Quels sont les films à ne pas manquer en juin ? Le Polyester vous propose sa sélection de longs métrages à découvrir en salles.
• Orlando, ma biographie politique, Paul B. Preciado (5 juin)
L’histoire : En 1928, Virginia Woolf écrit Orlando, le premier roman dans lequel le personnage principal change de sexe au milieu de l’histoire. Un siècle plus tard, l’écrivain et activiste trans Paul B. Preciado décide d’envoyer une lettre cinématographique à Virginia Woolf : son Orlando est sorti de sa fiction et vit une vie qu’elle n’aurait jamais pu imaginer.
Pourquoi il faut le voir : Primé l’an passé à la Berlinale, Orlando, ma biographie politique est un brillant tour de force. Ce film passionnant est riche de ses tons et de ses registres, de ses dizaines d’expériences, d’une liberté galvanisante pour dessiner sans naïveté son utopie, et a ce talent particulier de savoir énoncer de manière accessible ses idées, des plus limpides aux plus complexes.
• Love Lies Bleeding, Rose Glass (13 juin)
L’histoire : Lou, gérante solitaire d’une salle de sport, tombe éperdument amoureuse de Jackie, une culturiste ambitieuse. Leur relation passionnée et explosive va les entraîner malgré elles dans une spirale de violence.
Pourquoi il faut le voir : Après la révélation Saint Maud, la Britannique Rose Glass change de registre avec ce thriller brutal teinté de romance galvanisante entre deux héroïnes interprétées par les brillantes Katy O’Brian et Kristen Stewart. Célébrée à Sundance et à la Berlinale, Glass signe un spectacle irrésistible qui, entre les coups de sang, sait soigner son atmosphère et réserve une place jubilatoire au fun et à la fantaisie.
• The Summer With Carmen, Zacharias Mavroeidis (19 juin)
L’histoire : Démos, un grec ténébreux à la sexualité débordante, passe son été sur les plages d’Athènes avec son ami de longue date, Nikitas. Ensemble, ils tentent d’écrire un scénario inspiré de leur vie tumultueuse, surtout celle du beau Démos, au cœur écorché par sa dernière rupture…
Pourquoi il faut le voir : Remarqué à la Mostra de Venise et couronné au Festival Chéries-Chéris, The Summer With Carmen est une fantaisie érotique déguisée en réflexion sur la création qui a plus d’un tour dans son sac. Le film du Grec Zacharias Mavroeidis ne se prend jamais trop au sérieux ; c’est précisément son absence de sérieux qui lui donne du charme.
• Nouveau monde, Vincent Cappello (19 juin)
L’histoire : Rohid, un jeune réfugié Afghan à Paris, doit trouver du travail pour envoyer de l’argent à sa mère, menacée de mort par les talibans. Alors qu’il étudie avec persévérance la langue française et tente de s’intégrer, son petit frère reste anesthésié par leur périple. Rohid croise la route de Sandor, charismatique et débrouillard, avec qui il multiplie les petits boulots. Pas à pas, il reprend espoir de se faire une place dans ce nouveau monde.
Pourquoi il faut le voir : Montré en début d’année au Festival Premiers Plans d’Angers, Nouveau monde est un premier long métrage à la fois humble et réussi. La Français Vincent Cappello porte un regard humain sur ce récit qui emprunte au documentaire et fait preuve d’un minimalisme assez habile.
• in water, Hong Sangsoo (26 juin)
L’histoire : Sur l’île rocheuse de Jeju, un jeune acteur réalise un film. Alors que l’inspiration lui manque, il aperçoit une silhouette au pied d’une falaise. Grâce à cette rencontre et à une chanson d’amour écrite des années plus tôt, il a enfin une histoire à raconter.
Pourquoi il faut le voir : Sélectionné l’an passé à la Berlinale, in water est un pari formel qui vient apporter un gigantesque coup de neuf et d’inattendu à la filmographie du maître coréen. L’envisager comme un exercice conceptuel, un pas de côté vers l’art vidéo, une parenthèse ouverte, rend sans doute davantage justice à l’ambition de cet Hong Sangsoo à réserver aux yeux avertis.
Nicolas Bardot
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