renvoie dans l’espace pour revivre l’aventure hors normes de l’Apollo 11. Plus précisément, le documentaire de Charles-Antoine de Rouvre raconte aussi l’impact mondial de l’événement et le pouvoir de l’image. On voit beaucoup de regards pointés vers le ciel dans Back to the Moon, mais la très vaste majorité des témoins de ce moment historique l’ont été à travers la télévision. Le réalisateur monte les images d’archives, des témoignages de gens dans la rue, interloqués, fascinés ou apeurés. Mais il monte aussi beaucoup des images télévisées – comment la télévision a relayé l’événement, comment ses présentateurs l’ont vécue.

C’est, en ce sens, une capsule temporelle à double titre. Car le film raconte aussi une époque : celle de la télé des papas, celle d’un monde où l’on se préoccupe des hippies ou de la concurrence soviétique, où l’on regarde le sacre mondial de Miss Philippines et où l’on demande à Monica Vitti si elle irait bien sur la lune… « C’est sûrement l’heure de dîner sur Terre » entend-on ; et vu l’ampleur de l’événement global, il n’y a en effet aucun doute là-dessus.

Back to the Moon est une capsule temporelle également car il rend compte d’une mission incroyable dont les images conservent une dimension magique – cinq décennies plus tard. L’emphase musicale dont fait preuve le film n’était d’ailleurs pas indispensable : les vieilles images sont déjà suffisamment spectaculaires pour ne pas avoir à sortir toutes les trompettes du placard. Dans son montage minutieux, Charles-Antoine de Rouvre ne néglige aucune étape complexe de son récit héroïque dont la nature improbable, derrière le fatras patriotique, est quasi-poétique.

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par Nicolas Bardot

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