Festival Black Movie | Critique : Arrest

A l’été 1983, un architecte est arrêté par la Securitate sur son lieu de vacances sans savoir pourquoi et se trouve enfermé dans une cellule seul avec une brute.

Arrest
Roumanie, 2019
De Andrei Cohn

Durée : 2h06

Sortie : –

Note :

L’ÉPREUVE DE FORCE

Début des années 80, un père de famille est arrêté par les autorités alors qu’il se trouve sur une plage nudiste avec sa famille. Arrêté ? Pourquoi ? Les premières discussions dans Arrest sont nébuleuses et ce n’est pas pour rien. L’objet, dans le second long métrage du Roumain Andrei Cohn, n’est pas de suivre des échanges construits entre les protagonistes. On parle, on parle, on parle, et on se confronte jusqu’à l’épuisement. Il y a un air d’Harold Pinter dans Arrest, dans cet ultra réalisme et cette attention au trivial qui finissent par faire naître une étrange tension.

Comment cohabiter dans la folie ? Ce que Cohn raconte dans une cellule exiguë peut bien s’appliquer à l’extérieur. Le personnage principal est incarcéré avec un tortionnaire fou et l’épreuve dans Arrest est aussi bien physique que mentale. Les règles sont imposées jusqu’à l’absurde : à l’écran, mais aussi dans le dispositif-même mis en place par le cinéaste. Arrest est radical, hardcore, et son systématisme est épuisant. Mais c’est précisément ce que le long métrage raconte, comment un innocent est méthodiquement brisé par un régime-bourreau. Le résultat est glaçant et ressemble à peu d’autres films.

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par Nicolas Bardot

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